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AUTEUR: VAILLAND Roger

Publié le 17/01/2022

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(1907-1965)
VIE Roger Vailland naquit dans un milieu petit-bourgeois en 1907 (Acy-en-Multien, Oise), contre lequel très vite il se révolta ; d'abord à Reims où son père était architecte (lire « Un jeune homme seul «), puis à Paris fondant, aux côtés de René Daumal et Roger Gilbert - Lecomte, une revue para - surréaliste : « Le Grand Jeu « (1928). Licencié de philosophie, il devait se lancer à corps perdu dans le reportage international (1929-1940). Résistant à partir de 1942, il devint correspondant de guerre sur le front d'Alsace en 1944. Et, courant 1945 (à trente-huit ans), il fit paraître un premier récit, « Drôle de jeu «, qui obtenait le prix Interallié. Jusqu'en 1957, année qui le vit décrocher le prix Goncourt avec « La Loi «, se succédèrent ses meilleurs romans, dont « Les Mauvais Coups « et « 325.000 francs «. La rupture avec le Parti Communiste (1956) provoqua chez Roger Vailland un retrait amer et suffisant qui nuisit à ses derniers livres ; émerge toutefois un important recueil d'essais : « Le Regard froid « (1963). C'est prématurément, et non sans courage, que le 12 mai 1965, à Meillonnas (village jurassien où il s'était retiré), il mourut d'un cancer du poumon.


« EXPÉRIENCES ROMANESQUES 581 l'Esquisse pour un portrait du vrai libertin ; et 194 7 l'élaboration d'un nouveau roman : Les Mauvais Coups.

Ainsi, à quarante ans, Roger Vailland commence à écrire, rencontre la femme qui l'accompagnera jusqu'à sa mort, bref, vit autant de choses qui participeront peut-être de la mythologie de l'homme de quarante ans qu'il élaborera à partir de Casanova.

Mais les problèmes n'en resteront pas là.

Très tôt, Vailland est au contact de la politique.

Il suit un chemin qui l'amène à demander en 1942 son adhésion au Parti communiste.

Celle-ci ne reçoit pas de réponse.

Sans doute se méfiait-on de cet anticonformiste qui buvait, se droguait et fréquentait les prostituées.

L'un des problèmes majeurs de l'œuvre de Vailland semble être en effet le chevauchement et une sorte de dialogue instauré entre la politique et la subjectivité.

Dialogue fondamental, même si notre auteur a tendu la perche aux critiques, qui ne se sont pas privés de la saisir, pour privilégier telle ou telle partie de son œuvre : « En vérité, la vie ne m'apparaissait digne d'être vécue que dans la mesure où je parviendrais à la constituer en une succession de saisons si bien enchaînées qu'il ne resterait plus la moindre place pour la vie quotidienne » (Expérience du drame).

Il y aurait eu de la sorte une saison pour la drogue ou l'alcool, une saison pour le surréalisme, une saison communiste.

Il est vrai que la vie et l'œuvre de Roger Vailland donnent l'impression, notamment après la guerre (puisqu'alors seulement Vailland est écrivain).

que certaines périodes mettent en avant certains thèmes, une problématique précise, que l'équilibre même de son individua­ lité dépend étroitement de ces saisons.

Il nous paraît pourtant significatif qu'Éiizabeth Vailland témoigne que la «saison bonheur » de son mari soit la « saison communiste ».

S'il y a difficulté d'interprétation de l'œuvre, c'est bien parce qu'elle constitue un système, au sens philosophique de ce terme.

Un certain nombre de notions sont utilisées qui réapparaissent malgré le flux et le reflux des saisons : liberté, vertu, possession de soi, souveraineté, plaisir, jeu, etc.

N'épiloguons pas sur la licence de philosophie obtenue, sur la préparation avortée d'un D.E.S.

sur Hegel.

Résistons à la tentation de donner un « brevet de marxisme » à celui qui se voulait communiste de part en part.

Il nous faudra malgré tout interroger les problèmes là où ils se trouvent : dans les textes.

Roger Vailland est un écrivain et jamais un philosophe, même quand il écrit ce qu'on appelle des « essais » - et ces. »

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