Percy Fawcett

« Fawcett naquit en 1867 à Torquay, en Angleterre.

A propos de sa jeunesse, il écrivit plus tard qu'il n'avait pas connu d'amour paternel.

Le sentiment de ne pas être heureux, qu'avait causé chez lui ce manque d'affection, continua à marquer son existence lorsqu'il s'engagea dans l'armée pour y devenir officier d'artillerie en 1886.

Sa formation militaire fut en tout cas une excel­ lente préparation à la vie d'explorateur qu'il allait mener.

En 1906, alors qu'il avait le grade de ma­ jor, il fut chargé d'une mission qui allait changer son existence.

Le gouvernement de la Bolivie avait demandé à la Royal Geographical Society de Grande-Bretagne d'intervenir en tant qu'arbitre dans le litige de frontière qui opposait le Pérou, la Bolivie et le Brésil.

Un officier devait être désigné pour contrôler le tracé des frontières, au nom de A droite: Dessin du plus jeune fils de Fawcell, Bryan.

On y voit l'at­ taque de poissons carnivores.

Ces poissons étaient un des nombreux dangers des voyages sur les riviè­ res.

A gauche: Fawce/1 (devant, au centre) et sa troupe, à la source de la Verde dans le Mato Grosso.

la Bolivie.

En fait, cet officier se devait d'être da­ vantage un explorateur qu'un surveillant, car une grande partie du territoire contesté était encore in­ connue.

Fawcett, qui avait suivi très brillamment une for­ mation de la Royal Geographical Society sur le bornage des frontières, fut choisi pour mener à bien cette tâche.

Durant cinq ans, Fawcett se livra à ce travail pour le compte du gouvernement boli­ vien.

En 1910, il remit sa démission de l'armée, le gou- vernement britannique ne consentant plus à le li­ bérer pour ce travail à l'étranger.

Lors de sa pre­ mière exploration, en 1906 et 1907, il se dirigea vers les rivières appartenant au cours supérieur de la Madeira et du Purus, en particulier l'A buna et l'Acre, qui forment la frontière septentrionale de la Bolivie.

Très vite, il put se rendre compte des difficultés du travail à l'intérieur des terres: les moyens de com­ munication faisaient défaut, et son premier cam­ pement n'avait rien de séduisant pour un explora­ teur qui sortait à peine de la jungle.

Des crocodiles et des poissons carnivores peuplaient les rivières, la forêt grouillait de serpents aux morsures mor­ telles et des nuées de moustiques rendaient les voyageurs à moitié fous.

En outre, les instruments de mesure qu'aurait dû fournir le gouvernement bolivien n'arrivaient pas.

Néanmoins, on deman­ da à Fawcett de poursuivre ses travaux dans la partie orientale de la Bolivie, sur le fleuve Para­ guay qui n'avait pas encore été cartographié.

Avant de commencer, il revint en Angleterre pour visiter sa famille.

La ligne frontalière dont Fawcett devait s'occuper longeait une rivière peu connue, qui ne figurait encore sur aucune carte: la Verde.

La région était si inhospitalière et impraticable qu'il s'en fallut de peu qu'il n'y laissât la vie.

Cinq des porteurs qui l'avaient accompagné moururent peu de temps après leur retour.

En 1909, il était de nouveau sur la Verde pour établir, avec la Bolivie et le Brésil, la frontière qu'il venait de reconnaî­ tre.

Ensuite, de Montevideo, il gagna la Bolivie par mer, en passant par le détroit de Magellan.

A La Paz, la capitale bolivienne, le président invita Fawcett à poursuivre son travail sur la frontière entre le Pérou et la Bolivie.

Lorsqu'il revint à La Paz en 1911, il s'aperçut que les conflits frontaliers entre le Pérou et la Bolivie avaient occasionné des tensions telles que les deux pays étaient sur le point d'entrer en guerre.

Faw-. »