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BIOGRAPHIE DE Richard Strauss

Publié le 22/02/2012

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Né à Munich, Strauss mena de front ses études jusqu'à l'université et un solide apprentissage musical. Son père, remarquable corniste, lui inculqua le respect des classiques et tenta en vain de le détourner de l'écrasant Wagner. A vingt et un ans, encouragé par von Bülow et Richter, Strauss se lança avec brio dans la direction d'orchestre à Meiningen, puis à Munich, Weimar et Berlin, témoignant d'une autorité et d'une rigueur exceptionnelles. Reprenant les grands thèmes chers à Wagner et à Nietzsche, il aborda la composition avec des poèmes symphoniques tout en puissance orchestrale et en exaltation mélodique (Zarathoustra). Poursuivant ses tournées de chef d'orchestre qui lui feront sillonner le monde toute sa vie, Strauss s'orienta à vingt-neuf ans vers le drame lyrique et composa la plupart de ses oeuvres majeures pour le théâtre ainsi qu'une centaine de lieder. Épris d'ampleur et de flamboyance, il dut se battre parfois pour imposer ses partitions, que la complexité rendait difficilement jouables. Après le cataclysme de la Première Guerre mondiale, il termina sa longue vie dans la sérénité et laissa en guise de testament artistique quelques oeuvres très sensibles dont Les Métamorphoses.

« lui offre alors une place importante.

Voici que s'ouvre pour lui une époque particulièrement féconde : il compose denombreux lieder sur des poèmes de Henckell, Bierbaum, Dehmel, etc., qui contribuent beaucoup à sa notoriété ; maissurtout il crée trois poèmes pour orchestre qui ouvrent de nouveaux horizons dans la littérature symphonique : TillEulenspiegel, Ainsi parlait Zarathoustra et Don Quichotte.

Malgré la violente opposition déchaînée par ses partitionschez les mélomanes conservateurs, Strauss voit son succès grandir.

Il est nommé chef d'orchestre de la Cour etprend une place prépondérante dans la vie musicale de sa ville natale.

C'est alors qu'il entreprend dans toutel'Europe, et même en Amérique, des tournées de concerts qui lui valent une renommée mondiale. Pendant son séjour à Berlin (1897-1918), il compose encore deux importantes Oeuvres : La vie d'un Héros(Heldenleben), et la Symphonie domestique (Sinfonia Domestica), suivis, en 1915, de la Symphonie alpestre(Alpensinfonie), qui achèveront le cycle des grands poèmes symphoniques.

On peut dire que l'ensemble de cesOeuvres orchestrales représente en quelque sorte l'aboutissement de la technique et du style de toute une époquemusicale.

Aussi peut-on considérer les poèmes de Strauss comme autant d'étapes qui amèneront le musicien à uneconception personnelle de l'opéra. Le 9 décembre 1905, Salomé était créé sur la scène de l'Opéra Royal de Dresde.

Ce fut un grand événement.Strauss avait déjà donné deux Oeuvres lyriques : Guntram et Feuernot, mais jamais encore il n'avait atteint à cedegré d'intensité et de puissance.

Salomé s'imposa aussitôt par la maturité de la pensée, le dynamisme de laconstruction dramatique. Strauss avait vu, représentée au théâtre, l'Oeuvre d'Oscar Wilde ; mais il n'avait pas été satisfait du livret qu'unécrivain viennois en avait tiré, sur sa demande.

Un jour qu'il lisait l'Oeuvre dans le texte original traduit par Hedwig-Lachmann, il fut saisi par cette phrase : "Que la princesse Salomé est donc belle ce soir." Aussitôt ces quelquesmots se transposèrent musicalement dans son esprit d'une façon si impérieuse qu'il décida d'adopter le poème telquel pour l'opéra qu'il projetait d'écrire.

Décision dictée non par la réflexion ou par une spéculation du sentiment,mais bien par une sorte d'intuition d'artiste, que l'on peut qualifier de géniale.

