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JOSEPH DE MAISTRE

Publié le 30/03/2012

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maistre

Maistre est encore mal connu, et de nombreuses lettres ou mémoires inédits viennent peu à peu compléter et rajeunir l'idée que le 1ge siècle s'était faite de lui. Il reste encore dans sa biographie quelques points obscurs (le principal est sans doute sa conversion). Vue à travers sa vie, sa personnalité apparaît assez ondoyante et c'est une erreur ou une simplification abusive que de faire de Maistre un défenseur intransigeant du trône et de l'autel - comme c'en est une autre de faire de lui le modèle des vertus familiales, professionnelles et civiques. Non seulement il a eu une jeunesse et a partagé l'hostilité du siècle contre la papauté et les monarques, mais son adhésion royaliste et catholique après la Révolution a connu quelques traverses. La Restauration même ne l'a pas satisfait et il s'est fait de l'ordre - comme du désordre révolutionnaire - une idée plus haute que ses propres admirateurs - et même ses propres formules - ne le suggèrent....

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« " JOSEPH DE MAISTRE 169 lié à deux activités parallèles qui ont joué un rôle déter­ minant dans la formation de son esprit ; l'activité maçon­ nique (loge des Trois Mortiers (1773) et, surtout à partir de 1774, loge de la Sincérité qui appartient à la Réforme écossaise et met Maistre en rapport avec Willermoz) ; et une activité littéraire ou plutôt rédactionnelle (compo­ sition de discours officiels et de mémoires dictés par des intérêts de circonstance).

Sa culture personnelle s'élargit ainsi, au milieu de conversations et de lectures diverses qui lui font connaître tout l'éventail des thèses politiques, historiques, philosophiques et religieuses du siècle.

La Révolution française devient bientôt l'objet de ses méditations, puis de ses craintes.

L'invasion de la Savoie par les troupes françaises (septembre 1792) le lance dans la grande aventure de l'émigration : à Aoste, à Lausanne, à Venise, à Cagliari, à Saint-Pétersbourg, il quête, et parfois trouve au jour le jour, de nouvelles raisons de vivre, et de nouveaux moyens de subsister.

Malgré l'intermède judiciaire et administratif de Cagliari (1800-1802), c'est la diplomatie qui, depuis Lausanne, est devenue sa carrière, et dans laquelle il s'illustrera à Saint-Pétersbourg, avec le rang d'ambassadeur de Sardaigne.

Quant à sa pensée, d'abord tentée de s'expri­ mer sous forme de pamphlets royalistes, elle se spécia­ lise au point d'interférence philosophique entre le domaine politique et le domaine religieux : les rapports du pro­ testantisme et de la souveraineté, de l'athéisme et de la Révolution, de l'Eglise, et de l'ordre monarchique, sont ses problèmes préférés.

Cette pensée n'est jamais théorique, mais inspirée par la recherche d'une carrière susceptible d'en permettre l'application pratique : Joseph de Maistre aurait voulu être délégué à la propagande piémontaise, conseiller du roi de France ou conseiller de la Papauté.

Des considérations sur la France (1796) à l'Essai sur le principe générateur des Constitutions poli­ tiques (1814) et à Du Pape (écrit en Russie, achevé en 1819), il échafaude une série de projets, qui tous échouent.

Le théoricien désintéressé naît peu à peu en lui des échecs de l'ambition.

Après avoir joué un rôle important dans les salons. »

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