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LE GRECO

Publié le 25/06/2012

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Elle est naturalisée espagnole. Toute une expérience qui s'est étendue dans l'espace et dans le temps, qui a parcouru des siècles et des lieux, aboutit à se trouver parente des plus extraordinaires expériences spirituelles auxquelles s'efforçait alors le miracle espagnol. L'art du Greco est un des phénomènes capitaux de cette civilisation nationale qui s'est épanouie dans le Siècle d'Or. Il est une des merveilles qui caractérisent et définissent cette civilisation. Il participe de la même énergie qui anime les autres grandes figures contemporaines où l'Espagne se reconnaît, il suit les mêmes chemins, il tend aux mêmes extrémités. On ne peut l'isoler des puissances de l'âme espagnole avec quoi il s'est trouvé une si merveilleuse coïncidence.

« ····---· -- ------------------------ conquêtes de l'air, de l'espace, du mouvement par quoi se manifeste le génie occidental et renais­ sant.

Vasari, qui devait chanter l'épopée de cet art occidental, reproche aux byzantins de savoir « plutôt teindre que peindre».

« Leurs peintures, dit-il, ne montrent que des yeux effarés, des mains raides et ouvertes et des pieds en pointe».

Fidèle à cette tradition héréditaire, le Greco ne peut assimiler les lois de la perspective.

Il serre ses personnages les uns contre les autres, voire les uns au-dessus des autres, sur un même plan, les allonge dans un milieu clos, sans air, ou parmi des nuages et des foudres qui semblent choses matérielles.

Et s'il y a différences de dimensions et de proportions entre ses personnages, elles sont dues non aux distances, mais à des raisons mora­ les, comme selon les canons des primitifs.

Et ce sont ces raisons morales qui, comme chez les baroques, tordent les formes, les font monstrueusement tourner, les tendent, les distendent, les portent au paroxysme de l'expression.

La spiritualité, ses passions, ses intensités, ses voiontés, son pathétique s'introduisent dans la peinture et la forcent.

Et la peinture du Greco, comme la parole de sainte Thérèse, comme le lyrisme de saint Jean de la Croix, parvient aux confins de l'ineffable.

Elle est naturalisée espagnole.

Toute une expérience qui s'est étendue dans l'espace et dans le temps, qui a parcouru des siècles et des lieux, aboutit à se trouver parente des plus extra­ ordinaires expériences spirituelles auxquelles s'efforçait alors le miracle espagnol.

L'art du Greco est un des phénomènes capitaux de cette civilisation nationale qui s'est épanouie dans le Siècle d'Or.

Il est une des merveilles qui caractérisent et définissent cette civilisation.

Il participe de la même énergie qui anime les autres grandes figures contemporaines où l'Espagne se reconnaît, il suit les mêmes chemins, il tend aux mêmes extrémités.

On ne peut l'isoler des puissances de l'âme espagnole avec quoi il s'est trouvé une si merveilleuse coïncidence.

A cette coïncidence a conduit une odyssée dont on ne cessera de déterminer les voies et les étapes.

On ne cessera non plus d'analyser les facteurs qui composent l'œuvre du Greco et la font si riche.

Il faudra leur ajouter un facteur suprême, une puissance dernière, celle qui la fait si fascinante.

Cette fascination est due à une étonnante singularité de tempérament.

Sans doute doit-on écouter ici les observations des psychiatres qui ne pouvaient manquer de voir dans le Greco une nature pathologique.

Les oculistes ont également proposé leurs observations sur les bizarreries de sa vision.

On peut admettre chez le Greco l'existence d'anomalies physiques et mentales propres à renforcer et comme à vérifier l'isolement et l'originalité d'un artiste aussi étrange.

Finalement ces anomalies, cette humeur, les origines et les voyages qui .ont formé une si multiple expérience, bref, tous les éléments du génie du Greco ont trouvé à Tolède leur raison d'être et de se manifester, et le génie du Greco a exprimé le génie de Tolède, alors capitale floris­ sante, l'une des plus illustres cités d'un vaste empire et d'une noble civilisation, et toute résonnante de hautes aventures spirituelles.

C'est de ces aventures que portent témoignage des ouvrages aussi extraordinaires que l' Espolio, un des premiers où s'affirme le style de l'artiste, ce style qui abolit l'espace et referme les formes sur une sorte de flambée intérieure, ou le Saint Maurice de l'Escuria] que refusa Philippe II et où, dans un même espace, il dispose les divers moments d'une action selon la démarche intellectuelle des primitifs.

Mais il y met l'accent sur le moment le plus dramatique, qui est le moment du choix moral et de la décision.

On n'a pas trouvé moins de motifs à commentaire et à exaltation dans l'Enterrement du comte d'Or gaz, l'un des plus sublimes monuments de l'art universel, ni dans les grandes scènes LE GRECO « L'Enlmlml1ll du e. »

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