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CHAUCER

Publié le 02/09/2013

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vers 1340 - 1400

LoRsQuE Geoffrey Chaucer naquit (aux environs de 134o vraisemblablement) l'Angleterre se trouvait à la veille de l'une des périodes les plus tourmentées et les plus importantes de son histoire. Il n'est pas exagéré de dire que Chaucer a éte le témoin de l'apothéose, puis du déclin, d'une forme de civilisation.

LE règne d'Edouard III (1327-1377) est d'abord marqué par l'épanouissement de la chevalerie, de tradition continentale. La cour mène une vie brillante et se dépense en tournois et en festivités. On y parle français et il semble que, grâce à notre langue, on ait fixé les subtilités du code cheva-leresque non seulement français, mais international, puisque la chevalerie ne connaît point de frontières. Il suffit de se rappeler que les meilleures descriptions de la cour d'Edouard III et de son époque nous ont été laissées par Froissart, dont les chroniques, à défaut d'une exactitude minu¬tieuse, ont la couleur, le charme, la luxuriance propres à recréer la vie d'un temps. Les triomphes militaires, par ailleurs, d'Edouard III, à Crécy, à Poitiers, la domination qu'il établit sur une grande partie de notre territoire, suscitent outre-Manche une atmosphère de prospérité, très favorable au développement d'un idéal rigoureux de complexité et de raffinement.

Mais l'élan caractéristique des débuts du règne d'Edouard va être, bien avant sa mort, battu en brèche par des événements contraires. Les six épidémies de peste noire qui ravagent l'Angleterre entre 1348 et 1376 mettent un terme au bonheur matériel du pays. Plus de la moitié de la population est atteinte et meurt, d'où il résulte un appauvrissement considérable et une transformation complète de la situation économique. La raréfaction de la main-d'oeuvre est telle qu'elle pose les plus graves problèmes pour l'agriculture, à quoi viennent se joindre les revers de l'armée en France et une désaffection croissante à l'égard de la couronne. On aura un signe évident de cette évolution dans la montée de la langue indigène, devant laquelle, peu à peu, le français sera contraint de reculer. Chaucer sera le premier poète anglais à écrire en langue populaire (langue qu'il convient de distinguer de l'anglo-saxon).

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« contre l'ancien système féodal, avec ce qu'il comportait de servitude et d'injustices, indignation qui devait culminer dans la grande Jacquerie de 138 r.

CHAUCER, lui, bien qu'il fût d'extraction bourgeoise, puisqu'il était le fils d'un gros négociant en vins de la Cité, avait pris de très bonne heure contact avec la cour et l'existence fastueuse qui s'y déroulait.

Son père était non seulement « fournisseur du roi », mais devait compter au nombre de ses favoris.

Il accompagna le souverain en 1338, quand ce dernier se rendit sur le Rhin, afin de rencontrer l'empereur Louis IV.

Son fils entra comme page dans la maison d'Elisabeth, femme du duc de Clarence, le troisième fils d'Edouard III.

C'est là qu'il s'imprégna des manières cour­ toises, à la française, et se nourrit de féodalisme conservateur.

Son hérédité, cependant, le goût du concret qu'il a puisé, enfant, dans le milieu de commerçants et d'artisans où il a été élevé, lui donnent suffisamment d'esprit critique pour que son réalisme s'accommode mal d'un code cheva­ leresque déjà périmé et qui ne se soutient plus guère que dans le domaine artificiel des symboles et des jeux.

En 1359, notre héros est en France, avec les armées commandées par le Prince Noir et sir Walter Manny.

Il sera même fait prisonnier devant Rethel, et libéré en mars 1360 contre une rançon au paiement de laquelle le roi participera pour la somme de seize livres sterling.

En août 1360, en tant que valet de la chambre du roi, Chaucer assiste aux négociations de Calais.

En 1367, une pension de vingt marcs d'or lui est accordée par Edouard en récompense de ses loyaux services.

En 1368, il est élevé au titre d' «esquire of !esse degree »,c'est-à-dire que son rôle consistera à distraire les seigneurs en leur contant des histoires du temps jadis, en jouant pour eux de la harpe ou de la viole.

Aux environs de 1366, Chaucer s'était marié avec une certaine Philippa Roet, dame d'hon­ neur de la reine Philippa de Hainaut.

Catherine, la sœur de la reine, devait épouser Jean de Gand, duc de Lancastre, second fils d'Edouard, et prendre sous sa protection Chaucer.

Sans doute est-ce à l'influence de son« patron »,Jean de Gand, lequel allait devenir l'un des hommes les plus importants du royaume, que Chaucer dut les nombreux postes officiels qui lui furent confiés.

En 1372-1373 il fait partie d'une mission à Gênes, puis en 1378, à l'aube du règne de Richard II, il est envoyé à Milan comme membre de la suite de sir Edouard de Berkeley.

A l'époque de sa première mission en Italie, le titre de « dilectus armiger noster », c'est-à-dire d'écuyer lui a été décerné par le roi, ainsi que des avantages plus substantiels comme l'attribution annuelle d'une outre de vin le jour de la Saint-Georges, et sa nomination en 1374 à la charge de contrôleur des droits et subsides sur les laines, peaux et cuirs du port de Londres, charge fort enviée pour la rému­ nération qu'elle comporte, et qui aura pour conséquence d'éloigner momentanément Chaucer de la cour en le rapprochant de son milieu d'origine.

En 1377, toutefois, Geoffrey Chaucer accompagne en France le comte de Salisbury, qui vient négocier le mariage du futur roi Richard II avec le fille de Charles V.

En 1382, il ajoutera à sa charge précédente celle de « contrôleur des petites taxes sur le vin et autres marchandises du port de Londres».

Il obtiendra même, en 1385, la faveur de se faire suppléer dans l'exercice de ses fonctions.

LE sort, jusque-là ami de Chaucer, va, pendant un temps assez court d'ailleurs, lui mesurer les facilités.

Le duc de Lancastre, Jean de Gand, tombe en disgrâce en 1386, et son frère, le duc de Gloucester, ayant profité de son absence pour se substituer à lui, Chaucer se voit privé de sa charge. »

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