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LOUIS GUILLAUME

Publié le 06/09/2012

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Dès ses premiers poèmes, Louis Guillaume' s'affirmait ce qu'il devait demeurer longtemps: un poète déchiré entre sa fidélité aux éléments (l'eau surtout), une fois pour toutes équilibrés, imbriqués dans nne organisation violente, passionnée, mais parfaitement « lisible «, et certaine ten· tation de la gratuité, voire de l'absurde, que les surréalistes lui avait communiquée. Un manque d'unité empêchait dès lors ses poèmes, pleins de sel et de vent...

« 276 haute à laquelle il veut parvtnir.

Le côté descriptif, le côté «Marine» qu'il y a toujours eu dans sa poésie, n'a point disparu avec Noir comme la Mer; son regard, cons· tamment sollicité par les rocs, les vagues, les barques et les goëlands, s'est seulement soumis à l'emploi des prismes du symbole et de la synthèse.

Ainsi peut-il écrire aujour­ d'hui: RAVINE Le chant de l'eau qui domine celui des astres L'hymne de patience au sein glacé toute la nuit taraude mon silence Scintille dans le noir plus sombre encore et je m'enfonce hélice du passé.

Tous ces paysages de pierre Que tu traverses les pieds nus tu ne sais plus s'ils sont réels mais tu veux que ta solitude ouvre des paupières brûlantes dans une grotte sans issue.

(Noir comme la Mer) Ce poème; comme tons ceux que Louis Guillaume a réunis dans Noir comme la Mer, a pour moi la résonance d'une conclusion.

J'entends que, dans ce recueil, le poète s'est enfin «résolu en soi-même», qu'il a fait son unité.

Une grande faim de fraternité humaine l'anime ; sa spiri· tualité n'est pas moins exigeante ; il aime les choses quoti· diennes ; il les a dans la main ; il les soupèse en plasticien­ né ; mais un hiéroglyphe le bouleverse, une légende l'exalte et il est pareillement chez lui dans les jardins suspendus de Babylone et sur un chalutier breton.

Dans Noir comme la Mer se trouve exprimée avec un bonheur constant cette aisance à circuler en tous temps, en tous lieux, réels ou sur­ réels.

Cette réussite d'un homme est aussi celle d'une poésie.

Guillaume, mieux que quiconque, prouve aujourd'hui la légitimité des efforts qu'avec sa génération il poursuit depuis· trente ans pour« refaire» le lyrisme, et permettre enfin que le poème exprime la totalité de l'homme.. »

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