Pouchkine
Publié le 08/04/2013
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D'emblée, Pouchkine éveilla les esprits libertaires et inaugura une nouvelle littérature russe. Les écrivains de la génération qui le suit immédiatement - Gogol, Lermontov, Tourgueniev, Dostoïevski, Tolstoï - ont tous lu Pouchkine dès leurs jeunes années. Les compositeurs russes Tchaïkovski et Moussorgski ont également composé d'après son oeuvre nombre d'opéras: Eugène Onéguine, La Darne de pique, Boris Godounov, etc.

«
riales.
Sa langue est le
russe, la seule qui soit
parlée dans tout l'empire,
ses vers sont générale
ment des octosyllabes ré
guliers.
Pouchkine aspire
avant tout à écrire des
contes populaires, d'abord
d'inspiration romantique
(Le Prisonnier du Cau
case, Les Tziganes,
La Fon
taine de Bakhtchissaraï)
ou orientale (Tsar Saltan).
Après avoir surmonté l'en
quête provoquée
par son poème
sacrilège (La Gabréliade), il publia
ses deux premiers tomes de Poésies
(1829) et, en
1830, ses premiers
contes étranges ,
Les Récits de
Belkine.
Des abîmes de l'âme
à ceux de l'empire
L
es contes populaires des débuts
de Pouchkine devinrent rapide
ment des contes fantastiques.
L'âme
de leurs héros est le théâtre de sur
gissements imprévus, d'angoisses,
de folies que
l'on croyait profondé
La maison familiale à Mlkhà1lovskoïe
Pouchkine (deuxième
armée jusqu'à Moscou et allant
même jusqu 'à régner avant d'être
assassiné à son tour.
C'est la thèse de
sa tragédie Boris Godounov.
Quant au second , il se fit passer pour
Pierre III après
la mort de celui-ci
(assassiné dit-on
par son épouse la
Grande Catherine)
et entraîna des
cosaques dans une rébellion qui fut
sévèrement réprimée.
Insatisfait de son Histoire de la
révolte de Pougatchov, qu'il jugeait
trop formelle, Pouchkine
en fit le
sujet de
La Fille du capitaine , son
unique roman.
La Dame de pique
L'
officier
de police Benkendorf
continue de lire, mais surtout
de censurer les écrits de Pouchkine,
qui doit solliciter des autorisations
pour ses moindres faits et gestes.
Lorsqu'il épouse Natalia Gontcha
rova, le tsar et la cour jettent sur elle
leur dévolu.
ment enfouies et qui refont
soudain surface.
C'est le
cas de ce hussard, en gar
nison dans une province
reculée, tout entier happé
dans un sabbat onirique qui
continue de le hanter à ce
jour (Le Hussard), ou de
Marie, héroïne de Poltava,
qui devient folle.
Autres
exemples de ces abîmes de
l'âme russe, les imposteurs
à gauche) entouré de ses
amis écrivains Krylov,
Gneditch
et Joukovski
Pouchkine, qui évitait les mondani
tés , tente
en vain de l'y soustraire.
Nicolas
1er le nomme, ironie de sa
part, gentilhomme de la Chambre
pour garder le couple auprès de lui.
De ce poste qui lui assure l'accès aux
archives impériales, Pouchkine ne
peut démissionner.
Apprenant que
l'empereur lui-même lit les lettres
qu'il écrit à sa femme, Pouchkine ne
se prive pas de le charger de
l'une
d'elles ; c'est la fin de l'estime réci
proque
que se portent les deux
hommes.
Grigori Otrepiev et Pougatchov.
Le
premier se fit passer pour Dmitri,
fils
d'Ivan IV le Terrible, assassiné
par Boris Godounov , entraînant une
Portrait de sa femme,
Natalia Gontcharova,
par Brullov (1831)
NOTES DE L'ÉDITEUR
Le poète Pouchkine fut tôt remarqué en
France.
Un écrivain qui devait se
reconnaître de multiples affinités de style
avec lui en a été le
principal propagateur :
il
s'agit de Prosper Mérimée (1803-1870).
On
peut estimer que la connaissance de
Pouchkine en France passa nécessairement
par sa plume .
Il est moins connu que
Pouchkine qui, de son côté,
fit découvrir
Mérimée en Russie.
Il publia une traduction
de ses Poèmes illyriens en 1833 et, dans le
1 Edimédia 2, 3, 4, 5 éd.
La Farandole, Paris, 1969 / D.R.
So vre mennik (« Le Contemporain », revue
qu'il a fondée et dirigée) en 1835, des
Chan ts slaves occidentaux inspirés de
La
Guzla du même Mérimée.
Lorsque
Pouchkine fut tué par son rival français (qui
fit une longue carrière politique en France),
Mérimée décida d'approfondir sa
connaissance
du poète russe.
Il fit des
recherches biographiques jusqu' auprès du
frère de Pouchkine, des recherches
histo riques sur Pougatchov par exemple
(le
fau x Dj!métrius de Bori s Godounov) et
enfin et surtout traduisit nombre de ses En
1834, Pouchkine publie avec suc
cès
La Dame de pique.
Cette courte
nouvelle, qui mêle la précision de la
description réaliste à une atmosphère
de conte fantastique, est tenue pour
l'un de ses chefs-d'œuvre.
textes.
Sa traduction de
La Dame de pique
(Pikovaïa Dama) est à la mesure
du génie
de Pouchkine .
Le lecteur qui voudrait s'en
faire une idée plus littérale peut la comparer
à la traduction d'André Gide et Jacques
Schiffrin (Gallimard, 1935).
Comme
l'observe Gide dans sa préface :
« Quand
[Pouchkine] dit :
" Hermann frémissait
comme
un tigre ", Mérimée ajoute :" à
l 'affût
" .
Quand il penche Lizavéta sur un
livre, Mérimée dit : " gracieusement " .
Cet écrivain charmant marque ainsi sa
manière ...
»
POUCHKINE 01.
»
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