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TOULOUSE-LAUTREC: AU MOULIN-ROUGE: LES DEUX VALSEUSES

Publié le 23/09/2010

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H. de TOULOUSE-LAUTREC 1864-1901

 • Au Moulin-Rouge: les deux valseuses; Les Deux Amies; Les Deux Valseuses; Au Moulin-Rouge: les deux valseuses  • Huile sur toile 95 cm x 80 cm  • Signé en bas, à gauche, «H.T. Lautrec 92«  • Peint en 1892  • Expositions : Paris, 1893, 1914, 1931; Bruxelles, 1935  • Localisation : Prague, Galerie nationale

« Dans l'œuvre de Lautrec, l'homme moderne de la grande ville a trouvé son premier portrait de grand style ; noussommes surpris d'apercevoir que ce portrait porte l'empreinte du classique, ce qui est dû en partie au fait qu'ici, lagrande ville n'est encore représentée que comme un "jardin d'âmes", lequel est montré seulement par l'homme avantl'apparition de la technique.

Depuis Lautrec, on a fait beaucoup de chemin, en particulier sous le rapport de latechnique, qui a pris une importance croissante ; mais dans les tableaux de Lautrec, dans ses lithographies et sesdessins, le portrait corporel aussi bien que spirituel de l'homme de la grande ville n'en reste pas moins brossé dansses traits essentiels.

La nervosité ou la mélancolie, l'avidité de vivre ou l'apathie, la gaieté sardonique ou l'air blasé,dans leurs types spécifiques de l'homme moderne et aussi dans une gamme des plus fins dégradés, forment le motifpsychologique de son art.

Pour autant, Lautrec peut être appelé sans grande hésitation un réaliste.

Mais l'idée deréalisme ne convient plus quand on considère la forme artistique proprement dite, le procédé de Lautrec dans ledomaine du graphisme comme dans celui de la couleur.

On le classe, il est vrai, parmi les impressionnistes, mais c'estuniquement faute d'un qualificatif plus approprié et plus court pour désigner sa manière complexe.

Ce classementparmi les impressionnistes trouve d'ailleurs une certaine justification dans le fait que Lautrec est un virtuose dumouvement.

Par contre, en peinture, son mode d'interprétation de la lumière ne le range en général nullement danscette école ; c'est plutôt aux sphères surréalistes que nous conduit son jeu fantaisiste des couleurs et la puissanced'expression de ses lignes.

Dans les silhouettes bigarrées, dans la fine pluie colorée de nombre de ses lithographiesen couleur et de ses toiles jouent des tonalités qui rendent bien moins une vision impressionniste de la réalité quen'y sont fixées des visions colorées suivant des lois symbolisant souvent le psychique.

Les formes, dans songraphisme, travaillent également dans ce sens ; il s'y manifeste cette domination innée de la forme qui place Lautrecdans la lignée des plus grands maîtres du dessin.

C'est de cette conception artistique que procède la particularitéimportante et étonnante, foncière de l'art de Lautrec en son aspect général : la force vitale, la force de la nature.Particularité étonnante en ce qu'elle aborde de tels thèmes.

Dans son œuvre, Lautrec a réussi à mettre enévidence, par ses aperçus psychologiques sur l'homme de la grande ville, et mieux encore dans le domaine plusrestreint de toutes ces créatures élégantes, parfumées, grotesques ou perverses, la vie florissante et tumultueusequi agite l'homme en son corps et en son âme.

Et cette partie essentielle de son art, nous la vivons comme quelquechose d'éternellement merveilleux : car ici se dégage, d'un champ limité et spécial, le monde du raffiné et del'artificiel, non pas un art de la névrose (qui pourrait lui aussi être un art important), mais bien le genre artistique leplus élevé d'une force organique de la nature.

C'est là une sorte d'expérience de la liberté dans le domaine de l'art. LES MODÈLESLa danseuse de droite est Cha-U-Kao, dont Toulouse Lautrec réalisa de nombreux portraits.

Cette jeune femmen'avait de chinois que le nom, retranscription phonétique de son pseudonyme de clown, «Chahut-Chaos» (le chahut,ancêtre du french cancan, était une danse très prisée à l'époque).

Elle avait l'habitude de se produire au NouveauCirque et au Moulin-Rouge, où Toulouse-Lautrec la rencontrait fréquemment.

A droite, on aperçoit, de dos, JaneAvril, l'une des danseuses les plus populaires du lieu avec La Goulue, et aussi l'un des modèles fétiches de l'artiste.On reconnaît également sur ce tableau le peintre australien Charles Conder et son ami François Gozi, vu de dos. LE THÈMEToulouse-Lautrec s'est souvent inspiré des couples de lesbiennes.

Ce thème était courant dans les estampes et lesphotographies pornographiques de l'époque, dont le peintre était un amateur friand.

Les lesbiennes fascinaient à unpoint tel que, dans les maisons closes spécialisées comme « La Souris », les clients payaient pour observer descouples de femmes.

Lautrec leur a consacré des toiles aux noms suggestifs tels que Le Baiser, Dans le lit ou LesDeux Amies.

Curieusement, elles ne sortirent que rarement de son atelier, comme si l'artiste voulait les avoir enpermanence sous les yeux. Sous le terme générique de «deux amies» se cachent toujours des scènes saphiques.

Lautrec se complaisait àpeindre de telles amours... H.

de TOULOUSE-LAUTREC 1864-1901• Au Moulin-Rouge: les deux valseuses; Les Deux Amies; Les Deux Valseuses; Au Moulin-Rouge: les deux valseuses• Huile sur toile 95 cm x 80 cm• Signé en bas, à gauche, «H.T.

Lautrec 92»• Peint en 1892• Expositions : Paris, 1893, 1914, 1931; Bruxelles, 1935• Localisation : Prague, Galerie nationale LA COMPOSITIONLautrec a mis un soin particulier à peindre les mains de ces deux «amies».

Elles forment un gracieux triangle quiévoque le mouvement même de la danse.Des harmonies froides dominent le tableau, mais l'oeil est immanquablement attiré par le rouge vif de la veste deJane Avril, qui nous entraîne vers la droite et le haut de la toile. LA COTELes toiles de Toulouse-Lautrec passent rarement en vente publique.

Un tableau de la même époque représentant. »

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