Arthur de Richemont

« a combattu pour le plus offrant sans s'encombrer des élémen­ taires principes de fidélité .

On l'a vu Armagnac, puis Bourgui­ gnon, puis de nouveau Arma­ gnac ...

Après la bataille d'Azin­ court, le 25 octobre 1415, où il a été retrouvé , sérieusement blessé au visage, sous un mon­ ceau de cadavres, il a été fait prisonnier et gardé captif à Londres .

Henry IV l'a fait libérer pour le prendre à son service .

Plus tard, Richemont a fréquen­ té la Cour du duc de Bourgo­ gne, dont il a épousé la sœur .

Cependant, il a refusé de rompre définitivement avec Charles VIl .

Ainsi, frère du duc de Bretagne , vassal et beau-fils du roi d'Angleterre , beau-frère du duc de Bourgogne et « ser­ viteur putatif » du roi de Fran­ ce , Arthur de Richemont est bel et bien un homme avec qui il faut compter .

Yolande d'Aragon a vite com­ pris tout l'intérêt d'un rappro­ chement avec Richemont et, au mois d'octobre 1424, après en avoir avisé Charles VIl, elle lui offre l'épée de connétable de France .

La charge est vacante depuis que Jean Stuart, comte de Buchan, a essuyé un cuisant échec face aux Anglais à la bataille de Verneuil-sur-Avre, le 17 août précédent .

Pour bien sceller cette «association », Yolande d'Aragon propose de marier son fils, Louis Ill d' An ­ jou, à Isabelle , fille du duc de Bretagne, à charge pour le roi de France de payer une dot de cent mille francs.

Richemont hésite ...

et déçoit Richemont hésite.

Le poste de connétable est certes enviable et plein des promesses de gloi­ re et de puissance , mais quelle sera la réaction de son beau­ frère, le duc de Bourgogne, tou­ jours officiellement lié à l'An­ glais ? A la satisfaction et à l'étonnement de Richemont , celle - ci est positive .

Philippe le Bon, qui se défie tout autant des Anglais que des Armagnacs de l'entourage de Charles VIl, voit d'un bon œil la promotion de son gendre .

Une fois dans la place, qui sait si celui-ci ne pourra pas servir ses desseins ? Après quatre mois de réflexion , Arthur de Richemont accepte finalement l'épée de conné­ table, qui lui est solennelle ­ ment remise à Chinon le 7 mars 1425 .

Très rapidement, le nouveau connétable déçoit tous ceux qui ont misé sur ses vertus de médiateur .

Non seulement Phi­ lippe le Bon poursuit son double jeu avec les Anglais et tarde à faire le premier pas vers Charles VIl mais encore , à la Cour de France, Richemont se comporte de façon outrancière et désinvolte, chassant les anciens conseillers du Valois, fomentant des intrigues qui achèvent de le discréditer auprès du roi, qui n'a guère de ~E DITI ONS ~ ATLAS RICHEMONT AU SERVICE DE CHARLES VII Lorsqu'il quitte provisoirement le service du roi en 1428, Arthur de Richemont reste cependant fidèle à la cause française.

_Ce courageux combattant sera le loyal compagnon de Jeanne d'Arc et de Dunois, avec qui il contribuera à la Ubération de Paris en avril 1436.

Rentré en grâce auprès de Charles VIl, il œuvrera pour la réconciliation de la France et de la Bourgogne, combattra pour chasser l 'Anglais de Guyenne et de Normandie.

Mais son grand œuvre sera la réorganisation de l'armée royale, au sein de laquelle il parviendra à rétablir la discipline.

Il travaillera avec le roi à la création et à la mise en place des compagnies d'ordonnances et des francs archers, et à la modernisation de l'infanterie et de l'artillerie.

sympathie pour cet homme qu 'on lui a imposé .

A partir de 1426 , de plus en plus souvent absent de Chinon, où il se sait indésirable, le connétable dé­ signe son homme de paille auprès de Charles VIl, Georges de La Trémoille .

Tout aussi arriviste que son maître, celui-ci est nommé grand chambellan du roi en 1427 et s'emploie à ruiner le peu d 'influence qui reste au connétable .

En 1428, Riche­ mont est disgracié.

Six années durant , La Trémoille , qui lui doit pourtant d'être arrivé aussi haut, le poursuivra de sa har­ gne .

La querelle, qui manque de peu de tourner à la guerre , ne prendra fin qu'en juin 1433 , avec la disgrâce de La Tré­ moille .

Derrière ce complot se trouvent Arthur de Richemont et, bien sûr, l 'infatigable Yolan­ de d 'Aragon.

Pour le conné ­ table de Richemont, la route vers la gloire ést enfin libre .

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