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Biographie de KIERKEGAARD (Soeren-Aabye).

Publié le 17/01/2022

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Né et mort à Copenhague (1813-1855).
Sa vie fut très calme. De faible santé, il fit des études de théologie à l'Université de sa ville natale, et passa sa thèse de doctorat en 1841. Mais il renonça à devenir pasteur. Après quelque temps d'une vie de dissipation, survint un événement familial, sans doute le 19 mai 1838, que Kierkegaard appela « un tremblement de terre «, sur lequel aucun éclaircissement n'a été donné, et qui « obligea à une nouvelle et infaillible interprétation de tous les phénomènes «. Kierkegaard revient à la foi, se fiance à Régine Olsen, puis rompt ses fiançailles un an après. « Celui qui combat pour l'existence
suprême doit se priver des joies suprêmes de l'existence. « D'octobre 1841 à mai 1842, il fait un séjour à Berlin, où il retournera, pour peu de temps chaque fois,,en 1843, 1845 et 1846. En 1848, il entra en lutte contre l'Eglise danoise, et particulièrement contre l'évêque Mynster. Il mourut à l'hôpital. Kierkegaard, dont Socrate et le Christ furent les deux maîtres à penser, pose, d'une part, que la vérité est dans la révélation du Christ, et, d'autre part, que « la subjectivité est la vérité«. Il se dresse contre Hegel, fait le procès de l'intellectualisme, nie que l'homme soit la mesure de toutes choses et entre en lutte irréductible contre l'Église. La vérité chrétienne est devenue prisonnière de la chrétienté. Être chrétien, c'est être martyr. « Qu'est-ce que le chrétien? C'est, du commencement à la fin, un scandale, le scandale du « La seule histoire véritable, c'est l'histoire sainte ; il faut redevenir le contemporain du Christ, effacer l'oeuvre des siècles qui se sont interposés. Kierkegaard nie la toute-puissance de la conscience réflexive. Ce qu'il faut éclairer, élucider, c'est la situation de l'homme dans le monde. Comme l'a dit un spécialiste de la philosophie kierkegaardienne, « la conscience n'est pas le critère de l'existence ; c'est l'existence dans son ensemble qui est le critère de la conscience «. Kierkegaard distingue trois stades de l'existence : le stade esthétique, où l'homme, tel Don Juan, fait un absolu de sa jouissance et éternise l'instant présent ; mais le plaisir n'est en fin de compte qu'un échec ; le stade éthique, d'où toute aspiration vers l'infini est absente, qui correspond à la monotonie de ce bonheur conjugal que Kierkegaard a refusé, et qui tourne à « la grise intemporalité du devoir « ; le stade religieux, qui assure la présence de l'éternité dans le temps, et qui est la vocation chrétienne proprement dite. Sartre dira qu'il faut abandonner le sérieux pour atteindre au tragique. L'ironie, ni l'humour, ne sont absents de cette quête douloureuse que fut la vie de Kierkegaard. Ce n'est vraiment qu'au xxe siècle qu'a été comprise l'immense importance de Kierkegaard, père de la philosophie existentielle.

Œuvres principales : Du concept d'ironie constamment rapporté à Socrate (1841), Ou bien ou bien, fragment de vie (sous le pseudonyme de Victor Eremita, 1843), La répétition, un essai de psychologie expérimentale (sous le pseudonyme de Constantin Constantius, 1843), Crainte et tremblement, lyrisme dialectique (sous le pseudonyme de Johannès de Silentio, 1843), Miettes philosophiques, ou un peu de philosophie (sous le pseudonyme de Johannès Climacus, 1844), Le concept d'angoisse (sous le pseudonyme de Vigilius Hafniensis, 1844), Coupable, non coupable? (1845), Post-scriptum aux miettes philosophiques non scientifiques (1846), Les actes de l'amour, quelques méditations chrétiennes sous forme de discours (1847), Traité du désespoir ou La maladie jusqu'à la mort (1849), Juge-toi toi-même (1851), L'Instant (1855), Journal (publié après sa mort).

« Un penseur religieux Soeren Kierkegaard (1813-1855), né à Copenhague, dans une austère famille protestante hantée par le péché,commence des études de théologie en 1830.

Riche (il mettra toute sa vie à dépenser sa fortune), il mène une vied'esthète et de dandy.