Ainsi, avec Salomé, fut rompue cetteredoutable contrainte qu'exerçait la pensée wagnérienne sur la production lyrique de l'époque. Avec cette Oeuvre de Strauss, une nouvelle spiritualité s'introduit dans la musique dramatique.

La technique duleitmotiv se transforme et s'affirme ; elle s'empare de toutes les voix de l'orchestre, les colore, les anime et leurcommunique une mobilité jusqu'alors inconnue.

La valeur psychologique des motifs musicaux est ainsi soulignée avecune subtilité qui enrichit singulièrement leur signification respective.

Ainsi Strauss parvient-il à transcrire dans lamatière sonore les plus intimes vibrations de l'âme. Salomé et plus encore Electre, qui lui est supérieure par la fougue de l'inspiration autant que par la hardiesse dulangage harmonique et la plénitude du sentiment dramatique, ont tout d'abord déconcerté, sinon scandalisé le grandpublic.

Il est incontestable que ces Oeuvres ouvrent un nouveau chapitre de l'histoire de l'opéra.

Le Théâtre deDresde se réservait alors la création des ouvrages de Richard Strauss ; ces représentations retenaient l'attentiongénérale du monde musical.

Il faut convenir que l'ensemble constitué par les quinze opéras de Strauss soulève desproblèmes toujours nouveaux dont la richesse et la diversité sont exceptionnelles. La part de Hugo von Hoffmannsthal dans l'inspiration du compositeur est importante.

Le plus grand poète allemandde ce temps apporta au musicien des thèmes propres à exalter son génie créateur.

C'est ainsi qu'à une tragédie del'ampleur d'Electre succéda, deux ans plus tard, l'aimable et poétique comédie de style rococo : Le Chevalier à laRose. On distingue dans cet ouvrage l'inclination intime de Strauss pour la mélodie au tour mozartien.

Cet aspect de sonsentiment musical s'affirmera dans un opéra de chambre écrit pour un petit orchestre de trente-six musiciens :Ariane à Naxos, et plus encore dans Arabella et Capriccio.

Entre de grands opéras, complexes de pensée et deforme, comme : La Femme sans ombre (Die Frau ohne Schatten) et Hélène l'Égyptienne (Die Aegyptische Helena),se place la comédie bourgeoise : Intermezzo dont le musicien écrivit lui-même le texte, puis, après la mortd'Hoffmannsthal, l'opéra-bouffe : La Femme silencieuse (Die schweigsame Frau), d'après un ouvrage mythologiquede Stefan Zweig, et enfin Daphné et L'Amour de Danaé.

Citons encore en marge de ces productions : Le Jour de laPaix (Friedenstag). Le Capriccio occupe une place particulière dans l'Oeuvre de Strauss.

Par le classicisme et la noble mesure de sesmoyens d'expression, par l'esprit véritablement mozartien qui l'anime, il contient en quelque sorte le testamentspirituel du compositeur. Restituer à l'opéra son ancien éclat sans en altérer la dignité ; retrouver la pureté et l'élégance des formesclassiques ainsi que le sentiment lyrique et le mouvement de Mozart ; les allier à la grandeur symbolique profonde etgrave du langage orchestral wagnérien, et enfin fusionner tous ces éléments dans une vaste synthèse personnelle,telle a été la mission que Richard Strauss s'est senti appelé à remplir. La vie du compositeur, exempte de tout trait romanesque, est une vie de travail obstiné.

Jusqu'à soixante ans ilmène de front la composition, la carrière de chef d'orchestre et la direction de scènes de théâtre.

A Vienne, où ilfait construire une magnifique demeure dans le parc Belvédère, son passage à l'Opéra laisse de très brillantssouvenirs ; mais c'est peut-être dans sa villa de Garmisch, édifiée au moment où il composait son Electre, qu'ils'abandonna le plus volontiers à la joie d'écrire.. »

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