Amin (Idi)

« 4 ldi Amin prend le contre-pied de la politique de Milton Oboté.

Le nouveau président sera résolument pro-occi­ dental, pro-israélien et partisan du dialogue avec l'Afrique du Sud.

Il réduit au silence les opposants par une terrible répression.

Le Kenya, la Tanzanie et la Zambie refusent de reconnaître son régime.

Mais, déçu par la Grande­ Bretagne et Israël qui ne lui accordent pas l'aide qu'il sollicite, il change de politique.

Après une visite à Tripoli en mars 1972, le colonel Kaddafi lui ayant promis une aide, il rompt avec Israël et expulse les conseillers israéliens.

5 Le revirement est brutal et total.

ldi Amin expulse cinquante mille Asiatiques qui détenaient le monopole de fait du commerce en Ouganda ; il dénonce la politique de l'Afrique du Sud et menace même de l'envahir; il s'aligne sur les positions arabes ; il harcèle la Grande­ Bretagne et vilipende l'Occident ; il se rapproche de l'URSS qui lui fournit armes et conseillers.

En même temps, il multiplie déclarations et gestes spectaculaires, se félicitant du génocide hitlérien, offrant son aide aux Ecossais pour " secouer le joug des Anglais "• demandant le transfert du siège de l'ONU à Kampala, etc.

Cette politique de confrontation est momentanément payante.

6 Mais la grande erreur d'ldi Amin a été son opposition au Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), qui l'a finalement emporté en 1976.

ldi Amin est en grande partie responsable de l'échec qui, à la réunion d'Addis­ Abeba en janvier 1976, a amené l'OUA au bord de l'écla­ tement.

Il a eu le tort aussi de coopérer avec les terro­ ristes palestiniens en juillet 1976 et de recourir à la plus terrible répression contre tous ses adversaires.

" Amnesty International ,.

estimait en février 1977 que, depuis la prise du pouvoir, ldi Amin a fait disparaître 300 000 per- sonnes.. »