POE

« naires », des « histoires grotesques et sérieuses» (Baudelaire).

P~ s'ins­ pire parfois de l'actualité scienti­ fique, des théories de Mesmer sur l'hypnose (La Vérité sur le cas de M.

Valdémar), des explora­ tions polaires (Les Aventures d'Arthur Gordon Pym, son unique roman, 1838) ou de l'archéologie (Conversation avec une momie).

Il s'inspire également des faits divers tels que la presse les restitue et invente le genre du roman policier moderne.

Trois célèbres nouvelles, Double Assassinat dans la rue Morgue, Le Mystère de Marie Roget et La Lettre volée, ont pour héros un détective amateur, Dupin, qui est sans aucun doute le modèle de Sherlock Holmes (Conan Doyle) et d'Her­ cule Poirot (Agatha Christie).

Dupin est un esprit fort du rationa­ lisme ; ses déductions logiques l'entraînent à des conçlusions dérai­ sonnables, voire mons­ trueuses : le premier assas­ sin moderne, celui de la rue Morgue, n'est pas un homme mais un singe ! Du rôle inédit de l'intelligence S i Poe poursuit pas à pas des développe­ ments rationnels, dont la progression constitue la trame d'une nouvelle par exemple, c'est pour faire surgir un élément horrible, archaïque ou NOTES DE L'ÉDITEUR « Les drogues, les femmes, l'autodestruction, mais à tout prix, l'extase d'une conscience intensifiée et le sens de l'amour, du flux.

L'âme humaine, en lui, était hors d'elle, mais elle n'était pas perdue.» D.

H.

Lawrence,« Edgar A.

Poe», Études sur la littérature américaine, Éditions du Seuil, 1948.

« Ses visées artistiques s'accompagnèrent d'une attitude scientifique, ce qui n'avait John et Frances Allan, parents adoptifs de Poe Affiche de G.

Marie pour la pièce « Hop-Frog,.

La mère de Poe, Elisabeth Hopkins Poe, mourut en 1811 jamais été le cas auparavant; c'est grâce à elle que Poe étudia le cerveau humain plutôt que les procédés de la fiction gothique (le fantastique avant lui) et qu'il travailla avec une connaissance analytique des sources réelles de la terreur.

» H.

P.

Lovecraft, Épouvante et surnaturel en littérature, C.

Bourgois éditeur, 1969.

« Il est deux écrivains nord-américains sans lesquels la littérature de notre temps serait inconcevable ou pour le moins très différente de ce qu'elle est : Poe et W ait 1, 2 dessins de Poe , Lily Library, Indiana University, Bloomington / D.R .

3, 5, 6 Harlinguc-Viollct 4 coll.

Viollct impensable.

Après avoir connu un réel (et rare) succès avec son poème The Raven (Le Corbeau, 1845), Poe va écrire un curieux texte mettant en valeur le rôle de l'intelli­ gence dans la conception de ce poème.

Cette notion du rôle de l'intelligence dans l'art trou­ vera un large écho en France, chez Baudelaire, Mallarmé et Paul Valéry.

Dans cet ordre · d'idée, Poe publiera un vaste poème cosmogonique, Eurêka, essai sur le monde matériel et spi­ rituel (1848).

Poe, devenu auteur à succès (Le Scarabée d'or en 1843 ou Le Canard en ballon en 1844), va être éprouvé par un nouveau malheur.

Sa jeune femme sombre dans une maladie qui se transforme en une longue agonie.

Il la veille sans cesse mais malgré ses soins empres­ sés, Vrrginia meurt en janvier 1847.

Poe se remet à boire.

Une solitude active D ans ses dernières et sombres an- nées, Poe donne de nombreuses lectures publiques et des confé­ rences (comme sur Le Principe de la poésie, en 1848).

Dans les revues paraissent de très beaux poèmes, Eulalie, A Hélène (il s'agit 1c1 d'Hélène Whitman, femme de lettres qu'il aurait voulu épouser), Annabel Lee, Ulalume.

Poe doit se rendre à New York pour certaines conférences, mais il s'arrête à Baltimore et disparaît.

Il est retrouvé ivre mort ; conduit à l'hôpital, il y meurt le 7 octobre 1849.

Whitman.( ...

) Non moins riche est l'influence de Poe [que celle de Whitman] et beaucoup plus diverse.

L'art conçu comme une opération de l'intelligence et non comme un don de l'esprit fut formulé pour la première fois dans son ouvrage The Philosophy of Composition, qui date de 1846, et se prolonge dans Baudelaire, dans le symbolisme et dans Paul Valéry.

» J.

L.

Borges, présentation de La Lettre volée d'Edgar Poe, La bibliothèque de Babel, Retz-Franco Maria Ricci, 1979.

POEOI. »