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Brontë

Publié le 08/04/2013

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La chambre des enfants Brontë à Haworth donne sur le cimetière, ce qui démultiplie l'imagination déjà fertile de Charlotte, qui peuple ses écrits d'enfance de spectres et de morts. En 1877, un essai célèbre de Swinburne sur Emily et Charlotte faisait ressortir chez les deux héroïnes de leurs romans (Jane Eyre et Catherine Earnshaw dans Les Hauts de Hurlevent), une même soumission à un héros diabolique : Catherine et Jane doivent se livrer à des hommes qui prennent possession de leur âme à travers une identification : Catherine affirme qu'elle est Heathcliff et Jane qu'elle communie totalement avec Rochester.

« saie de trouver par la confession une échappatoire à son amour im­ possible.

C'est un échec dont elle sort déprimée et solitaire.

Elle re­ vient alors à Haworth , écrit réguliè­ rement à Constantin Reger, qui déchire ses lettres.

Puis elle forme le projet d'ouvrir une école au pres­ bytère d'Haworth , mais n'obtient aucune inscription.

Un succès éphémère E n 1846, elle découvre dans un tiroir les admirables poèmes d'Emily et persuade ses sœurs de Portrait d'Anne Brontë par sa sœur Charlotte vont révéler leur identité à leur édi­ teur londonien stupéfait.

Mais ces succès sont vite éclipsés par des tra­ gédies successives.

L'acharnement du destin les publier en pre- -~ ~--- / A près avoir sombré dans l'al­ cool et la drogue , Patrick Branwell meurt en 1848, victime de la tuberculose.

Charlotte tombe dans une profonde dépression qui l ' empêche d 'assister à ses ob­ sèques; et Emily, qui a pris froid à l'enterrement de son frère, meurt la même année.

Un an plus tard, c'est Anne qui meurt, au cours d'un voyage avec Charlotte.

Charlotte vit alors dans le cauchemar permanent de la mort de tous ses frères et sœurs ; elle écrit Shirley pour ne pas sombrer et fait éditer toutes les œuvres de ses sœurs .

Puis elle nant des pseudo­ nymes : Currer Bell pour Charlotte, Ellis Bell pour Emily et Acton Bell pour Anne.

Toutes trois se mettent chacune à l'écriture d'un roman : Agnès Gre y pour Anne, Wuthe­ ring Hei g hts (Les Hauts de Hurlevent) pour Emily et Jan e E yre pour Char­ lotte.

Jane Eyre est publiée dès 1847 et obtient un suc- cès immédiat.

C'est l'histoire d'une jeune fille timide et orpheline , aux traits irréguliers, qui devient institu- trice puis gouvernante.

Le maître de maison, Rochester , tombe amou- reux d'elle, amour qu'elle partage, mais elle ne l'épousera qu'à la suite de maintes péripéties, alors qu'il sera ruiné et aveugle, et au bout d'une lutte acharnée contre elle­ même.

Le succès de Jane Eyre per­ met la parution d'A gn ès Gr ey et de Wuthering Heights.

Les trois sœurs NOTES DE L'ÉDITEUR Julien Green a consacré une œuvre à Charlotte Brontë, Suite an g laise.

Il restitue le dialogue de Charlotte avec son père après la publication de Jane Eyre: «Papa, j'ai écrit un livre.

-Vraiment, mon enfant ? -Oui, et je veux que tu le lises .

-J'ai peur que cela ne soit bien mauvais pour mes yeux.

» Haworth, le village où les sœurs Brontë passèrent leur enfance commence un nouveau roman, Villette, mais, frappée des premiers s ymptômes de la tuberculose, elle s'arrête d'écrire.

En 1852 , le vicaire Arthur Bell Nicholls la demande en mariage, mais Mr Brontë, accablé de chagrin , le repousse.

Deux ans plus tard, il finit par accepter ; Charlotte jure de ne pas quitter son père.

Après son mariage, de plus en plus souffrante, Charlotte de­ Maison natale de Patrick Brontë, à Ahadery, en Irlande du Nord L figure paternelle hante les récits de C arlotte Brontë ; son père, après la mort de sa femme, devient un ennemi de tout ce qui touche les sens , empêche s es filles d'être jolies et les fait vivre dan s la peur de l'Enfer.

On retrouve dans Jane Eyre cette figure de l'homme frustré qui devi ent un puritain vengeur.

Là-de ssus se greffe une autre figure masculine pernicieuse : celle du frère préféré par le père et qui tombe dans la déchéance.

vient incapa­ ble de manger et meurt, en­ ceinte, le 31 mars 1855 ; elle a exacte­ ment le même âge que sa mè­ re à sa mort.

Son père lui survivra six ans.

Le roman Jane Eyre reflète le triste statut de la femme des années 1830, victime du pouvoir masculin : réalité sociale et sexuell e que Charlotte choisit d'affronter en face par s on écriture et par sa vie , comme sa sœur Emily : « Comme les sœurs Brontë ont su rendre sensible cette force érotique qui perdure au-delà de la mort, parce que, sans ass ouviss ement , elle survit à travers l'imaginaire.

»écrit Diane de Margerie dans la préface de Jane Ey re, Garnier­ Flammarion , 1990.

l Natio n al Portrait Gallery, Londres/ Sipa-Icono.

2.

National Portrait Gallery.

Londres/ Edimedia 3.

4, 6 Harlingue- Viollet 5, Roger- Viollet CHARL OTTE BRONTË 01. »

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