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AUTEUR: FAULKNER William

Publié le 17/01/2022

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faulkner

(1897-1962)

VIE Né le 25 août 1897 à New-Albany (Mississipi), W. Faulkner était arrière-petit-fils d'un éleveur de chevaux possédant des esclaves noirs. Jeunesse facile de dilettante. Engagé dans la R.A.F. canadienne (1er Guerre mondiale), il ne participe à aucune opération. Démobilisé, il touche à tous les métiers. En 1924-1925, il est à la Nouvelle-Orléans où il se lie avec Sherwood Anderson, déjà célèbre, qui l'incite à écrire. Vie bohème, mais féconde. Suivie d'un court séjour en Europe (Paris, l'Italie). Il en rapporte « Sartoris «, son premier roman essentiel ; et de 1929 à 1939, donnera les sommets de sa création romanesque, récits souvent concertés, toujours situés dans le Yoknapatawpha, comté fictif du Mississipi. A part le voyage de Stockholm en 1949 — pour y recevoir le prix Nobel —, W. Faulkner s'est efforcé de ne jamais rompre une immobilité garante de son travail et de ses sources humaines. Une crise cardiaque le terrassa, le 6 juillet 1962, à l'hôpital d'Oxford (Mississipi).

faulkner

« Composée de vingt-trois livres, l'oeuvre de Faulkner retrace cinquante ans-de l'histoire du Sud à travers lachronique du comté de Yoknapatawpha.

Sartoris (1929) pose les termes du problème : l'opposition entre les valeursde l'ancien Sud qu'incarne le colonel Sartoris, témoin vivant et actif de la guerre de Sécession, et les risques de lavie moderne illustrés par le jeune Bayard.

Le thème du Bruit et la fureur (1929) est celui de la décadence d'une desgrandes familles du Sud, les Compson.

Le seul survivant sera Jason Compson, l'homme sans morale et sans idéal,raciste, et dont la seule passion est l'argent : un Snopes avant la lettre.

En trois générations, Faulkner résume lesmotifs de la ruine du Sud.

Absalon ! Absalon ! (1936) couronne l'édifice de la chronique du Yoknapatawpha.

C'estune prodigieuse récapitulation de toute l'histoire du comté à travers celle de la famille Sutpen, depuis l'arrivée deThomas Sutpen dans le Mississippi en 1830.

En face des Sartoris, l'aristocratie ancienne, se dresse l'énergie et lavolonté d'un nouveau venu qui essaie d'imposer au pays son « dessein ».

Déjà présente épisodiquementdans Sartoris et Le Bruit et la fureur, la famille des Snopes devient, à partir du Hameau (1940), l'incarnation de cemonde nouveau qui détruit tout sur son passage et qui finira pas se détruire lui-même.

Flem Snopes va plus loinencore que Sutpen dans l'ambition personnelle et la volonté de puissance.

La Ville (1957), deuxième tome de latrilogie Snopes, montre l'étendue progressive des ravages causés par l'ambition de Flem.

Dans Le Domaine (1959), lamort de Flem met un point final au règne des Snopes à Jefferson.

L'oeuvre de Faulkner est terminée, peintureadmirable de la fin d'un monde ancien et de l'avènement d'un monde nouveau sur fond de violence et dediscriminations raciales, dans un paysage du sud des États-Unis où la misère perce sous le soleil. Une remise en question des formes traditionnelles de la narrationFaulkner, conteur du Sud, créateur d'un univers romanesque, a organisé son oeuvre un peu à la manière d'un Balzacou d'un Zola.

De génération en génération, de Sartoris en Snopes, il nous fait découvrir l'histoire d'un comtéimaginaire et de sa société.

Mais toute l'originalité de l'oeuvre de Faulkner vient de ce que, malgré sa volonté dedécrire une réalité historique, il rejette la linéarité et l'intelligibilité de la narration traditionnelle.En 1929, Mrs Dalloway de Virginia Woolf est publié en Angleterre ; la traduction de l'Ulysse de Joyce paraît à Paris.C'est aussi l'année du Bruit et la fureur.

Les choix stylistiques sont les mêmes : utilisation des monologues intérieurssuccessifs, où l'auteur n'intervient pas ou peu, substitution à la chronologie linéaire d'un ordre personnel aunarrateur, lié au retour de souvenirs obsédants.

Mais Faulkner va plus loin encore dans le bouleversement desstructures narratives en commençant l'histoire des Compson par le récit chaotique et incomplet d'un idiot, Benjy,flux de souvenirs désordonnés et informes.

Les romans suivants utilisent une technique assez proche.

Par de telsprocédés, l'auteur parvient à introduire son lecteur dans le monde complexe de la subjectivité de ses protagonisteset l'oblige à participer activement à la reconstitution logique des événements.

Ainsi, Faulkner fait du lecteur uncréateur à part entière. NOTES DE L'ÉDITEUR L'homme« Cet homme silencieux, si sûr de lui en apparence, est un anxieux, un inquiet engagé, à travers son oeuvretorturante et torturée, dans une entreprise d'occultation de sa personnalité à un degré tel que l'on doit y voir unemanifestation pathologique ou le signe d'une perturbation profonde et symbolique — sexuelle, sociale, existentielleou autre.

» Marc Saporta, « La vie et oeuvre », dans L'Arc, n° 84/85. Le scénariste« L'écriture littéraire de Faulkner se caractérise par une grande recherche formelle, surtout en ce qui concerne lastructure narrative.

Il y a, dans le style faulknérien, un véritable sens du montage qui a fait dire (...) que l'écriturede cette génération était très cinématographique.

Or, à aucun moment on ne trouve dans ses scénarios la moindretrace de ces expériences formelles.

» Aurélien Ferenczi, « Dans les mines de sel, à Hollywood », dans L'Arc, n°84/85. L'écrivain« Tels sont les personnages de Faulkner.

Pire : leur passé, qui est en ordre, ne s'ordonne pas en suivant lachronologie.

(...) Autour de quelques thèmes centraux (grossesse de Caddy, castration de Benjy, suicide deQuentin) gravitent des masses innombrables et muettes.

De là cette absurdité de la chronologie, (...) l'ordre dupassé, c'est l'ordre du coeur.

» Jean-Paul Sartre, « A propos du Bruit et la fureur : la temporalité chez Faulkner »,dans Situations I.. »

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