Nathaniel Hawthorne
Publié le 08/04/2013
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Ecrivain américain hanté par le péché et l'impossible rédemption, Nathaniel Hawthorne reste l'une des figures marquantes de la littérature puritaine.

«
texte le plus autobiographique, Le
Livre des merveilles et Les Contes du
bois touffu.
Les dernières années
E
n 1853, la vie de !'écrivain
prend une autre direction : il
est nommé consul des États-Unis à
Liverpool par son ami de vieille
date, Franklin Pierce, devenu pré
sident.
Avec sa famille, il passe
quatre ans en Grande-Bretagne,
puis deux ans en Italie.
De retour
en Amérique, il publie, en 1860, Le
Faune de marbre, conte à la fois
Les chutes du Niagara.
Hawthorne participa à la redécouverte
des beautés du paysage américain ·
réel et fantastique, ins
piré par son séjour à
Rome.
Ce sera son der
nier texte important, car,
épuisé et toujours plus
éloigné de la vie réelle,
il meurt en mai 1864, en
laissant quelques récits
inachevés et de moindre
qualité que ses œuvres
antérieures.
Une dua lité psychique et littéraire
L
t œuvre de Nathaniel Hawthorne
est à l'image de sa vie: sombre
et austère.
L' écrivain nous propose
des personnages torturés, hantés par
l'idée de culpabilité et voués à la so
litude.
La notion de péché sous-tend
toute l'œuvre de Hawthorne, qui
aime fouiller dans la conscience de
ses personnages et mettre à jour
leurs côtés les plus sombres.
Mais
!'écrivain est également fasciné par
l'ambiguïté qui peut exister entre le
bien
et le mal.
Ainsi, dans La Lettre
NOTES DE L'ÉDITEUR
« ...
Nathaniel Hawthorne nous paraît être,
ex aeq'uo avec son génial contemporain
Edgar
Poe, l'un des deux écrivains
américains -héritiers des romantiques
allemands Tieck, Hoffmann, Arnim -qui
ont porté
l'art du conte fantastique à son
plus haut niveau de raffinement littéraire.
Névropathe, comme l'était l'auteur des
Histoires extraordinaires, Hawthorne a,
comme lui, su transcender ses
hallucinations et ses phobies pour
en faire
des objets de beauté
à l'usage de ceux pour
qui la poésie se confond avec cet envers ou
ce prolongement du réel que
l'on nomme
aujourd'hui la surréalité.
»Henri Parisot,
L'action du
roman Le Faune
de marbre se situe à Rome
«The Wayside ,.,
la maison
de Hawthorne
à Concord
avant-propos de La Fille de Rappaccini et
autres contes,
1972.
«Peu d'écrivains ont eu, au même degré
que Hawthorne, le don de lire dans les
cœurs, de pénétrer tous les déguisements, et
de mettre impitoyablement à nu les tares
d'une conscience troublée.
» L.
Dhaleine,
Nathaniel Hawthorne, sa vie et son œuvre,
1905.
«
...
Hawthorne finissait par ne voir dans le
monde extérieur
qu'une image visible du
monde intérieur, mais
il observait le monde
extérieur comme seuls savent le faire le
mystique et le poète, j'entends par là
qu'il
avait un regard précis et capable de la plus
1, 3 Cabinet des Estampes, B.N.
2 coll.
Viollet 4 tableau de Church / Edimedia 5 tableau de J.
T.
Hansen/ Edimedia
écarlate, l'héroïne, Hester
Prynne, commet un péché en
trompant son mari, mais ac
quiert une certaine grandeur
d'âme en affrontant la honte
et les souffrances provoquées
par son adultère.
Il y a chez
Hawthorne une sorte de dé
doublement psychique, qui se
retrouve dans ses écrits :
1' abo
minable se mêle au divin, la
cruauté à la bonté et la culpa-
bilité
à l'innocence.
Hawthorne est
un poète de l'étrange, il décrit les fan
tômes de son imaginaire et aime
mettre en scène des personnes au des
tin maudit, dans un style allusif, nourri
d'allégories et de symboles.
Tout
comme son ami l' écrivain Herman
Melville, Hawthorne est d'un grand
pessimisme et professe des idées
non
conformistes pour l'époque, comme
la notion d'une« nécessité» du mal.
Il se trouve tout naturellement opposé
aux thèses optimistes du mouvement
transcendantaliste (auquel
pourtant
il a participé à une certaine époque
de sa vie), mouvement qui clame la
bonté innée de l'homme.
Face à sa propre
œuvre, Hawthorne
réagit d'une manière
partagée : il se sent
fier de son travail,
mais il ne peut s 'em
pêcher de ressentir
une certaine culpabi
lité,
car le puritain
qu'il est considère
le travail d'écrivain
comme un acte futile
et vain.
longue attention.
» Julien Green,
Nathaniel Hawthorne, La Table Ronde,
juillet 1952.
« Il est certain, pourtant, que ce grand
pouvoir de noirceur, chez Hawthorne, tire
sa force de son recours à ce sens calviniste
de la perversion innée et du péché originel.
Il n'y a pas d'esprit qui pense qui en soit
entièrement libre.
Car, à certains moments,
l'homme ne peut pas peser ce monde sans
ajouter dans le plateau de la balance, pour
en rectifier l'équilibre, quelque chose qui
ressemble au péché originel.
» Herman
Melville, in
The Literary W orld, 17 et
24 août
1850.
HAWTHORNE 01.
»
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