Ibsen
Publié le 08/04/2013
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Ibsen, malgré son attachement à ses origines, a dénoncé le conformisme de ses compatriotes, et ses pièces, malgré leur large succès, ont souvent provoqué le scandale en Norvège. L'exil fut libérateur pour Ibsen ; le caractère méridional de Rome. lui apporta un second souffle, qui lui permit d'être plus créatif. C'est grâce à sa longue absence de vingt-sept ans que la vision de sa patrie se fit plus claire ; la distance lui permit en quelque sorte un regard critique plus pertinent.

«
sabilités ; d'ailleurs, du
propre aveu de l'auteur,
toute les pièces écrites
après Brand sont, en
quelque sorte, des varia
tions sur le
même thème.
Ibsen s'installe ensuite
à
Dresde, où des préoccu
pations historiques
han
tent ses pensées.
Sa
philosophie oscille tou
jours entre la fidélité au
devoir et la quête du
bonheur personnel ; il
interprète des épisodes
historiques, tels que la
vie de Julien l' Apostat
(dans Empereur et
Galiléen en 1873) afin
d'exemplifier sa pensée.
dans
la société,
une pour les hommes
et une autre, différente, pour les
femmes.
Les Revenants (1881) et Un
Ennemi du peuple (1882) s'inscrivent
également dans le
même courant réa
liste ; Ibsen
ne recule désormais de
vant aucun sujet, il n'y a plus de
tabous : la sexualité, la bêtise géné
rale, la médiocrité sont des sujets
traités sans le moindre détour.
La gloire
D
urant les vingt dernières an
nées de sa vie, Ibsen connaît
un succès international que per
sonne ne conteste plus.
Il aban
donne, dans ses pièces, certains
aspects théoriques pour se concen -
trer sur le réalisme psychologique ;
il
aime à sonder les recoins les plus
Le réalisme
D
e 1873 à 1877, Ibsen semble
douter de lui et de son œuvre ;
en effet, c'est une période pendant la
quelle il
ne produit plus rien.
Il prend
ensuite un tournant décisif dans sa
carrière : avec Les Soutiens de la so
ciété,
il se tourne vers le réalisme,
vers la description de son époque, et
c'est sans doute grâce à ces œuvres
qu'il est aujourd'hui encore très
connu et joué.
Maison de poupée, en
1879, en est le meilleur exemple.
Dans cette pièce, Nora, une jeune
femme, se voit très durement repro
cher par son mari d'avoir emprunté
de l'argent en secret ; Helmer,
l'époux,
n'est nullement touché par
le fait que l'emprunt ait servi à le sau
ver à une époque où il était souffrant.
Le féminisme devient également l 'uii
des chevaux de bataille d'Ibsen, il ne
supporte pas qu'il y ait deux morales
Le dramaturge
norvégien à sa
table de travail .....
obscurs de ses personnages,
ce qui donne naissance à
des œuvres telles que Le
Canard sauvage (1884 ), La ..
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Lettre d'lbsen à Lugné-Poe, ancien directeur
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Dame de la mer (1888) et
Hedda Gabier (1890).
En
1891, il s'installe définiti
vement en Norvège.
Alors
qu'il aurait tout pour être
heureux, Ibsen n'est tou
jours pas satisfait, il se de
mande s'il n'a pas sacrifié
son bonheur personnel.
Il
découvre lei; œuvres de
Nietzsche, qui n'apaisent
pas ses doutes.
Quand nous
nous réveillerons d'entre les
morts
(1899), qu'il a, d'une
manière assez troublante,
sous-titré « épilogue dra
matique », est sa dernière
pièce.
Il est frappé d'apo
plexie en 1901, et c'est en
1906 qu'il meurt à Oslo.
,
NOTES DE L'EDITEUR
« On s'est demandé pourquoi Ibsen n'a
jamais écrit que des pièces norvégiennes ;
on en a donné diverses raisons ; lui-même
se plaisait à répéter que son minutieux désir
d'exactitude jusque dans le détail extérieur
ne souffrait aucun dépaysement...
Osons
prétendre qu'il obéissait à un appel
impérieux, celui de l'imagination
merveilleusement sollicitée et fécondée par
l'éloignement et l'absence.
On ne possède éternellement que ce que
l'on a perdu; on ne possède que dans
.
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l'absence et le souvenir ...
tel est l'un des
thèmes ibséniens, hérité de Kierkegaard.
Ibsen errant possède la Norvège lointaine ;
la Norvège le possède : de ces noces
mystiques qui nous renseignent sur les
conditions de la création artistique, si
proche souvent de l'hallucination, vont
naître les chefs-d'œuvre.
»Lucien Maury,
«A propos du centenaire d'lbsen »,dans
Le Correspondant, vol.
310, 1928.
« Ibsen a haussé la littérature norvégienne
au niveau des grandes littératures
européennes.
Ses pièces étaient attendues à Christiania
avec impatience et avec crainte.
Chaque première était un scandale aux yeux
des bien-pensants, car Ibsen leur montrait
qu'ils pensaient mal, lâchement, bassement,
avec hypocrisie.
Il ne leur avait pas caché
que, devant un tel monde, l'attitude de
l'écrivain était la révolte totale.
Mais en
même temps il adressait aux hommes de
courage et de sincérité le message destiné à
les réconforter, et à les soutenir dans leur
tâche.
» Alfred Jolivet, « Henrik Ibsen
(1828-1906)
»,dans La Pensée, N° 68,
juillet-août 1956.
l peinture d'A.
Revold (1933), coll.
part./ Edimedia 2, 3, 4 Harlingue-Viollet IBSENOI.
»
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