Kwame N'Krumah

« nistre et nomma un gouvernement, où huit Africains noirs siégeaient.

Mais les Anglais conservèrent trois postes ministériels impor­ tants, notamment ceux des Affaires étrangè­ res, de la Défense et des Finances.

Les An­ glais accordèrent l'autogestion.

totale inté­ rieure en 1954 à la Côte de l'Or, dirigée par le premier gouvernement entièrement noir dans l'histoire coloniale anglaise.

Trois ans plus tard, la Côte de l'Or obtint l'indépçndance totale à l'intérieur du Commonwealth, sous le nom de Ghana: Après un référendum, le Ghana, en 1960, devint une république avec une nouvelle constitution.

N'Krumah, en qualité de président, obtint des pouvoirs exé­ cutifs et législatifs étendus.

Déjà en 1958, N'Krumah promulgua une loi par laquelfe des gens qu'il jugeait dangereux pour 1 'Etat, pouvaient être emprisonnés sans procès.

Certains entrevirent alors qu'il était décidé à exercer seul le pouvoir, ce qui se produisit en 1961, lorsqu 'il prit le contrôle absolu sur le gouvernement et sur le C.P .P.

En 1964, le Ghana devint officiellement un Etat à parti unique avec N'Krumah comme président et leader à vie du parti.

La plupart des gens acceptèrent cette situation, car N~Krumah utilisait également son pouvoir pour développer le pays.

Des autoroutes fu­ rent aménagées; des écoles, des hôpitaux et un stade furent construits, sans oublier un très important barrage sur laVolta.

En mê­ me temps, N'Krumah devint mondialement célèbre grâce à ses livres, où il plaidait pour une Afrique unie.

Il voyagea en Union sovié­ tique, en Chine et en Egypte.

En 1961, à la suite de dissensions avec le président des Etats~Unis, John F.

Kennedy, il s'adressa aux Nations unies.

L'année suivante, il parti­ cipa à une réunion des Etats non alignés à Belgrade.

Vers la fin de 1965, tout ne sem­ blait pas aller pour le mieux au Ghana et les dettes du pays s'élevaient à 600 millions de dollars.

Il y avait plusieurs raisons, comme la corruption dans le gouvernement, le pro­ gramme de construction exagéré de N'Kru­ mah et la baisse du prix du cacao, qui était l'article d'exportation le plus important du Ghana.

Entre-temps, N'Krumah avait sup­ primé le tribunal de grande instance, faussé les élections et emprisonné des milliers d'op­ posants.

Des attentats furent commis contre le président maintenant détesté, qui préféra ne plus se montrer à l'extérieur, et se retira dans sa résidence, dont il fit un véritable blockhaus.

A partir de ce moment, il ne fut plus pour son peuple qu'une "voix à la ra­ dio".

En 19()6, Kwame N'Krumah quitta sqn blockhaus pour se rendre au Viêt-nam du Nord, où il devait discuter avec Hô Chi Minh d'un plan de paix vietnamien.

Profitant de son absence, l'armée et la police s'emparèrent du pouvoir.

Le C.P.P.

fut dé= claré hors-la-loi et la légende de Kwame N'Krumah disparut dans l'oubli.. »