Jeanne III d'Albret
Publié le 22/03/2012
Extrait du document
1528-1572
Mère du futur Henri IV, née à Pau, elle est la fille d'Henri II d'Albret et de Marguerite de Navarre. Elle épouse, en 1541, le duc de Clèves et s'unit, en 1548, à Moulins, à Antoine de Bourbon, après annulation de son premier mariage par le pape Paul III. Tandis que son mari ralliait le parti catholique, Jeanne se rapproche de plus en plus ouvertement des calvinistes, surtout à partir de 1560, et finit par imposer les idées de la Réforme dans son royaume. Des ordonnances de 1566 interdisaient toute prédication aux prêtres ainsi que toute manifestation extérieure du culte catholique. Jeanne va rejoindre à La Rochelle, en 1568, Coligny et Condé, en révolte ouverte contre Charles IX. Le Conseil royal ayant chargé le Parlement de Toulouse de se saisir du Béarn et d'exécuter cette décision, avec le concours des troupes commandées par Antoine de Lomagne, catholiques et protestants béarnais s'unissent, sous l'égide de leur souveraine, pour lutter contre l'envahisseur et le mettre en déroute. Les ordonnances ecclésiastiques de 1571 firent du calvinisme une religion officielle dont la pratique devint obligatoire. Conseillée par Théodore de Bèce, soutenue par Calvin, la reine de Navarre transforme Pau en une petite Genève et crée à Orthez une Académie protestante qui devint un foyer intellectuel très vivace. Malgré la guerre de 1568-1569 avec la France, Jeanne accepte de renouer avec la cour et trouve la mort à Paris, alors qu'elle négociait le prochain mariage de son fils Henri de Navarre avec Marguerite de Valois.
«
L'INSTAURATION DU
PROTESTANTISME EN BÉARN
Les premières ordonnances
religieuses datent de
juillet 1561.
Les fidèles
protestants sont autorisés
à célébrer leur culte en
public.
Ce n' est qu'en 1563
qu'un véritable programme
religieux est lancé .
Deux émissaires de Calvin ,
Merlin
et Spifâme,
constituent le maillon fort de la Réforme à la Cour de
Navarre .
Le séparatisme
béarnais trouve au travers
de cette prise de position
religieuse le moyen de
s'affirmer face à la
Couronne de France .
Ce n'est que trois ans plus
tard, lors de la deuxième
phase de la Réforme , que
l 'on décide « d'enlever au
Béarn tout vestige de la religion catholique » .
Les
ordonnances de juillet 1566
établissent un code aussi
rigide que puritain, destiné
à réformer les mœurs .
Comme à Genève,
la « Rome calviniste »,
la danse, le jeu, l'ivresse,
la prostitution et la débauche sont sévèrement
réprimés .
Certains sujets de )eanne de Navarre
s'alarment de ces changements apportés à la vie quotidienne, comme
l'assis tance obligatoire
aux sermons.
pondre à des propositions
d'alliance politique.
Le gou
vernement n 'en est que plus
difficile, car la souveraine
doit choisir, en politique ex
térieure, entre la France et
l'Espagne, et, en politique
intérieure, entre le catholi
cisme et le protestantisme .
Soucieuse du bien-être de
ses sujets, jeanne s'occupe
des nombreux problèmes
administratifs, judiciaires et
fiscaux .
D' arrache-pied, elle
s'emploie à lutter contre la
corruption qui sévit en son
palais.
Grâce à sa force de
caractère - ses pires enne
mis reconnaissent en elle
une vive intelligence , une
volonté de fer et une remar
quable énergie -, elle réus
sit à garder son indépendan
ce, tant face aux Valois que
face aux Habsbourg.
Au plan
religieux, elle prend bien vi
te fait et cause pour la Réfor
me, qu 'elle a adoptée en
1556, et même si, en août
1555, elle a rendu un écrit
contre les « hérétiques ».
Un mariage
en perdition
Mais cette volonté et ce fa
rouche esprit d'indépendan-
ce renforcent le mépris que
Jeanne de Navarre éprouve
pour son époux.
Corrompu
par les Valois, infiniment
crédule et naturellement
porté au compromis , Antoine
de Bourbon représente tout
ce que l'intransigeante Jean - ti
ne hait .
Pendant les pre- ·~
mières années de son maria- ~
ge, elle était pourtant très ~
amoureuse, mais les aven- §
tures galantes et l'entête- -&.
ment politique du duc de
Vendôme l'ont profondé
ment blessée .
Dès lors, c'est
dans la foi calviniste qu'elle
se réfugie .
Au cours des cinq
premières années de son
règne, bien que fragilisée au
plan personnel, elle a soli
dement assis son autorité .
Au
printemps 1562 , persua
dé qu'un grand destin l'at
tend, Antoine de Bourbon
prend le commandement de
l'armée catholique .
Henri,
leur fils, est alors âgé de huit
ans .
Le futur roi de France va
être l'enjeu de la séparation
du couple royal qui se déchi
re .
Au cours de l'hiver 1562,
la
crise s'aggrave.
Jeanne est
bannie de la cour de France
ftB!IIEDI TIONS ~ ATLAS
par son mari et doit y laisser
son fils .
Elle fait jurer à l'en
fant fidélité à la vraie foi et
le persuade de ne jamais al
ler à la messe ; en cas
contraire il sera déshérité !
Fin 1562, Antoine de Bour
bon meurt au stege de
Rouen .
Jeanne, elle, s'est
désormais mise au service
du calvinisme .
Elle épousera
solennellement la Réforme
et deviendra le chef du parti
huguenot .
"" â w '" u c; ~
"" ;;.
vi :'i ~ "' z 0 ;::: ë -w €il x ü x :2 u :2
e.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- BOURBON, Antoine de, duc de Vendôme (1518-1562) Duc de Vendôme (1537-1562), roi de Navarre (1555-1562) par son mariage avec Jeanne III d'Albret.
- Jeanne III d'Albret
- Philippe IV le Bel En 1284, Jeanne de Navarre apporte en dot à celui qui n'est encore que le fils de Philippe III le Hardi, la Champagne et la Navarre.
- Henri IV En1572, Henri de Bourbon devient roi de Navarre à la mort de sa mère, Jeanne d'Albret.
- JEANNE D'ALBRET (1528-1572) - BIOGRAPHIE.