Guizot, François

Homme d'Etat français né à Nîmes, mort à Val-Richer, Calvados (1787- 1874). Esprit très brillant, Guizot s'orienta d'abord vers l'enseignement: il occupa la chaire d'histoire moderne à la Sorbonne de 1812 à 1814 et y revint en 1820 après un passage dans l'administration. Il appartenait alors au petit groupe des doctrinaires, partisans d'une monarchie tempérée par la Charte. L'arrivée au pouvoir du Parti ultra (Villèle) provoqua la suspension de son cours et lança Guizot dans la lutte politique: il écrivit dans la presse d'opposition et fit partie de la société Aide-toi, le Ciel t'aidera. L'avènement de Louis-Philippe combla ses voeux, car il s'identifia avec celui de la classe moyenne, seule apte à gouverner. La Charte, révisée, lui parut instaurer un système parfait; aussi fut-il un partisan de la résistance contre le mouvement. Il fut ministre à plusieurs reprises entre 1830 et 1840 et fit voter la loi sur l'enseignement primaire (1833). Véritable chef du gouvernement de 1840 à 1848, il appliqua avec raideur sa politique, non sans recourir parfois à la corruption parlementaire. Il fit voter des lois économiques (chemins de fer, 1842), mais refusa obstinément la réforme électorale. A l'extérieur, après avoir recherché l'Entente cordiale au prix de sacrifices, qui lui furent reprochés (affaire Pritchard), il se tourna vers les régimes absolutistes (Metternich). Son impopularité fut une des causes de la révolution de 1848.