Nelson Mandela

Colonie britannique, l'Afrique du Sud connut depuis la victoire du parti nationaliste en 1948, un programme de ségrégation implacable, appelé “ apartheid ”. Le gouvernement des Afrikaners instaura sous l'impulsion du Premier ministre, le Dr Malan, toute une série de lois visant à établir une séparation totale entre les Blancs et les Noirs, au prix d'une répression sanglante. Jusqu'aux années 90, et notamment à partir de la proclamation de la République (1961), la politique de l'apartheid fut renforcée, aggravant les tensions nationales (même au sein de la population blanche) et internationales. C'est dans ce contexte que Mandela, petit-fils d'un chef xhosa, tenta de faire reconnaître la liberté et l'égalité des races (“ un homme, une voix ”). Le chef historique du Congrès national africain (ANC) fut arrêté en 1965 et condamné à la prison à vie. Durant sa longue détention, les dirigeants sud-africains regroupèrent sur le critère de la langue les populations non blanches dans des “ homelands ”, minuscules territoires destinés à affaiblir l'opposition noire. Face à la pression internationale de plus en plus asphyxiante, le président De Klerk, élu en 1989, favorisa la reprise du dialogue, notamment en libérant Mandela. Ce dernier renonça à la lutte armée au nom de l'ANC, contre la promesse de l'abolition de l'apartheid. Les deux hommes entreprirent des négociations (en dépit d'oppositions internes violentes) qui aboutirent aux premières élections multiraciales (1994) et à la présidence de Mandela.