Blanqui, Louis, Auguste

Révolutionnaire français né à Puget-Théniers, mort à Paris (1805-1881). Un père sous-préfet, un frère économiste distingué. Ce bourgeois lutte sa vie durant contre la bourgeoisie. Héros de juillet 1830, et décoré, il a connu deux fois la prison lorsqu'il fonde, avec Barbès, la Société des Saisons. Le 12 mai 1839, les Saisons donnent l'assaut à la Préfecture, ce qui vaut à Blanqui la détention perpétuelle. Libéré — on le croit mourant — peu avant février 1848, il est adoré par la rue, jalousé par ses pairs, surveillé par le gouvernement. En avril, Barbès dénonce sa trahison, sur la foi du document Taschereau, d'origine policière. Une autre opéra-tion de polic,e — la manifestation « pour la Pologne « — permet l'élimination de Blanqui, condamné à dix ans par la Cour de Bourges. Le prisonnier révise sa doctrine; la prise de l'Hôtel de Ville ne règle rien, la dictature du prolétariat est nécessaire et l'instruction des masses, chaque fois vaincues, depuis 1793, par leur ignorance. Le 4 septembre 1870, les blanquistes imposent la proclamation de la République. Aussi le coup d'Etat manqué par Thiers le 17 mars 1871 débute-t-il par l'incarcération du vieux révolutionnaire La Com-mune, d'inspiration blanquiste, triomphe et meurt sans Blanqui. Condamné pourtant à la détention perpétuelle, il est libéré en 1879. Il meurt, député de Bordeaux, après trente années passées dans les prisons de quatre régimes.