Guénon (René)

« 4 La philosophie de Guénon est une sorte de synthèse de la gnose occidentale avec le mysticisme hindou.

A c~ dernier, il emprunte la théorie des cycles.

Nous vivons· aujourd'hui dans un âge sombre, dominé par Kâli, la déesse du sang, du désordre et de la mort.

La société occidentale est condamnée ; un· des signes de sa déchéance est la démocratie, qui s'oppose au secret et vulgarise les choses.

Après la destruction finale viendra le temps du silence, puis commencera un nouveau cycle.

Dans un de ses ouvrages, Guénon reprend le mythe de I'Agarttha, le centre secret où serait cachée la vérité primordiale , sous la garde d'un Maître inconnu doté de pouvoirs surnaturels, le Roi du Monde.

Ses dernières œuvres font une grande place à la philosophie chinoise, qu'il intègre dans son syncrétisme métaphysique.

5 En dépit du dédain qu'il manifesta pour les groupes occultistes français, Guénon est resté pour certains d'entre eux un guide spirituel.

Il en est de même dans les milieux maçonniques.

Le prestige qu'il a conse'Vé, et qui n'a fait que grandir après sa mort, est dû d'abord à l'exemplarité de sa vie personnelle, exempte de toute ambition, contrairement à celle de beaucoup de « mai­ tres » de groupes occultistes.

Il reste aussi un excellent · écrivain, qui a exprimé dans une langue claire des idées par nature confuse dont beaucoup alimentent la litté­ rature fantastique actuelle, ce qu'a bien noté Jacques Bergier : l'idée que le passé diffère qualitativement du présent, les mêmes lois naturelles ne pouvant s'appli­ quer à l'ancienne Égypte et à notre époque ; qu'il existe des villes et des pays terrestres qui ne figurent pas sur nos cartes, etc.

Enfin sa philosophie politique contribue à la faveur dont les milieux intellectuels de droite entou rent la mémoire de cet aristocrate de l'ésotérisme.. »