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Madame de Staël

Publié le 16/02/2011

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Sans être un écrivain de génie, Mme de Staël a rendu aux auteurs un service appréciable en indiquant les sources principales d'une rénovation poétique et en proclamant la nécessité d'une littérature nationale qui soit en harmonie avec les mœurs et les idées modernes.    Mme de Staël: une esthétique fondée sur V imitation des littératures étrangères.    Mme de Staël (1766-1817), née Germaine Necker, femme d'une rare intelligence, forme, par son éducation et les aspirations variées de son tempérament, la transition qui doit mener des salons du XVIIIe siècle au seuil du Romantisme. L'indépendance de ses opinions lui attira l'animosité de Napoléon, et finalement l'exil.    Causeuse impénitente, curieuse d'idées neuves, caractère généreux, elle a exercé un ascendant réel, et, malgré l'absence des qualités de style, aucune des œuvres qu'elle a laissées n'est indifférente.    Ses écrits sont surtout intéressants par des idées nouvelles.    Dans le livre de la littérature (1800) elle s'est efforcée de montrer le rapport qui existe entre les œuvres et les institutions sociales de chaque siècle et de chaque pays. C'est le premier essai où l'on ait associé d'une façon suivie la critique littéraire à l'histoire : il s'en dégage cette idée que la littérature classique ne pouvait convenir qu'à l'Antiquité.    Le livre de l'Allemagne (1810) est un exposé extrêmement favorable des mœurs, de la littérature et de la philosophie allemandes. Mme de Staël a été frappée, puis séduite par la mentalité germanique qui, sous une apparence lourde, cachait un sérieux dont la profondeur étonne sa légèreté de Française : elle admire la simplicité du caractère allemand et analyse les chefs-d'œuvre de Schiller et de Gœthe. Elle révélait en même temps :    • Les sources d'une poésie fondée sur le mystère des choses, le sentiment et la religion, indiquant déjà plusieurs thèmes que devait développer Lamartine;    • Les principes de la philosophie allemande, nullement rationaliste, mais intuitive et universelle, englobant dans une synthèse confuse et puissante toutes les forces de l'âme et l'explication du monde : « Ils regardent le sentiment comme un fait, comme le fait primitif de l'âme. «    Son influence a sans doute orienté les premiers essais du lyrisme français.    Le style, chez Mme de Staël, terne et diffus, est très inférieur à la pensée. Cependant elle n'en a pas moins exercé, autant par ses théories que par les modèles qu'elles désignait, une grande influence sur les origines du romantisme (dont elle a, la première, popularisé le nom), en montrant que seule une poésie nationale et chrétienne, « ayant ses racines dans notre propre sol «, était appropriée à notre civilisation et qu'il faudrait s'inspirer de la tradition du Moyen Age et des littératures du Nord : « La littérature des anciens est chez les modernes une littérature transplantée. «

« MME DE STAËL (1766-1817) La première des femmes En un temps où les femmes n'avaient pas toujours le droit à la parole, il est normal que l'œuvre, l'action et les idées de Mme de Staël soient apparues, en elles-mêmes, comme un scandale.

Mais ce que dit cette œuvre dérangeait aussi un certain nombre de conformismes et d'ordres établis contre lesquels Mme de Staël se voulut le porte-parole de l'élan, de la liberté, de la générosité.

Le milieu où naît Germaine Necker peut expliquer ces aspirations : son père, financier protestant genevois, va devenir l'homme politique que l'on sait, intelligent et populaire, au temps de la monarchie finissante : sa fille lui restera très attachée (un texte de 1804 en fait foi) ; elle a aussi connu dans le salon de sa mère la mouvance encyclopédiste, ce qui ne l'empêche pas pour autant d'admirer Rousseau (des Lettres sur cet auteur en 1788, après des œuvres de jeunesse, notamment théâtrales).

À vingt ans, elle épouse le baron de Staël-Holstein, ambassa­ deur de Suède, mais entretient vite une liaison avec Louis de Narbonne, le premier d'une série d'amants où l'on comptera aussi Benjamin Constant, et, à la fin, John Rocca.

Au moment de la Révolution, son activité enthousiaste des dét)uts ne lui évite pas les ennuis : elle est obligée de quitter Patis et la France, mais continue de s'intéresser à la politique française (Réflexions sur le procès de la reine, 1793) ainsi qu'à ses amis en danger.

Elle revient en 1795, avant d'être de nouveau chassée, toujours en raison de ses amitiés fidèles (Talleyrand lui devra son ministère) et de ses démêlés avec le pouvoir en place, quel qu'il soit.. »

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