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Vie et oeuvre de Toulouse-Lautrec

Publié le 22/02/2012

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Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa naît à Albi le 24 novembre à l'hôtel du Bosc, demeure citadine de son illustre famille. Son père, Alphonse Charles – descendant des Toulouse, qui depuis Charlemagne ont mêlé leur sang à celui des rois de France et d'Angleterre et leurs faits d'armes à l'histoire de l'Europe –, mène une vie seigneuriale. Suivant un séculaire usage familial, il a épousé sa cousine germaine - Adèle Marquette Tapié de Celeyran. Dans cette famille, " on baptise tout de suite et... en selle ! ". Le nouveau-né est porté sur les fonts baptismaux dans une robe brodée de lis, la tête coiffée d'un bonnet d'or. La cérémonie est royale. Royale aussi se poursuit la vie des Toulouse-Lautrec, entre l'hôtel albigeois, le château du Bosc et le château de Celeyran. L'" enfant joli ", le " petit bijou " de sa mère et de ses grands-mères, grandit dans une atmosphère de vertus viriles : ses grands-pères, son père et ses oncles, Charles et Odon, ont la passion des chevaux, des chiens, de la chasse et... du dessin. Chez les Toulouse-Lautrec, depuis des générations, les hommes dessinent. Henri n'est pas en reste. A trois ans, il signe d'un superbe boeuf le registre de baptême de son cousin. A quatre ans, son père le hisse en selle. En cette année 1868, Richard, son petit frère d'un an, meurt et ses parents se séparent. Sans drame. L'éducation d'Henri se déroule aux châteaux : latin, grec, lettres, etc., et sports équestres, dans lesquels il excelle. En 1871, la paix restaurée, sa famille l'emmène à Paris, où elle s'installe.

« son modèle.

Il travaille et étudie avec fureur, expérimente sans relâche.

Premières scènes du Moulin de la Galette,séquences de cirque, portraits en nombre.

En 1888, il expose avec le groupe des Vingt à Bruxelles et participe aux “impressionnistes du petit boulevard ” à Montmartre, avec ses amis Bernard, Anquetin et Van Gogh.

Le frère deVincent, Théo, qui est marchand de tableaux, s'intéresse à ses toiles et en prend en dépôt. Un peintre reconnu Salons des incohérents, des indépendants, cercle Volney à Paris, exposition des Vingt à Bruxelles s'enchaînent dès1889 pour le peintre, dont le talent est consacré par les critiques.

Théo Van Gogh lui achète des toiles pour lagalerie Goupil, et, lorsque le Moulin-Rouge ouvre ses portes, le 5 octobre, Au cirque Fernando : l'écuyère est exposédans l'entrée.

Lautrec réussit ce qu'il entreprend, y compris dans le domaine sportif puisqu'il est, cet été-là,vainqueur des régates d'Arcachon.Ami fidèle, au cours du repas de gala de l'exposition des Vingt à Bruxelles, en 1890, il provoque en duel undétracteur des œuvres de Van Gogh.

Il héberge Vincent en juillet lors de son séjour à Paris, trois semaines avantson suicide.

Deux autres évènements majeurs marquent la vie de Lautrec cette année-là : sa rencontre avec l'acidedanseuse Jane Avril, et son premier séjour dans la maison close de la rue des Moulins.En 1891, le cousin Tapié de Celeyran vient achever à Paris ses études de médecine et introduit le peintre dansl'univers des salles d'opération, celle du docteur Péan en particulier, qui l'inspirent...

Tout l'inspire d'ailleurs, iltravaille sans cesse, exécute quantité de portraits, de scènes de genre, et sa première affiche, La Goulue auMoulin-Rouge, qui fait sensation.

On l'aime ou non, mais il est reconnu.

Yvette Guilbert, qu'il découvre en 1893,compte parmi ses inconditionnels malgré les portraits caricaturaux qu'il fait d'elle.

La Revue blanche Celui que Gauguin trouvera trop conventionnel en 1889 pour participer à l'exposition impressionniste et synthétistefait pourtant désormais partie de l'avant-garde.

