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HUSSEIN Saddam

Publié le 17/01/2022

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Chef de l'État irakien (1979-2003). Saddam Hussein naît en avril 1937 à Takrit, une petite ville arabe, de confession sunnite, située sur le Tigre à environ 150 kilomètres au nord de Bagdad. Le clan des Khayrallah Tulfah, auquel appartient sa mère, lui permet d'échapper à la misère. Très tôt orphelin, il est élevé par son oncle paternel, dont il épousera la fille, Sajida ; elle sera la mère de ses fils Oudaï et Qusay. En 1959, il est l'auteur d'un attentat manqué contre le général Abd al-Karim Kassem (1914-1963), premier dirigeant de l'Irak républicain, dont il réprouve l'alliance avec les communistes et la politique « antinationaliste arabe «. Ce fait d'armes établit sa réputation au sein du parti Baas, avec lequel il est en contact depuis 1955. Blessé à cette occasion, il se réfugie en Syrie, où le théoricien de l'unité arabe Michel Aflak l'accueille, puis en Égypte. Il est toujours au Caire lorsqu'il apprend que le premier coup d'État baassiste a éclaté à Bagdad, le 8 février 1963, sous la direction d'un groupe d'officiers baassistes, dont le colonel Ahmed Hasan al-Bakr (1912-1982). Celui-ci est aussi un Takriti, qui plus est cousin des Khayrallah Tulfah. S. Hussein regagne aussitôt Bagdad. Dès lors, commence son ascension au sein du parti Baas. En 1964, après la défaite de l'aile civile du Baas, qui sanctionne le divorce du parti avec les chiites, il arrive à la tête du mouvement. Après l'expulsion des baassistes du gouvernement du maréchal Abdel Salam Aref (novembre 1963), il passe à la clandestinité. Et lors du second coup d'État baassiste du 17 juillet 1968, on le retrouve au premier plan. Officiellement, le premier homme du pays est le président al-Bakr et S. Hussein n'est que le second. Le tandem fonctionnera jusqu'en 1979. S. Hussein contrôle le Baas et A. H. al-Bakr l'armée. Ce qui les lie avant tout est leur parenté : grâce à leurs positions dans l'armée, les Takriti ont pris de vitesse au sein du Baas tous les autres groupes. En 1971, sous l'impulsion de S. Hussein, la Charte d'union nationale ouvre la voie à un Front patriotique, qui permet au Baas de compenser sa base politique trop étroite. Les purges et la répression sanglante sont érigées en système de gouvernement, tandis que le clan de S. Hussein contrôle le pays grâce aux services de sécurité militaire et baassiste. En 1979, S. Hussein met à la retraite A. H. al-Bakr, dont il occupe désormais toutes les fonctions : président du Conseil de commandement de la Révolution, secrétaire régional du Baas, président de la République, Premier ministre et commandant en chef des forces armées. Le 22 septembre 1980, sur son ordre, l'Irak déclenche la première guerre du Golfe en envahissant l'Iran voisin en pleine révolution islamique. Dix ans plus tard, S. Hussein lance son armée à la conquête du riche Koweït, annexé par l'Irak. La débâcle de l'armée irakienne dans cette seconde guerre du Golfe est suivie d'une insurrection chiite et kurde (mars 1991) réprimée dans le sang. Toutefois, S. Hussein réussit à rétablir son pouvoir. Diabolisé par les États-Unis, il voit son pays, mis sous tutelle internationale, perdre une à une les bases de sa souveraineté. Après dix années d'embargo et de sanctions internationales, il se trouvait toujours à la tête de l'Irak, sans que ses méthodes de gouvernement aient changé. Son régime sera renversé par une intervention militaire anglo-américaine en avril 2003 et il sera capturé en décembre. Pierre-Jean LUIZARD

« Hussein commet l'erreur d'envahir le Koweït, dont il convoite les richesses.

Il escompte une absence de réaction de la part des Occidentaux .

Mais ces derniers, qui l'ont soutenu dans sa lutte contre l'Iran, ne peuvent accepter qu'il fasse main basse sur les réserves pétro­ lières du Koweït.

A l'issue de la guerre du Golfe (janvier-février 1991), l'Irak se retrouve placé sous tutelle internationale, affligé de sanctions, soumis à un embargo international.

En mars 1991,les chiites, à Bassora, et les Kurdes, à Mossoul, se révoltent contre le régime irakien.

Le raïs irakien réprime dans le sang les deux rébellions.

Toutefois, les Américains, qui n'ont pas soutenu les insurgés, se résolvent à imposer à Bagdad des zones d'exclusion aérienne au nord du 36e parallèle et au sud du 32e parallèle afin de créer des sanctuaires pour les Kurdes et les chiites .

Le Kurdistan irakien obtient une autonomie de facto.

Pendant une dizaine d'années, Saddam Hussein parvient à se maintenir au pouvoir par la terreur et par la répression.

Loin de l'affaiblir, l'embargo lui permet de s'enrichir par le trafic et de renforcer la cohésion du peuple irakien autour de sa personne .

Le tyran irakien se fait le chantre de l'is­ lam afin de mobiliser le monde musulman contre les Etats-Unis.

Saddam Hussein parvient à déjouer plusieurs tentatives de coup d'Etat fomen­ tées par la CIA.

Par la suite, en 1998 , Bagdad renvoie les inspecteurs de l'ONU chargés de veiller à ce que l'Irak ne se dote pas d'armes de destruction massive.

A partir de cette date, les Etats-Unis envisagent d'intervenir directement afin de renverser Saddam Hussein.

Leur avia­ tion bombarde régulièrement les installations militaires irakiennes.

Les attentats du 11 septembre 2001, dans lesquels Bagdad n'est pour­ tant en rien impliqué, fournissent à Washington le prétexte qui lui manquait pour attaquer l'Irak .

Contre toute évidence, l'Irak se voit accusé de détenir des armes de destruction massive.

Malgré la bonne volonté de Bagdad qui autorise l'ONU à inspecter ses installations mili­ taires, malgré les rapports des inspecteurs de l'ONU qui concluent à l'absence d'armes de destruction massive, les Américains décident de frapper l'Irak .

L'opération Liberté pour l'Irak (20 mars-1er mai 2003) aboutit à l'occupation de l'Irak par les troupes américaines.

Les militaires américains abattent les deux fils de Saddam Hussein à Mossoul, le 22 juillet 2003.

Le 14 décembre 2003, Saddam Hussein est fait prisonnier par les troupes américaines .

Les télévisions du monde entier présentent un vieillard hagard, hirsute, hébété, apparemment résigné à son sort, loin de l'image du dictateur impitoyable.

Les Américains prévoient de le faire juger par les tribunaux irakiens.

La capture de Saddam Hussein met un terme à l'une des dictatures les plus sanglantes du monde arabe.

Saddam Hussein est exécuté par pendaison le 30 décembre 2006, au terme d'un procès bâclé et expéditif, qui n'a pas permis de faire toute la lumière sur ses cri mes, pas plus que sur les complicités dont il a pu béné­ ficier en Occident.. »

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