Broglie, Jacques, Victor, Albert, duc de

Homme politique français. Né et mort à Paris (1821-1901). Il se destine à la diplomatie, mais la carrière de cet orléaniste est brisée par la révolution de 1848 et le coup d'Etat du 2 Décembre. Il organise en 1863 l'Union libérale et fait connaître à l'Empire son premier échec électoral. Entre-temps, ses articles dans La Revue des Deux Mondes, réunis sous le titre d'Etudes littéraires et morales; lui ouvrent les portes de l'Académie. La chute de l'Empire met fin à une longue cure d'opposition. Ministre plénipotentiaire à Londres, il porte au gouvernement de Victoria la dénonciation du traité de 1860, mais démissionne en mars 1872 pour animer à la Chambre la campagne contre Thiers. Le 24 mai 1873, il le renverse et lui succède: le maréchal Mac-Mahon, successeur de Thiers à l'Elysée, le charge de former le gouvernement, dans lequel il prend successivement les Affaires étrangères et l'Intérieur. Cependant, les monarchistes ne lui pardonnent pas la prorogation du septennat; les républicains veulent abattre au plus vite la République des ducs; Roulier, dont il avait recherché l'appui, l'abandonne quand il tente de réconcilier orléanistes et légitimistes. Le 18 mai 1874, son ministère tombe. En décembre 1875, il ne peut entrer au Sénat. Rappelé par Mac-Mahon après le coup de force du 16 mai 1877, il est désavoué par la Chambre et démissionne le 16 juin. Ministre de la Justice, il met tout en oeuvre pour battre les républicains. Cette campagne d'intimidation échoue. Le 14 octobre 1877, Gambetta triomphe; le 16 novembre, le duc de Broglie se retire. Battu dans l'Eure, il abandonne la politique, en 1885, pour se consacrer à des recherches historiques.