CONRAD
Publié le 08/04/2013
Extrait du document

L'artiste s'adresse à notre capacité de goûter et de nous émerveiller, au sens du mystère entourant nos vies, à notre sens de la pitié, de la beauté de la douleur, à ce sentiment latent d'association à toute création. C'est à Marseille que Joseph Conrad entra dans la marine. Il avait alors dix-sept ans, âge auquel fut sans doute prise la photo ci-dessous

«
difficultés financières et la maladie,
il
travaille d'arrache-pied, livrant
presque chaque année un chef
d'œuvre, parmi lesquels: Un Paria
des îles
(1896), Le Nègre
du
« Narcisse » (1897),
Lord Jim (1900), Typhon
(1903), Nostromo (1904),
Une Victoire (1915), La
Flèche d'or (1919), Le
Frère de la côte (1923).
Il
peut enfin renoncer à la
pension qu'il touchait de la
marine, mais passe des an
nées difficiles, immobilisé
par des rhumatismes.
Il
meurt en 1924 près de
Cantorbéry après un der
nier voyage, cette fois aux
États-Unis.
(1900), qui relate le parcours dif
fus et torturé d'un commandant
quî, ayant perdu son sang-froid,
abandonne son bateau qu'il croyait
être sur le point de couier.
Il passe
alors sa vie à errer, poursuivi par
sa faute, cherchant une rédemption
qu'il trouvera dans le sacrifice.
La maîtrise de son art
Les mots comme
nouvelle aventure
L
a fiction chez Conrad est inti
mement mêlée à l'amour que
lui inspira la mer et à ses nombreux
voyages.
Ceux-ci lui offrirent le
cadre de la plupart de ses romans :
l'inconnu, l'exotisme, le grand
large.
De façon superficielle,
Conrad est !'écrivain de l'aven
ture, romanesque et violente ; mais
c'est la nature de l'homme qui
l'intéresse, la façon dont un per
sonnage peut réagir face à une
épreuve ou à un environnement
hostile.
Il ne décrit pas tel événe
ment pour son intérêt, mais en ce
qu'il permet de révéler les conflits
moraux, le courage de l'homme et
le besoin de respect de soi, la
façon dont il assume ses responsa
bilités, et plus globalement les os
cillations entre chance et volonté,
entre illusion et réalité.
Cette rela
tion du matériel au spirituel appa
raît clairement dans l'une de
ses meilleures œuvres, Lord Jim
Passionné d'aventures, Conrad fit de nombreux
voyages : Bombay, Singapour, Bornéo, l'île Maurice,
etc., comme capitaine
de la marine marchande anglaise à partir des années 1890
C
onrad n'était pas seulement un
moraliste mais aussi un artiste
recherchant
la perfection technique.
Bien que l'anglais ne fût pas sa
langue maternelle (il avait vingt
trois ans lorsqu'il commença à l'ap
prendre), il en avait acquis une
maîtrise remarquable à l'époque où
il
écrivit son premier roman.
Son
vocabulaire exact et précis ainsi que
le balancement et le rythme de
ses phrases produisent un effet
d'éloquence.
Dans nombre de ses
romans, il utilise le procédé du nar
rateur, Marlow, à moitié spectateur
et à moitié acteur, qui permet de
varier les points de vue narratifs.
Joseph Conrad a également laissé
des essais autobiographiques, dont
des Souvenirs (1912).
NOTES DE L'ÉDITEUR
«C'est par sa technique narrative que
Conrad innove le plus véritablement : un
développement long et compliqué,
s'appuyant souvent sur des points de vue
multiples et sur des chronologies déformés,
révèle progressivement le caractère et les
motivations des personnages.» F.
Grellet,
Une introduction à la littérature anglaise.
LORDJIM
THE ROMANTJC STORY OF A BRAVE
MAN'S EFFORT TO REGAIN SELF· RF.5PECT AFTER A DEED OF FATAL AND UNEXPECTED COWARDlCE
JOSEPH ·CONRAD
« L'histoire romanesque des
efforts d'un homme courageux
pour racheter son honneur
après avoir commis un acte de
lâcheté inattendu et fatal.
,.
Couverture de Lord Jim, un
des plus grands succès
littéraires de Conrad, avec un
portrait de l'auteur
K.
K.
Ruthren voit dans un passage de
Cœur des ténèbres un résumé de
l'ambiguïté de l 'œuvre de Conrad :
« En redescendant le Congo, Kurtz, être
immoral et pragmatique, crie sur son lit de
mort, énigmatique:
"L'Honneur !
L'Horreur ! "Tout tourne autour de
l'interprétation de ce cri, avec son
"étrange
et terrible message d'ambivalence à l'égard
de la vie
civilisée" : est-ce la renonciation
d'un moribond à sa vie mauvaise, comme le
narrateur et certains critiques voudraient le
croire, ou est-ce (comme Marlow
le
suspecte), simplement exultante, une
confirmation de l'inexprimable et un rejet
sans concession des valeurs européennes
que chérit Marlow ?
» K.' K.
Ruthren, The
Savage God.
1, 3.
4, S coll.
VioJlet 2 peinture de Walter Tittle, National Portrait Gallery , Londres/ Edimedia CONRADO!.
»
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