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Croce, Benedetto

Publié le 17/01/2022

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Philosophe, critique et historien italien né à Pescasseroli dans les Abruzzes, mort à Naples (1866-1952). Croce débuta dans la recherche érudite. S'étant adonné ensuite à des études historiques et philosophiques à la fois, il fut considérablement influencé par la pensée marxiste de A. Labriola; mais il s'en éloigna bientôt, devenant le plus ardent partisan du renouvellement de la culture italienne s'inspirant d'un historicisme idéaliste. L'organe principal de ce renouvellement, ce fut la revue La Critica, que Croce fonda et qui parut de 1903 à 1944 (G. Gentile en fut un des collaborateurs). C'est justement dans cette revue que furent publiés les essais formant la plupart de ses volumes. Ce qui est prééminent dans son travail intellectuel, c'est la réflexion méthodologique sur l'historiographie et sur la critique du «phénomène poétique« ainsi que la recherche directe dans des oeuvres historiographiques ou librement critiques. En 1920, Giolitti le nomma ministre de l'Instruction publique. D'abord indulgent à l'égard du fascisme, il fut ensuite un courageux défenseur de la pensée libérale et le chef spirituel des intellectuels italiens opposés à la dictature. Après la seconde guerre mondiale, il exerça son influence pour rendre moins dures les conditions du traité de paix imposé à l'Italie et joua un rôle actif dans la politique italienne.

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« CROCE 1866-1952 DEVANT l'œuvre de Benedetto Croce, nous ne pouvons retenir ce mouvement d'admiration qui nous envahit chaque fois qu'il nous arrive de rencontrer un homme de génie qui ait eu le rare privilège d'unir la précocité à la longévité.

Ses ouvrages s'échelonnent sur une période d'exacte­ ment soixante-dix ans.

Ses tout premiers essais, de caractère littéraire, parus dans un journal de Rome, et réédités beaucoup plus tard (en 1910) sous le titre de Il primo passa, datent de 1882 (il avait alors seize ans, étant né en 1866); son dernier volume, paru peu avant sa mort (survenue le 20 novembre 1952 à quatre-vingt-six ans révolus), intitulé lndagini su Hegel e schiarimenti filo­ sofici, est de 1952.

De plus, il fut, dans son travail, extrêmement constant et infatigable et il ne se laissa pas distraire par des occupations étrangères à l'étude, pas même par l'enseignement universitaire; quant à la vie politique, il ne lui accorda que ce que ses scrupules de citoyen ne lui permirent pas de refuser (il fut ministre de l'Instruction publique dans le cabinet Giolitti de 1920- I 921 et ministre sans portefeuille dans le premier gouvernement de coalition antifasciste des premiers mois de 1944), mais avec l'esprit insatisfait de celui qui a dû négliger son travail de pré­ dilection et aspire vivement au moment heureux où il pourra le reprendre.

Si l'on tient compte du fait qu'il a joui à la fois d'un pouvoir d'assimilation peu commun lui permettant de se rendre familières les matières les plus diverses et - comme il l'a dit lui-même - une fois passées ses premières années de noviciat littéraire, d'une remarquable rapidité dans la conception et la rédac­ tion de ses écrits, on s'explique, finalement, l'étendue et la variété extraordinaire (plus de soixante volumes) d'une œuvre qui semble à première vue dépasser le pouvoir de tension et d'effort d'une seule personne.

Cette œuvre, Dieu merci, n'est pas tout entière de caractère philosophique au sens strict du mot.

A l'instar des plus grands philosophes, ceux qui comptent dans l'histoire de la pensée, Croce ne trouva pas son point de départ dans la philosophie elle-même, mais il y arriva peu à peu en partant d'un ensemble de solides recherches historiques à l'égard desquelles la philosophie peut constituer d'une part un couronnement et, d'autre part, un tremplin pour des investigations ultérieures.

Nul ne fut pour lui une meilleure cible que le philosophe pur, contre lequel il se plai­ sait à faire pleuvoir les traits les plus acérés, lui faisant grief de s'attaquer à toutes les questions sans en connaître à fond aucune, de musarder ou bien de se tourmenter autour d'insolubles pro­ blèmes « il est assis depuis de longues années à sa table, examinant son encrier et se deman­ dant : ' Cet encrier est-il en moi-même ou bien m'est-il extérieur? ' )) ( Ultimi Saggi, p.

390), et tout absorbé dans ses cogitations, qu'il croit sublimes alors qu'elles sont stériles, il se conduit dans les affaires de la vie comme un enfant imprudent.

Croce ne laissait pas de répéter aux jeunes de se consacrer à un « métier )) et par ce mot il entendait la connaissance sûre et expérimentée d'une discipline - que ce fût l'histoire, ou la critique d'art, ou l'économie, ou la jurisprudence.

Il leur conseillait d'attendre que la philosophie naisse de problèmes et d'obstacles réellement ren­ contrés dans la recherche et non pas vainement imaginés dans l'enceinte fermée de leur chambre.. »

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