Devoir de Philosophie

Faulkner

Publié le 08/04/2013

Extrait du document

faulkner

De tous les écrivains américains qui sont passés par Hollywood, Faulkner est celui qui a travaillé le plus. Entre 1932 et 1954, Faulkner est intervenu sur un peu plus de cinquante scénarios, dont ceux du Port de l'angoisse et du Grand Sommeil de Howard Hawks. Faulkner doit beaucoup à la France, qui, la première, a reconnu et apprécié son oeuvre à sa juste valeur: dès 1935, Jean-Louis Barrault monte Tandis que j'agonise au théâtre de l' Atelier ; en 1938 et 1939, Sartre rédige deux articles sur Sartoris et sur Le Bruit et la fureur; en 1948, Queneau préface la traduction de Moustiques, et en 1956 Camus monte son adaptation de Requiem pour une nonne au théâtre des Mathurins

faulkner

« l'histoire du comté à travers celle de la famille Sutpen, depuis l'arrivée de Thomas Sutpen dans le Mississippi en 1830.

En face des Sartoris, l'aris ­ tocratie ancienne, se dresse l'énergie et la volonté d'un nouveau venu qui essaie d'imposer au pays son « des­ sein ».

Déjà présente épisodiquement dans Sartoris et Le Bruit et la fureur , la famille des Snopes devient, à par­ tir du Hameau (1940), l'incarnation de ce monde nouveau qui détruit tout sur son passage et qui finira pas se détruire lui-même.

Flem Snopes va plus loin encore que Sutpen dans l'ambition personnelle et la volonté de puissance.

La Ville (1957), deuxième tome de la trilogie Sno­ Quelques-unes des femmes qui jouèrent un rôle dans la vie de !'écrivain pes, montre l'étendue progressive des ravages causés par l'ambition de Flem.

Dans Le Domaine (1959), la mort de Flem met un point final au règne des Snopes à Jefferson.

L'œuvre de Faulkner est terminée, peinture admirable de la fin d'un monde ancien et de l'avènement d'un monde nouveau sur fond de violence et de discri­ minations raciales, dans un paysage du sud des États- U ois où la misère perce sous le soleil.

Une remise en question des formes traditionnelles de la narration F aulkner, conteur du Sud, créateur d'un univers romanesque , a or­ ganisé son œuvre un peu à la manière d'un Balzac ou d'un Zola.

De géné­ ration en génération, de Sartoris en NOTES DE L'ÉDITEUR L'homme « Cet homme silencieux , si sûr de lui en apparence, est un anxieux, un inquiet engagé, à travers son œuvre torturante et torturée, dans une entreprise d'occultation de sa personnalité à un degré tel que l'on doit y voir une manifestation pathologique ou le signe d'une perturbation profonde et symbolique -sexuelle, sociale, existentielle ou autre.

» Marc Saporta, « La vie et l'œuvre »,dans L 'Ar c, n° 84/85 .

Faulkner au cours d'une interview Le scénariste Faulkner devant le portrait de son arrière-grand-père « L'écriture littéraire de Faulkner se caractérise par une grande recherche formelle, surtout en ce qui concerne la structure narrative.

Il y a, dans le style faulknérien, un véritable sens du montage qui a fait dire ( ...

) que l'écriture de cette génération était très cinématographique.

Or, à aucun moment on ne trouve dans se s scénarios la moindre trace de ces expériences formelles.

» Aurélien Ferenczi, « Dans les mines de sel, à Hollywood », dans L' Ar c, n° 84/85 .

1 UPI I Bettman n Photos 2, 5 Roger-Viollet 3 D. R.

I photos tirées du livre de Marc Saporta, Les E"es du faucon, Seghers, 1989 4 D.R .

Snopes, il nous fait découvrir l'his­ toire d'un comté imaginaire et de sa société.

Mais toute l'originalité de l' œuvre de Faulkner vient de ce que, malgré sa volonté de décrire une réa- C lité historique, il rejette la linéarité et l'intelligibilité de la narration tradi­ tionnelle.

En 1929, Mrs Dalloway de Virginia Woolf est publié en Angleterre ; la traduction del' Ulysse de Joyce parru"t à Paris.

C'est aussi l'année du Bruit et la fureur.

Les choix stylistiques sont les mêmes : utilisation des monologues intérieurs successifs, où l'auteur n'intervient pas ou peu, sub­ stitution à la chronologie linéaire d'un ordre personnel au narrateur, lié au retour de souvenirs obsédants.

Mais Faulkner va plus loin encore dans le bouleversement des struc­ tures narratives en commençant l'histoire des Compson par le récit chaotique et incomplet d'un idiot, Benjy, flux de souvenirs désordonnés et informes.

Les romans suivants uti­ lisent une technique assez proche.

Par de tels procédés, l'auteur par­ vient à introduire son lecteur dans le monde complexe de la subjectivité L'écrivain de ses protagonis­ tes et l'oblige à participer active­ ment à la reconsti­ tution logique des événements.

Ain­ s i, Faulkner fait • du lecteur un créa­ teur à part entière .

« Tels sont les personnages de Faulkner.

Pire : leur passé, qui est en ordre , ne s'ordonne pas en suivant la chronologie.

( ...

)Autour de quelques thèmes centraux (gros sesse de Caddy, castration de Benjy , suicide de Quentin) gravitent des masses innombrables et muettes .

De là cette absurdité de la chronologie, ( ...

) l'ordre du passé , c'est l'ordre du cœur.

» Jean-Paul Sartre , « A propos du Bruit et la fureur : la temporalité chez Faulkner », dans Situations !.

FAULKNEROI. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles