Horace
Publié le 19/04/2012
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Horace (Quintus Horatius Flaccus) naquit à Venouse, d'un père esclave affranchi qui avait accumulé suffisamment de biens pour envoyer son fils dans les meilleures écoles de Rome. Vers 46 avant JC, il se rendit à Athènes pour y compléter son instruction, mais la guerre civile qui éclata après l'assassinat de César le contraignit à rentrer en Italie. Brutus enrôlait les jeunes Romains ; il s'engagea et accéda au poste de commandant de légion, honneur rare pour un fils d'affranchi. Ses troupes participèrent à la bataille décisive des Philippes ; la défaite fut sanglante. Le victorieux Octave, contre lequel il avait combattu, ne lui en tint pas rigueur et le jeune poète trouva un emploi de scribe à Rome. Il avait déjà commencé d'écrire le Livre I des Satires qui attira l'attention de Virgile. Sentant poindre la promesse d'un grand talent, il présenta Horace à Mécène, homme de lettres et conseiller d'Octave. Cette rencontre fut décisive : Mécène l'encouragea à poursuivre et lui donna une villa dans la Sabine où il put écrire à son gré, libéré de toute contrainte financière. En 23 avant JC, il publia les trois premiers livres de ses Odes, composés chacun de chants adaptant en vers latins des mètres lyriques grecs, exaltant les valeurs traditionnelles romaines prônées par le régime d'Auguste. Auteur admiré et honoré, Horace jouissait d'une position privilégiée à la cour impériale et auprès d'Auguste dont il était devenu le poète attitré. Il resta un favori de l'empereur, qu'il choisit pour héritier à sa mort.

«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)la causticité naturelle d'Horace : toute sa XVIe Epode est une parodie de l'optimisme avec lequel
Virgile avait annoncé le retour imminent de l'âge d'or.
En fait, les guerres civiles avaient repris.
« Il est joli, votre âge d'or! » insinuait l'Epode persifleuse, pour quiconque savait comprendre le
jeu serré des rappels et des allusions.
Deux hommes y furent particulièrement attentifs : Virgile lui-même, puis, grâce à lui sans
doute, Mécène,
grand organisateur de la propagande augustéenne.
Beau joueur, Virgile, rallié de
longue date, présenta à Mécène lejeune confrère encore dans l'opposition et qui écrivait des Satires
et des Epodes si piquantes ...
Mécène et Horace étaient faits pour se comprendre.
Bientôt se noua entre le premier
ministre d'Auguste et le poète débutant une amitié qui devait rester dans la vie d'Horace le grand
événement sentimental.
Sensible
au charme des nombreuses jolies filles qu'il chantait dans ses Odes, Horace était
demeuré néanmoins prudent et réservé en amour.
Epicurien par tempérament, mais fortement
attiré par la morale stoïcienne, il s'était attaché de plus en plus à cette énigme vivante que consti
tuait l'épicurien Mécène, stoïquement dévoué à sa tâche d'organisateur de l'empire.
Horace se
rappelait, non sans complaisance, l'Ode étonnante (III, 29) qu'il avait adressée à Mécène au
moment où celui-ci remplaçait dans Rome l'empereur absent.
«Dans la villa que tu m'as donnée,
disait familièrement le poète, il y a tout ce qui te ferait du bien : des roses, du vin, de l'ombre.
Rome, avec son vacarme, sa poussière, ses gratte-ciel (le mot est dans Horace), doit être, en cet
été,
une véritable fournaise ...
Toi, cependant, penché sur Rome et sur l'Empire,
Tu
t'enquiers, ô Mécene, avec anxiété,
Si le Chinois, le Parthe ou le Scythe conspirent
Contre notre tranquillité :
Un dieu, qui prévoit tout, plonge dans l'ombre obscure
D'une nuit sans clarté l'avenir des humains
Et rit, lorsqu'un mortel tremble, par aventure,
En songeant trop au lendemain: ..
Celui-là vivra sage, et maître de soi-même,
Qui pourra, chaque soir, se dire : « ]'ai vécu »
- Que, demain, Dieu nous fasse un ciel obscur ou blême,
Unfirmament d'azur tendu,
Il ne pourra jamais changer, ni rendre vaines
Les choses qui, déjà, forment notre passé,
Ni jamais rien ôter au souvenir qu'entraîne
Un de nos moments écoulls.
»
Hélas! cet appel de la sagesse et de l'amitié vraie n'avait pas empêché Mécène de s'obstiner
à consacrer presque tout son temps au travail dans la grande cité tumultueuse.
Horace voyait de
moins en moins Mécène et cette séparation à peu près constante assombrit ses dernières années.
Il avait, dans ses vers, promis à son puissant patron de le suivre de près dans la mort.
Il tint parole·,
et mourut quelques jours à peine après Mécène.
Il laissait, outre ses Odes et ses Epodes, des Satires où le réalisme caustique s'alliait à la plus
profonde finesse,
et des Epîtres en vers qui furent, pour Voltaire comme pour Boileau, le modèle
inégalé
du genre.
Mais il savait bien que c'était ses Odes surtout qui lui vaudraient, dans la suite des âges,
d'échapper à l'oubli, c'est-à-dire à la mort.
C'est dans ces quatre livres de « chansons >> qu'il avait
donné à Rome, tour à tour, ses plus beaux hymnes de victoire, ses plus gaies chansons à boire et
ses romances d'amour les plus personnelles : à peu près tout le lyrisme dont Rome ait jamais
été capable..
»
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