En 1837, il rencontre Régine Olsen, se fiance en 1840, puis rompt en 1841, sans raisonapparente. Kierkegaard, désormais, consacre sa vie à l'écriture.

En dehors d'une multitude d'ouvrages d'édification religieuse,ses oeuvres sont essentiellement dirigées contre le système hégélien et la religion établie.

Citons L'Alternative (1843), Crainte et tremblement (1843), Miettes philosophiques (1844), Le concept d'angoisse (1844), Post- scriptum définitif et non scientifique aux Miettes philosophiques.

(1846), La Maladie à la mort (1849).

Dans ces écrits, Kierkegaard pense l'existence individuelle et personnelle dans sa vérité, en particulier dans son rapport auchrisanisme.

Il proteste contre la corruption du clergé et de l'Église établie.

Il meurt en 1855, à 42 ans, en ayantrefusé l'assistance des « prêtres fonctionnaires ». Contre Hegel et l'Église officielle Kierkegaard est le penseur de l'existence individuelle : « La subjectivité est la vérité.

La subjectivité est la réalité » (Kierkegaard, Post-Sciptum aux Miettes philosophiques, Gallimard, p.

230).

Ainsi, Hegel s'est-il trompé : le système et le concept abstrait ne peuvent rendre compte de l'existence, qui est ouverture et transcendance ;l'histoire, cette faiseuse de bruit collective, n'est en rien révélation du sens du monde. Mais Kierkegaard est aussi et surtout un penseur religieux.

Comment peut-on être chrétien, s'interroge-t-il dans les Miettes philosophiques et dans le Post-scriptum ? Il s'agit, dans la douleur et dans l'angoisse, de retrouver, en engageant tout le dynamisme de sa subjectivité, le christianisme originel dont la vérité a été occultée par la religionofficielle et ses prêtres.

La foi vécue représente la véritable existence, aux yeux de Kierkegaard, et elle débordeinfiniment l'univers de la raison.

Foi et existence ne peuvent être expliquées, elles sont de l'ordre de l'expérience etdu vécu. Contre l'abstraction, l'existence Mais de quelle existence s'agit-il ? Du vécu individuel déchiré par l'angoisse et la souffrance, le non-pensable, le non« parlable ».

Car la pensée abstraite, construite sur des généralités intemporelles, évacue l'existence de son champ. L'existence se donne comme subjectivité, car il s'agit d'abord de trouver une vérité qui en soit une pour nous-mêmes, de se comprendre soi-même dans l'existence. « La seule réalité dont un être existant ne se borne pas à avoir une connaissance abstraite est la siennepropre, qu'il existe ; et cette réalité constitue son intérêt absolu.

L'exigence de l'abstraction à son égard estqu'il se désintéresse pour qu'il puisse savoir quelque chose ; l'exigence de l'éthique, qu'il s'intéresse infiniment à l'existence » (Kierkegaard, Post-scriptum aux miettes philosophiques, Gallimard, p.

211). Kierkegaard écarte donc l'abstraction.

Qu'est-ce qu'abstraire ? L'abstraction désigne cette opération par laquelle la pensée évacue le concret, la temporalité, le vécu individuel, pour se plonger dans l'idéalité conceptuelle, qui exclutles déterminations concrètes.

Kierkegaard s'insurge, en un cri passionnément anti-hégélien, contre les insuffisancesde l'abstraction : c'est la vie qu'elle évacue, le concret, l'existence en tant que telle. « Parce que la pensée abstraite est sub specie aeterni, elle fait abstraction du concret, du temporel, du devenir del'existence, de la détresse de l'homme, posé dans l'existence par un assemblage d'éternel et de temporel » (ibid., p.201).Le penseur abstrait croit habiter un palais d'idées, mais il demeure dans une chaumière, celle du concept sans vie niépaisseur.

Et cependant, persiste un paradoxe insoluble : celui qui pense existe, et par conséquent l'existence estposée en même temps que la pensée. Contre le système et l'histoire Kierkegaard attaque également avec virulence le système et l'histoire.

Le système ? Une clôture, un monde clos,intégrant toutes les vérités et les unifiant.

Au contraire, l'existence est mouvement, vie, ouverture, rupture,discontinuité.. »

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