Lady Duff Gordon

« la terre des pharaons .

M ê me munie d'une kyrielle de let ­ tres de recommandation au­ près de la « bonne sociét é eu­ ropéenne » installée dans le pay s, sans souci d'argent, elle ne tarde pas à fuir ces « conti ­ nentau x » qui jugent si dure ­ ment une population autoch ­ tone qu' ils ne fréquentent que rarement.

Si Lady Duff Gordon est dé­ ç ue par Alexandrie, qu'elle juge bruyante et bien loin de ce qu'elle imagine , elle s'en­ thousia sme pour Le Caire et Lou x or.

Secondée par son drogman Omar, dont elle ne tarde pas à se faire un vérita­ ble ami, elle remonte le Nil.

Les haltes dans les villages la ravissent : coptes et musul ­ mans se montrent d'une ex­ trême gentille sse désintéres ­ sée .

Vite, elle se rend compte à quel point les idées véhicu­ lées par les Anglais sont faus­ ses .

Lucy juge ses contempo­ rains très sévèrement : « Ja ­ mais je n'oubli e rai les douces et charmantes créatures de ce petit village, non plus que la politesse pleine de dignité d'un vieu x tisserand chez le­ quel je suis entrée pour re­ garder son mé tier ( ...

).

Mais cela n'existe que dans les vil­ lages où les Anglais n'ont pas encore paru.

Heureusement qu'ils ne descendent pas à terre dans les petits endroits.

Thèbes est devenue une ville de bains anglaise », écrit -elle le 20 décembre 1862.

Devenir égyptienne D ans sa correspondance , le quotidien, source intaris­ sable de curiosité et d'atten ­ drissement, prend le pas sur l'évocation de son état de. »