Blanc, Louis

Historien et homme politique fran-çais, né à Madrid, mort à Paris (1813- 1882). Précepteur dans une famille d'usiniers, il découvre la misère ouvrière et la nécessité d'une transformation sociale. En 1840, il publie une Notice sur l'Organisation du Travail, qui lui vaut l'inimitié des milieux conservateurs et la considération, plus que la compréhension, des républicains, tous préoccupés par la révo-lution politique. Dans les colonnes de La Réforme, où il est entré en 1838, il préconise la création d'ateliers de producteurs, qui vendraient aux arti-sans et aux paysans le fruit de leur travail, mettant fin sans violence à la double exploitation du patron et du boutiquier. Ses idées ne sont guère mieux comprises par ses amis que par ses adversaires. Membre du gou-vemement provisoire en février 1848, il est tenu à l'écart par ses collègues et relégué à la Commission du Luxem-bourg. Il assiste impuissant à la fondation des Ateliers nationaux, caricature, peut-être délibérée, de ses projets. Sous la direction de Marie, polytechnicien hostile au socialisme, des légions de chômeurs de toutes professions sont embrigadés et occu-pés à d'inutiles. travaux de terrassement. Louis Blanc ne peut empêcher l'affrontement de juin 1848. Tenu pour responsable, il fuit en Angle-terre, écrit à Londres son Histoire de la Révolution française et revient dans son pays à la chute de l'Empire. Après avoir subi avec les Parisiens les souffrances du siège, il est élu député par la Corse et la Seine en février 1871. La révolution de mars l'atterre, et plus encore la répression. Effrayé par la violence prolétarienne comme par la violence bourgeoise, il siège toujours, symboliquement, à l'ex-trême gauche. Quand il meurt, en 1882, le gouvernement ordonne qu'on lui fasse des funérailles nationales.