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Fénelon précepteur du duc de Bourgogne

Publié le 28/08/2013

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Leur amitié est si profonde que sa douleur est immense lorsque, en février 1712, le dauphin s'éteint à l'âge de vingt-neuf ans. « Tous mes liens sont rompus. Rien ne me rattache plus à la terre «, écrit alors le prélat, bouleversé. Pendant plusieurs jours, il demeure prostré. Quand il parvient enfin à se relever de son chagrin, c'est pour envoyer au duc de Chevreuse, dont il est resté proche, une lettre touchante dans laquelle il exprime sa fidélité au vieux roi — Louis XIV va sur ses soixante-quatorze ans — et ses voeux au nouveau dauphin.

« LA FABLE, « OUTIL » PÉDAGOGIQUE Au fil des années, les ouvrages écrits à l'attention du duc Louis de Bourgogne traduisent l'évolution des préceptes sur l'éducation de l'abbé de Fénelon.

Outre les Aventures de Télémaque et les Dialogues des morts, celui-ci rédige pour instruire son illustre élève des Fables et Opuscules pédagogiques.

Il y recourt à la fable , un genre qu'il avait pourtant proscrit dans son premier traité pédagogique , De l'éducation des filles: « Pour les fables païennes .

une fille sera heureuse de les ignorer toute sa vie, à cause qu'elles sont impures et pleines d ' absurdités impies» , notait-il en particulier dans le chapitre VI, se rapportant à « l'usage des histoires pour les enfants » .

Il préconisait de remplacer ces récits par la narration « simple et naïve» des épisodes de l'histoire sainte : « Toutes ces histoires, ménagées discrètement, feraient entrer avec plaisir dans l'imagination des enfants, vive et tendre, toute une suite de religion, depuis la création du monde jusqu'à nous, qui leur donnerait de très nobles idées et qui ne s'effacerait jamais .

» Cependant, ses conceptions sur l 'éducation ne sont pas figées : le duc de Bourgogne aura droit aux histoires profanes et, pour lui, son précepteur fera même traduire en latin des fables de Jean de La Fontaine.

entre eux.

Pour son élève, l'ab­ bé compose en 1694 son gra nd œuvre, L es Aventures de Téléma­ que, roman d'i nspiration mytho ­ logique sur l'éducation d'un jeune prince .

Les édifications morales et aussi politique s que peuvent apporter les grands mythes semblent faites sur me­ sure pour un futur souverain.

Dans la même lignée, il r édige les Dialogu es des morts, qui éclai­ rent des points de l'histoire ancienne, mettant face à face , au fil des page s, Hannibal et Scipion, César et Alexandre, et de l'histoire moderne, confron­ tant Louis XI et Charles le Té ­ méraire, Charles Quint et François 1••, Marie de Médi­ cis et le cardinal de Ric he­ lieu .

li recourt au passé pour dénoncer la vaine gloire des monarque s et de s conquérants à travers de s dialogues entre Alex­ andre et Aristote ou Dio­ gène.

Cet artifice littérai­ re autorise des incursions dans de nombreux domai­ ne s, y compris l 'hi stoire de l'éloquence , des arts ou des idées : l'artiste moderne Ni­ colas Poussin s'e ntr etient ainsi avec le grand peintre de !'Anti­ quité Parrhasios, Cicéron avec Démo sthène, Confucius avec Socrate et De sca rte s.

Fénelon compose encore Let­ tres e t Opuscul es spirituels, ouvrage d ' instruction religieuse dan s lequel il exhorte son élève, de manière éloquente et familiè­ re, à mener une existence chré­ tienne durant son passage s ur cette terre.

-un attachement profond Mais le 1 •• août 1 697, à la suite du sca ndale provoqu é par son adhésion à la do ctri ne mys­ tique du quiétisme, Fénelon est disgracié et exilé à Cambrai, dont il est archevêque depui s février 1695.

Malgré les larme s du duc de Bourgogne, Louis XIV le prie vertement de quitter la Cour et ses fonctions .

li pour­ suit néanmoins, discrètement, une relation suivie avec son ancien élève .

L'enfant emporté et orgueilleux dont il a fait un jeune homme sage, conscient de ses devoirs et ouvert à l'amour de la science, de l'his­ toire et des humanités latines , restera toujours très attaché à celui qui a été son précepteur attentif.

Pourtant , l'abbé de Fénelon ne se comporte pas en courtisan : il ne ménage au prince , qui deviendra dauphin à la mort de son père, en avril 1711, ni les conseils ni les remontrances.

li ne craint pas non plus de lui transmettre les reproches for­ mulés par les sujets de son grand-père le Roi -Soleil.

Leur amitié est si profonde que sa douleur est immen se lors­ que, en février 1712 , le dauphin s'éteint à l'âge de vingt-neuf ans.

« Tous mes liens sont rom­ pus.

Rien ne me rattache plus à la terre », écrit alors le prélat , bouleversé.

Pendant plusieurs jours, il demeure prostré.

Quand il parvient enfin à se relever de son chagrin, c'est pour envoyer au duc de Che­ vreuse, dont il est resté proche, une lettre touchante dans la­ quelle il exprime sa fidélité au vieux roi -Louis XIV va sur ses soixante-quatorze ans - et ses vœux au nouveau dauphin.

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