CHAMPAIGNE ou CHAMPAGNE, Philippe de
Publié le 22/03/2012
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CHAMPAIGNE ou CHAMPAGNE, Philippe de
(1602-12 août 1674)
Peintre
C’est en 1613 que Philippe de Champaigne commence son apprentissage à Bruxelles chez Jean Bouillon. Puis il passe par les ateliers des peintres Bourdaux et Fouquières. En 1621 il se décide à partir pour l’Italie, mais, sous la direction de Duchesne, il participe aux travaux qu’implique alors la construction du palais du Luxembourg à Paris. Marie de MédicisF116 lui accorde le titre de peintre ordinaire de la reine mère, ainsi qu’un logement au Louvre même. En outre, le peintre satisfait les commandes des carmélites de l’abbaye de la rue Chapon, celle des religieuses du calvaire, travaille encore au Palais-Cardinal et pour RichelieuF122 même, dont il peint le portrait à plusieurs reprises, en 1636 et en 1637. Il peint également plusieurs portraits du roi. En 1643, année de la mort de Louis XIIIF131, il se rapproche des jansénistesK113 et sa peinture, marquée jusque-là par l’ampleur et le mouvement baroque, enrichie des couleurs et des lumières qu’il emprunte aux peintres de BologneF134D, au Caravage ou à PoussinF129, se fait peu à peu plus austère. Elle se dépouille, fait le choix de la rigueur et de la gravité. Il peint le portrait de Saint-CyranF121 et celui de la mère AngéliqueF127 en 1648. Cette carrière, qui sert le pouvoir royal et qui prend les dimensions d’une méditation, est représentative de son siècle.

«
pris ombrage de ses succès.
En
1627, un différend éclate entre
le maître et son protégé, qui
décide de retourner dans sa fa
mille afin d'y préparer un voya
ge en Italie.
Mais, au cours de
cette même année, à Bruxelles,
Champaigne
apprend la mort
de Duchesnes et se voit propo
ser par Marie de Médicis de lui
succéder .
Immense honneur
pour cet artiste de vingt-cinq
ans, qui prend vite la décision
de renoncer à Rome pour
accepter la charge de peintre
ordinaire de la reine mère.
Ironie
du sort, à peine de retour
à Paris, en 1628, Philippe de
L'>
DE 1662
Religieuse à l'abbaye
de Port-Royal, la sœur
Catherine de Sainte-Suzanne,
flUe de Philippe
de Champaigne, est atteinte
depuis 1660 d'une fièvre
ininterrompue
et a été frappée
par une attaque de paralysie.
Ne pouvant plus rien
pour eUe, les médecins l'ont
abandonnée à son sort.
La mère Agnès Arnaud,
prieure du couvent, prescrit
une neuvaine, une série
de prières, pour sa guérison.
Le 6 janvier 1662, la fièvre
tombe et eUe recouvre sa mobilité.
Pour cette guérison
miraculeuse, le peintre offre
à l'abbaye un tableau qui se trouve aujourd'hui
au Louvre.
Considéré comme
son chef-d'œuvre,
cet ex-voto
représente le moment
où
mère Agnès, agenouiUée,
priant
à côté de la malade,
a la révélation
que Dieu
va
exaucer son vœu ..
Philippe
de Champaigne
a peint le miracle
à travers
l'expression
des personnages,
le surnaturel n'étant indiqué
que par un faisceau
de lumière tombant entre
les deux visages.
Il accomplit
ici la synthèse
entre l'art
du portraitiste et celui
du peintre religieux.
Champaigne tombe amoureux
de la fille de Duchesne et
l'épouse.
Il bénéficie d'un loge
ment au Luxembourg et d'une
confortable pension.
Sur ordre
de Marie de Médicis, il est char
gé de la décoration de nom
breuses maisons religieuses, en
particulier celle des carmélites
de la rue Saint-Jacques , pour
laquelle il exécute six grandes
compositions sur la vie du
Christ, telles la Nativité et la Pré
sentation au Temple.
En 1630, la
disgrâce
de la reine mère ne
porte pas ombrage à la carrière
du peintre .
Celui-ci est tenu en
haute
estime par le cardinal de
Richelieu, tant pour son talent
que pour sa piété .
Le tout-puis
sant ministre de Louis XIII le fait
travailler à sa « galerie des ~ ~ Hommes illustres », pour la- a
quelle il réalise en 1635 un por- ;:;
trait de Gaston de Foix, et lui .~
confie l'exécution des fresques ~
de la coupole de la Sorbonne, :§
la décoration du Val-de-Grâce w 0 et du palais Cardinal -qui ~
deviendra le Palais-Royal.
De
son côté,
le roi lui passe plu
sieurs commandes, dont celle
d'un portrait conservé aujour
d'hui au musée du Louvre.
Peintre d'une
austère spiritualité
En dépit de tous ces succès,
Philippe de Champaigne ne se
sent pas à l'aise dans les gran
des compositions qu'on lui
commande le plus souvent.
Il
préfère les portraits et les
tableaux d'une dimension
plus humaine .
En 1643 , il perd
sa femme, et cet événement
douloureux le rapproche de
l'abbaye de Port-Royal.
Le
courant janséniste qui s'y
développe semble à l'artiste
plus en accord avec sa propre
nature .
Ce mouvement reli
gieux et intellectuel fondé sur
une spiritualité austère et rigo
riste compte de nombreux
adeptes ; le plus célèbre n'est
~EDITIONS ~ ATLAS
autre que l'écrivain Blaise Pascal,
que Champaigne a sans doute
côtoyé.
Commence alors une
période très différente dans la
vie du peintre .
Celui-ci place
ses deux filles à l'école de
Port-Royal, travaille à la cha
pelle de l'abbaye, puis se spé
cialise dans l'art du portrait.
Grâce à un traitement profon
dément personnel.
à une ob
servation aiguë et à un natura
lisme sévère, il atteint dans
ses
tableaux à une dimension
psychologique nouvelle.
En
général.
ses modèles sont
vêtus de noir et se détachent
sur des fonds gris et un appui
couleur de pierre .
Le rendu
est très sobre, pleinement en
accord avec la doctrine jansé
niste .
Champaigne devient le
peintre attitré des solitaires
de Port-Royal et, par ses por
traits et ses scènes religieuses
austères, un
des plus émi
nents représentants de tout un
courant
de l'art du XVII" siècle
reflétant le rationalisme et le
classicisme français.
En 1648 , il
figurera au nombre des fonda
teurs de l'académie de Peinture
et de Sculpture et poursuivra
sa carrière jusqu'au milieu du
règne de Louis XIV, mais en
restant toujours fidèle aux
principes jansénistes.
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