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RENÉ GUY CADOU

Publié le 06/09/2012

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Venu à la poésie sous le double parrainage de Pierre Reverdy et de Guillaume Apollinaire. René Guy Cadou nous envoyait du collège, vers sa seizième année, de courts poèmes où nous entendions déjà se former la voix qui serait la sienne propre, identifiable entre toutes. Comme :Reverdy, il s'affirmait partisan d'une poésie brute, en train de se faire, à grands coups de coeur, à grands éclairs d'images nues, plutôt que d'une discursive et mutilante élaboration ; mais, comme Apollinaire, il aimait aussi la musique à la fois simple et savante des complaintes et, non moins, certain ordre sonore et plastique traditionnel où l'auteur d'Alcools était miraculeusement parvenu à intégrer les sensations les plus fugaces, les illuminations...

« POÈTES FRANÇAIS D'AUJOURJl'HUt poète dont h dialectique est celle du cœur, urt 11oète dont les vers coulent de source et qui résout, cemme en ~e jouant, la difficulté perElanente de dire pleinement et par• faitement ce qtù exige d'être dit : LA FILLE SAU"0/.GE Solitude épargnée au nom du végétal Front des béliers plus lourds que les pierres tombales Essaim blond des genêts, ciel à cors et à cris Octobre, passager têtu des boiseries Ah qui dira jamais les roseraies natales Elle est là dans le trèfle azuré de la crèche Dormante des chemins au fond des pailles fraîches Belle à fermer les yeux, jalouse du revoir Et quand les portes bleues dérivent dans le soir Elle essuie sur sa joue une larme qui sèche Où sont-ils les jongleurs impériaux des clairières Les biches revenues des noces printanières Bois tendres à graver un amour maladroit Et ces mufles de feu qui laissent dans les doigts La chaleur et le don des caresses premières Aux torses des sapins tu confies tes étreintes Une feuille glacée trouble ta face peinte 0 reine menacée en secret par midi Tandis que dans l'air neuf où tu t'es endormie On entend les grelots de la rosée qui tintent Eveille-toi beau col que lisse la rivière Visage mesuré à la toise des pierres Une flèche brisée te montre le chemin Et tu guides dans l'ombre épaisse de tes mains Ce cœur ensanglanté par les griffes dn lierre Ah c'est ainsi qu'il faut refaire les naissances Reprendre le ruisseau à ses pâles sentences Aux neiges du matin baptiser le moineau. »

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