Salons de la libre esthétique d'Octave Maus, de l'Art nouveau...

dès1894, Lautrec est partout.

Paris, Bruxelles, Bordeaux, Londres, Arcachon, Albi : on le sollicite, on se l'arrache.

Lescommandes pleuvent : décors de théâtre, dessins pour la presse humoristique, et même un vitrail ! Les affiches dedivas et de divettes se multiplient : Yvette Guilbert et Jane Avril, mais aussi May Belfort, May Milton.

Il exécute lesdécors publicitaires de la baraque de la Goulue qui, indépendante, s'installe à la foire du Trône.

Le cirque, Footit etChocolat le passionnent, le dos de Marcelle Lender le fascine.Lautrec fait d'importantes rencontres : Jules Renard, Tristan Bernard, qui lui révèle le monde de la bicyclette, FélixFénéon, Romain Coolus.

Il fréquente l'atelier de Whistler, se lie avec Oscar Wilde.

Mais surtout, il fait laconnaissance des Natanson, propriétaires fondateurs de la Revue blanche, à laquelle collaborent déjà le poèteMallarmé, Gide, Vuillard, Proust, Manet, Gustave Moreau, le photographe Sescau et d'autres...

Folles soiréesparisiennes, séjours entre amis à la campagne, mais aussi premières crises d'éthylisme.

L'ivresse mondaine s'estmuée en alcoolisme.

En 1897, il quitte la rue Tourlaque et plante son chevalet dans un atelier de la rue Frochot.Quant à sa personne, c'est dans la maison close de la rue des Moulins qu'il l'installe. Morsures de l'alcool C'est dans la maison close de la rue des Moulins qu'une crise d'éthylisme terrasse Toulouse-lautrec le 17 mars 1899.Avec l'autorisation de ses proches, il est transporté d'urgence à la clinique Madrid de Neuilly.

Cet internementdéclenche la parution dans la presse d'innombrables articles à sensation qui le disent fou.

C'est le scandale ! Lesventes des journaux montent, la cote du peintre aussi.

Loin d'être privé de raison, ce dernier exécute de mémoireune série de trente-six scènes de cirque.

Dans une lettre poignante qu'il écrit à son père, il lui rappelle la dédicacedu traité de fauconnerie offert dans son enfance : “ Tout ce qui est privé de liberté se dénature et meurtrapidement.

”Libéré en mai après une cure de désintoxication, il se voit adjoindre par sa famille la compagnie d'un lointain cousin,Paul Viaud, qui doit l'empêcher de boire.

Sur l'heure, il se remet au travail.

Portraits de L'Anglaise du Star du Havreen juillet, portrait de son ami Joyant qui l'accompagne au Crotoy, puis à Bordeaux, Arcachon, Malromé.De retour à Paris, il peint Au Rat mort, l'affiche de Jane Avril, Le Jockey, et participe au jury affiches de l'Expositioninternationale de 1900.

Tout l'été de cette année-là, il navigue avec Viaud dans la baie de Somme puis le long descôtes atlantiques jusqu'à Bordeaux, où il s'installe plusieurs mois.

Les spectacles du Grand Théâtre lui inspirent LaBelle Hélène et Messaline.

Puis il retourne au Havre et à Arcachon. La vie s'éteint Pour les fêtes de fin d'année, Henri est au château de Malromé.

Peu avant Noël, il subit une attaque qui le paralysedes jambes.

Voici des mois déjà que, trompant la vigilance de celui qu'il appelle son “ cornac ”, il a recommencé àboire...Soumis à un nouveau traitement électrique, il retrouve assez de forces pour rentrer à Paris au printemps, et c'estdans une voiture d'infirme qu'il visite l'Exposition universelle.

Sa cote monte toujours.

Dans son atelier, il fait le tri,signe certaines œuvres, en détruit d'autres.Mi-août, une nouvelle attaque le foudroie.

Sa mère le ramène au château de Malromé.

Surmontant les douleurs quile martyrisent, il travaille encore, réalise L'Amiral Viaud, dont la place est prête, au-dessus de la cheminée de la salle. »

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