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AUTEUR: MAUROIS André

Publié le 05/06/2011

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   Né le 26 juillet 1885, à Elbeuf (Seine-Maritime), Emile Herzog —devenu en littérature, puis légalement, André Maurois — appartenait à une lignée de filateurs alsaciens israélites ayant choisi en 1871, pour demeurer Français, l'exil normand. D'excellentes études secondaires au Lycée de Rouen, lui valurent non seulement un Prix d'Honneur de Philosophie au Concours général, avant une licence passée dans cette matière avec mention  « Très bien «, mais aussi de connaître le célèbre professeur Main (Emile Chartier) dont il devait garder toute sa vie l'ineffaçable empreinte. Le destin d'A. Maurois, d'industriel jusqu'en 1923, et de littérateur ensuite (après le succès de sa biographie, « Ariel ou la vie de Shelley «), a d'ailleurs été marqué en profondeur par quelques amitiés : (en France) Lyautey, Gide, Mauriac, Charles du Bos ; (en Angleterre) Rudyard Kipling, Maurice Baring.

« ANDRÉ MAUROIS né en 1885 PRINTEMPS rgr8.

La guerre dure, et les Allemands, en un dernier sursaut, tentent de s'emparer d'Amiens.

C'est alors que paraît, chez Bernard Grasset, le premier livre d'un inconnu, un livre tout scintillant d'humour : les Silences du Colonel Bramble.

D'un coup, son auteur est célèbre; des écrivains aussi différents qu'Anatole France et Kipling lui adressent des félicitations, et on ne tarde pas à découvrir, sous le pseudonyme d'André Maurois, un jeune officier-interprète auprès de l'armée britannique : Émile Herzog.

Il est né à Elbeuf où sa famille, originaire d'Alsace, avait transplanté son usine de lainage et ses quatre cents ouvriers, après la défaite de r87 r.

André Maurois semblait destiné à devenir à son tour un industriel.

Mais, très tôt, s'éveilla en lui une vocation d'écrivain que ses premières lectures allaient attiser : « J'ai lu, trop jeune peut-être, rapporte-t-il dans ses Mémoires, tout Flaubert, tout Maupassant, les premiers romans de Paul Bourget, d'Anatole France, de Marcel Prévost, de Maurice Barrès.

Je mêlais le bon et le mauvais, le sérieux et le futile, l'histoire et la fiction.

Du meilleur comme du pire, je tirais des plaisirs, incroyablement vifs, de délectation littéraire et d'émotion sensuelle.

>> Ses succès scolaires (toujours le premier de sa classe) lui firent songer un temps à franchir le seuil de l'École Normale pour préparer une carrière d'universi­ taire, mais son professeur de philosophie au lycée de Rouen, Émile Chartier, qui commençait à publier dans le journal local ses premiers Propos sous la signature bientôt célèbre d'Alain, le détourna de ce projet et conseilla à son élève, sur lequel il devait exercer une influence si profonde et si durable, d'observer d'abord les hommes au travail dans les ateliers paternels.

Ce que fit Maurois.

Sa vocation, pourtant, fut la plus forte.

Dans les années qui suivirent l'Armistice de rgr8, il tenta de mener parallèlement sa vie d'industriel et sa vie d'homme de lettres, mais ses goûts, sa vaste culture, ses affections, ses succès finirent par le persuader qu'il fallait choisir.

Par l'inter­ médiaire de Bernard Grasset, il s'était lié avec François Mauriac, Jean Giraudoux, Paul Morand.

En 1922, convié par Paul Desjardins aux fameuses Décades de Pontigny, il y avait connu Roger Martin du Gard, Jean Schlumberger, André Gide, Edmond Jaloux, et Charles Du Bos qui devint pour lui un véritable directeur de conscience.

Ces nouveaux amis, avec lesquels il se reconnaissait tant d'affinités, le rendaient heureux.

Son mariage, en revanche, était un échec et, après les quatre années de séparation que la guerre avait imposées, sa jeune femme, Janine, blonde et fragile, lui devenait chaque jour un peu plus lointaine; elle ne comprenait ni n'approuvait les aspirations de son mari et lorsqu'elle mourut, au début de 1924, il sentit que venait de se rompre un des liens qui le retenaient au passé.

L'année suivante, ce fut son père qui disparut ...

Désor­ mais, il était tout à fait libre de sa destinée.

Quarante années se sont écoulées depuis; quarante années au cours desquelles, patiem­ ment, harmonieusement, André Maurois a édifié son œuvre qu'un jour François Mauriac a 66 PHOTO ATLANTIC PRESS. »

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