VAN DYCK Anton : CHARLES Ier, ROI D'ANGLETERRE, À LA CHASSE

« m1 VAN DYCK Anton CHARLES Ier, ROI D'ANGLETERRE, À LA CHASSE Vers 1635 Peintre flamand Analyse ♦^ Bien que leportrait intègre tous les effets du genre officiel, dans ce Charles Ier Van Dyck utilise des moyens expressifs très différents. Le roi d'Angleterre est en effet représenté en pied —et non dans une pose héroïque àcheval — de trois quarts, accompagné familièrement de ses deux jeunes palefreniers, etdans un costume de chasse simple mais très élégant. Bien qu'empreint desolennitéet de noblesse, le souverain est présentédans un contexte natu raliste et ordinaire qui tranche avec l'atmosphère officielle caractéristique de ces portraits de cour. Il reste à souligner l'incomparable rapidité du coup de pinceau et le rendu minutieux des détails décoratifs des vêtements etmême de l'harnache ment ducheval. Quant àl'utilisation des cou leurs, on y perçoit les échos du colorismevénitien de la fin du XVIe siècle.Il en résulte une œuvre de grande qualité mais surtoutanticonventionnelle, si l'on pense à la rigidité de tant de portraits exécutés pour la cour anglaise à cette époque. picTO MUSEE DU LOUVRE 397 PARIS xvrr siècle Toile 272 x212 cm L'œuvre D Le tableau porte, sur une pierre peinte dans le coin inférieur droit, l'inscription CAROLUS IREX/ MAGNAE BRIT/ANNIAE. // est mentionné pour la première fois dans les notes de l'artiste vers l'an 1638 environ etévalué par lepeintre lui-même à 200 livres sterling, prix consi déré comme excessif par Charles Ier d'Angleterre et donc diminué. Au XVllf siècle, ilappartient à la collection de la comtesse de Verrue, puis à celle du comte de Lassay etplus tard àcelle du comte de Guiche. Il fut acheté ensuite par la comtesse du Barry et vendu au roi de France, Louis XVI, en 1775. Pendant la Révolution, il passa des collections royales au musée du Louvre. Ilexiste de nombreuses répliques de ce tableau. La période anglaise ^^ Comme Rubens, Anton Van Dyck est une personnalité de dimension européenne, tant par sa fonction de portraitiste auprès des cours que par le rôle qu'il joua dans la représentation figurative du dogme de l'idéologie catholique. L'œuvre analysée appartient à la période où l'artiste séjourna en Angleterre,de 1635 à1641. Pendant ce séjour, Van Dyck se lie étroitement avec le souverain Charles Ier et devient le portrai tiste officiel de la maison royale. Particulière ment doué pour ce genre, le peintre réalise pendant cette période un grand nombre de por traits pour l'aristocratie de la cour, mais aussi Du même peintre : PICTO 390 à 399 ©Nardini Editore, 1991.

VPC Larousse-Laffont pour l'éditionfrançaise, 1991 pour d'autres nobles et des bourgeois désirantse faire immortaliser par son célèbre pinceau.

Dans cette forme particulière dereprésentation, le peintre doit concéder beaucoup au commandi taire qui désire mettre en valeur son élégance et sa lignée. Ce qui explique lasurabondance déco rative, la profusion de dentelles, de bijoux, et le recours aux tonalités claires qui permettent à l'artiste de célébrer facilement les raffinements de sa précieuse clientèle.

Cependant, cette grande quantité de richesses risque, par son caractère répétitif, d'engendrer une certaine superficialité dansl'exécution. Comme nous l'avons vu, ce n'est pas le cas de notre tableau. Photo R.M.N. R1-03-06 MM. »