Devoir de Philosophie

CLÉMENT D'ALEXANDRIE

Publié le 21/05/2012

Extrait du document

Un premier voyage le conduisit en Grande-Grèce. L'expression peut désigner la Sicile ou

l'Italie du Sud. Ce n'est pas d'ailleurs des docteurs du pays qu'il y rencontra. Des deux maîtres

qu'il y connut, l'un, dit-il, était d'origine syrienne et l'autre était un Egyptien. Ceci nous donne

bien idée de ce qu'était le cosmopolitisme du monde d'alors. Justin, d'origine palestinienne, enseignait

à Athènes. C'est un Syrien et un Egyptien que Clément rencontre en Grande-Grèce. Et il

faudra qu'il retourne en Egypte pour y trouver un maître d'origine sicilienne. Irénée, évêque de

Lyon à cette époque, était d'Asie Mineure. L'unité linguistique du monde civilisé, où le grec était

universellement connu, favorisait cette unité culturelle.

« sympathie pour les hommes et les choses, même culture littéraire et philosophique.

C'est à ce premier maître que Clément a dû sans doute de trouver cet équilibre de la foi et de la culture qui le caractérise.

Il entreprit alors, à travers le bassin oriental de la Méditerranée, toute une suite de voyages pour aller interroger les plus savants d'entre les chrétiens d'alors, ces presbytres, ces didascales, tout proches encore du temps des Apôtres et chez qui l'Evangile était une tradition vivante, transmise de bouche en bouche.

C'est cette tradition orale, recueillie de la bouche même des presbytres, que Clément est avide d'aller puiser à sa source : « Ceux-ci (les presbytres qu'il visita alors) avaient gardé la vraie tradition de la bienheureuse didascalie, venue directement de Pierre, de Jacques, de Jean, de Paul, les saints Apôtres.

Grâce à Dieu, ils sont parvenus jusqu'à nous pour déposer en nous les semences fécondes des Apôtres.» Car rien ne vaut pour Clément l'enseignement oral.

Il a une vertu agissante que n'aura jamais l'écrit:« Quand il s'agit de mystères, c'est la parole, non l'écrit qui engendre la foi.

» Toutefois, ces traditions, dont nous parle Clément, ne sont pas simplement celles de la foi commune.

Il s'agit aussi de doctrines secrètes, reçues par les presbytres et transmises par eux.

Quel est cet enseignement ésotérique? Il faut préciser ce point capital.

Les premiers docteurs chré6ens, anciens rabbins juifs, paraissent bien avoir hérité du judaïsme l'idée que certains ensei­ gnements concernant les réalités les plus mystérieuses : l'origine et la fin des choses, le monde des anges, l'union avec Dieu, ne devaient pas être livrés imprudemment à des âmes non encore préparées pour les comprendre.

Il a donc dû y avoir, dans le judéo-christianisme primitif, à côté d'une catéchèse commune, qui était mise par écrit, un enseignement supérieur, une gnose, qui était seulement transmise oralement à certains.

C'est cette gnose que Clément alla chercher dans l'enseignement des presbytres.

Un premier voyage le conduisit en Grande-Grèce.

L'expression peut désigner la Sicile ou l'Italie du Sud.

Ce n'est pas d'ailleurs des docteurs du pays qu'il y rencontra.

Des deux maîtres qu'il y connut, l'un, dit-il, était d'origine syrienne et l'autre était un Egyptien.

Ceci nous donne bien idée de ce qu'était le cosmopolitisme du monde d'alors.

Justin, d'origine palestinienne, ensei­ gnait à Athènes.

C'est un Syrien et un Egyptien que Clément rencontre en Grande-Grèce.

Et il faudra qu'il retourne en Egypte pour y trouver un maître d'origine sicilienne.

Irénée, évêque de Lyon à cette époque, était d'Asie Mineure.

L'unité linguistique du monde civilisé, où le grec était universellement connu, favorisait cette unité culturelle.

De Grande-Grèce, Clément se rendit en Syrie et en Palestine.

Il y rencontra deux autres didascales.

Le premier était un Assyrien.

Il s'agit selon toute vraisemblance de Tatien, auquel il est souvent fah allusion dans les Stromates.

En Palestine, Clément nous dit qu'il fut disciple d'un Hébreu.

Ici nous arrivons vraiment aux sources où il recueillit ces traditions orales mysté­ rieuses pour la recherche desquelles il avait entrepris son voyage.

Car c'est dans ce milieu qu'elles s'étaient élaborées et qu'elles se transmettaient chez les rabbins convertis, qui gardaient le goût des spéculations ésotériques, héritées du judaïsme mystique.

C'est peut-être aussi au cours de ce voyage en Palestine que Clément prit contact avec la littérature apocalyptique du judaïsme, à laquelle il fera souvent allusion.

En tout cas, ce qui est remarquable, c'est que le caractère encyclo­ pédique de son œuvre ne sera pas de source purement livresque, mais sera l'écho d'un contact avec les traditions orales, avec l'enseignement vivant de toutes les parties du monde chrétien d'alors.

Et c'est ce qui fait de son œuvre un document inappréciable.

Son dessein ne sera pas de résumer des livres, mais de soustraire à l'oubli « les paroles qu'il lui a été donné d'entendre >>.

Mais c'est à Alexandrie qu'il trouva enfin le maître qu'il cherchait.

Il devait se fixer près de lui et devenir Clément d'Alexandrie.

«Je m'arrêtais enfin, dit-il, auprès du dernier rencontré, premier par la valeur, vraie abeille sicilienne, butinant dans les prairies prophétiques et aposto­ liques la gnose incorruptible pour l'engendrer dans l'âme de ses auditeurs.

» A travers le langage imagé, l'essentiel de la figure se dégage.

Il s'agit d'un Sicilien, fixé en Egypte.

Par son enseigne-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles