VERMEER Jan : L'ASTRONOME

« VERMEER Jan L'ASTRONOME Vers 1668 Peintre hollandais Analyse ♦'Parmi les peintres les plus célèbres de l'époque,Steen et Van Ostadechoisissent des scènes de fête anecdotiques, De Hooch peint des scènes bourgeoises et sentimentales; Vermeer, lui, représente un jeune astronome vêtu de bleu, assis à sa table et en train d'observer le globe céleste.

Il situe le personnage au moyen de quelques instruments de mesure et d'un livre ouvert sur une table recouverte d'une tenture multicolore. Vermeer était très lié avec Leewen- hoek, l'inventeur du microscope, et s'intéressait beaucoupaux problèmes d'optique.La toile visi ble àdroite du tableau aété identifiée comme Moïse sauvé des eaux ; on laretrouve aussidans La Lettre de la collection Beit de Blessington, légèrementantérieureà notre œuvre.

Différen tes interprétations ont été données de ce ta bleau: le personnage aété identifié successive ment à un philosophe, à un astrologue, à un géographe et à un géomètre, avant d'êtrerecon nu comme un astronome.

On a aussi pensé voir dans l'astronome un des fils de Vermeer ou encore lepeintre lui-même.

De nouveau, nous trouvons unpersonnage solitairedans un inté rieur, une figure masculine, comme on en voit :.::.. ir MUSEE DU LOUVRE PARIS XVIIe siècle École flamande Toile 50,8x46,3 cm rarement chez Vermeer : le jour pénètre à gau che par la fenêtre, illuminant les objets et l'homme, confirmant l'importance de la lumière dans l'œuvre du peintre hollandais.

Dans les toi les des dernières années — c'est le cas du Géographe conservé au Staedelisches Kunst- institut à Francfort, œuvre proche par le style de L'Astronome et longtemps considérée comme son pendant — lescontrastes ombre-lumière sont plus francs par rapport aux œuvres précédentes où la luminosité est plus ample, plus diffuse. L'œuvre U L'œuvre est signée etdatée 1668 sur l'armoire du fond, mais l'authenticité de l'inscription n'est pas prouvée. L'Astronome apparaît avec Le Géogra phedans une vente àRotterdam en 1713 et ensuite dans celles de H. Sorgh en1720 et de G. Looten en 1729 àAmsterdam. Ilentre ensuite dans la collec tion Lebrun àParis, mais dans lecatalogue de 1792 la reproduction ne porte aucune inscription. Ilest acquis par le Louvre par dation (paiement des droits de succession) en 1982. Le cabinet des Estampes d'Amsterdam conserve une version àl'aquarelle, tandis que dans la collectionKoch de Londres en est conservée une réplique duXVlf siècle. Le mystère Vermeer ?Il existe peu de documents relatifs à Jan Vermeer. Et rares sont les artistes de cette valeur àavoir laissé un nombre d'œuvres aussi restreint. Pour Vermeer, l'art est sans doute dans la beauté de la ligne et la rigoureuse association des cou leurs ; mais aussi un répertoire limité de modèles et d'accessoires : une fenêtre, une table, une personne absorbée, un objet quotidien...Van Gogh lui-même s'étonna de la palette si simple et pourtant si complète de cet auteur : « Palette... qui comprend un jaune citron, un gris perle, un noir, un bleu, un blanc.» Il est difficile aussi de Du même peintre : PICTO 460 à 469 ) Nardini Editore, 1991.

VPC Larousse-Laffont pour l'éditionfrançaise, 19! cerner les rapports particuliers de Vermeer avec la peinturehollandaise de son temps.

Si le goût pour les perspectives claires et les thèmes de la vie quotidienne viennent de ses contacts de jeu nesse avec Fabritiuset De Witte, il est vrai aussi que les scènes présentant des personnagesabsor bés, saisis dans des attitudes silencieuses etréflé chies, n'ont rien àvoir avec les tableaux « de genre » des peintres de son époque.

Maître absolu de l'intériorité et du silence, Vermeer nous restitue « un cadre qui existe par lui-même et dont l'unique but est d'être beau ». Photo Archives Nardini. »