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Biographie de MARCEL (Gabriel).

Publié le 05/07/2009

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Né à Paris, en 1889. On a appelé « existentialisme chrétien« la doctrine de Gabriel Marcel, bien que lui-même s'éloigne de la pensée existentialiste, au sens sartrien du mot. Introducteur de Kierkegaard, en France, il combat la notion de sujet abstrait, et s'attache à l'individu concret, qui a conservé ses attaches. « C'est la vie privée, et elle seule, qui présente le miroir où l'infini vient se refléter. « Son système est une « philosophie de l'incarnation, du dialogue et du mystère. « L'existence, c'est l'incarnation, c'est-à-dire le lien qui unit l'homme à son propre corps. « Etre incarné, c'est apparaître comme corps, comme ce corps-ci, sans pouvoir s'identifier à lui, sans pouvoir non plus s'en distinguer — identification et distinction étant des opérations corrélatives l'une de l'autre, mais qui ne peuvent s'exercer que dans la sphère des objets. « Dieu n'est pas un objet ; c'est un« Invérifiable absolu« ; il est « méta-problématique «. C'est par le dialogue, la communication, que Dieu et autrui nous sont révélés. Gabriel Marcel fait une distinction entre problème et mystère : « Le mystère est un problème qui empiète sur ses propres données.« Il pose le mystère ontologique, le mystère de l'être et en voit l'approche dans la connaissance de l'individu : « Plus nous saurons reconnaître l'être individuel en tant que tel, plus nous serons orientés et comme acheminés vers une saisie de l'être en tant qu'être. « Ce mystère s'éclaire par le recueillement et la piété, et a pour ouverture, la religion. Il combat aussi bien l'idéalisme, pensée pure, abstraite et universelle, que la technique, qui déshumanise l'homme. Membre de l'Institut, Gabriel Marcel est également dramaturge et critique dramatique.

Œuvres principales : Journal métaphysique (1917), Etre et avoir (1933), Le monde cassé, suivi de Positions et approches concrètes du mystère ontologique (1933), Du refus à l'invocation (1940), Homo Viator (1944), Le mystère de l'Etre (1951), Les hommes contre l'humain (1951).

« a) Né en 1889 à Paris, Gabriel Marcel est agrégé de philosophie à vingt ans.

Il abandonne très tôt l'enseignementpour se consacrer au journalisme, à la critique littéraire, au théâtre (Un homme de Dieu /922, le Monde cassé 1932sa meilleure pièce, Rome n'est plus dans Rome 1951) et à une oeuvre philosophique qui le classe parmi les trèsgrands penseurs de notre époque (Être et Avoir 1935, Du refus _à l'invocation 1940, Homo viator 1944, Le mystèrede l'Être 1951, De la dignité humaine 196o).

Son oeuvre dramatique veut elle-même d'ailleurs avoir la portée d'uneoeuvre philosophique, car selon lui « c'est dans le drame que la pensée métaphysique se saisit in concreto ». b) Adversaire résolu du rationalisme brunschvicgien et de toute philosophie du cogito désincarné, Gabriel Marcelentend philosopher sur l'expérience humaine, à laquelle il veut « restituer son poids ontologique ».

Il pourrait doncpasser pour un philosophe typiquement existentialiste et pour l'initiateur même de l'existentialisme français.

C'est des1927, plus de quinze ans avant la parution de l'Être et le Néant de Sartre que Gabriel Marcel publie son Journalmétaphysique : contre le rationalisme Gabriel Marcel y fait valoir les grands thèmes de sa philosophie de l'existence ;cependant, à cause de tout le tapage fait autour de « l'affreux vocable d'existentialisme », parce qu'aussi uneauthentique phénoménologie de l'existence humaine s'oriente délibérément contre un « isme » quel qu'il soit »,Gabriel Marcel refuse expressément cette étiquette.

S'il était contraint d'en adopter une, il se résignerait, dit-il, àcelle de « néo-socratisme » ou de « socratisme chrétien ». c) Socrate s'opposait aux sophistes, techniciens sans âme.

Gabriel Marcel rejette à la fois le scientisme qui cède àla tentation d'expliquer l'homme comme une chose, et la technocratie qui voudrait utiliser l'homme comme un objet.En réalité, existence et objectivité sont (telle est l'intuition fondamentale de Gabriel Marcel) deux thèmesantinomiques.

L'objet est là, devant moi je peux l'étudier du dehors, l'analyser.

L'objet constitue un problème(problema mot grec, objet mot latin signifient exactement la même chose : ce qui est jeté devant moi).

J'ai desobjets devant moi.

Au contraire mes rapports avec moi-même ne sont plus des relations d'avoir mais une situationd'être.

J'ai cette montre mais je suis cette conscience, ce corps.

Alors qu'un dérèglement de ma montre est unproblème accessible à la technique (la montre est un objet devant l'horloger qui l'examine, la démonte, change unepièce, la remonte, la règle) ma faute qui m'engage moi-même est un mystère.

Le mystère n'est pas exactementl'inconnaissable qui est de l'ordre du problématique comme sa limite, sa négation.

Le mystère est métaproblématique.Le mystère est tel que j'y suis moi-même impliqué, imbriqué.

Il est ce que je ne peux pas me représenter devant moi(puisqu'il est moi) il est ce que je peux pas objectiver puisqu'il appartient à la sphère du sujet.

En langage marcellienon pourrait dire que chez Bergson l'espace est de l'ordre du problème, la durée vivante de l'ordre du mystère.

C'estdans l'ordre du mystère que des valeurs non objectivables comme la liberté, comme la foi prennent leur sens.

D'où lasévérité de Gabriel Marcel à l'égard des techniques inhumaines par essence : Rien de ce qui touche directement mapersonne ne relève des techniques objectives.

Le péché du technicien c'est d'objectiver la personne, de la traitercomme un élément dans un tout. d) Le mystère du Toi qu'il s'agisse du Toi concret d'autrui ou de ce Toi absolu qui est Dieu est le couronnement de lamétaphysique de Gabriel Marcel.

C'est ainsi que Gabriel Marcel rejette toute théologie qui traiterait de Dieu commed'un objet, comme d'un problème « lorsque nous parlons de Dieu ce n'est pas de Dieu que nous parlons » car Dieu «échappe à toute prise objective ».

Le savant croit que telle réaction chimique peut se produire, le croyant croit enla personne de son Dieu.

La foi est engagement envers le Toi absolu.. »

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