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ROMAINS Jules

Publié le 17/01/2022

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VIE Originaire de Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire), Jules Romains — né Louis Farigoule, le 26 août 1885 — vécut à Paris une jeunesse tout occupée à de brillantes études (Lycée Concordet, Ecole normale sup.). Professeur de philosophie (à Brest, Laon, Nice), il quitte l'enseignement en 1919, après une guerre où il a manifesté, notamment dans des poèmes, sa volonté de pacifiste et d'Européen. Homme de lettres aux dons multiples, à la verve riche et caustique, il a publié dès 1908 un recueil poétique, « La Vie unanime «, par laquelle il illustre sa théorie, non seulement littéraire mais philosophique, de l'Unanimisme (prise de conscience par la joie, l'amitié, l'amour, du « continu psychique « dans lequel l'homme, au sein du groupe, venant du passé, en route vers l'avenir, se trouve entraîné). Célèbre après l'énorme succès remporté par sa pièce « Knock « (1924), docile aux exaltations de sa jeunesse (« la belle époque «), il n'hésite pas à faire de son œuvre littéraire l'expression d'un engagement qui prend parfois des formes politiques, évidentes dans ses essais (« Problèmes européens «, « Le Couple France-Allemagne «) comme dans ses romans (« Les Hommes de bonne volonté ›,). 

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« Knock.

On aurait pu croire que Romains, promu au rang d'émule de Molière, poursuivrait désormais uniquement unecarrière glorieuse d'auteur dramatique.

Il n'en fut rien.

L'universalité de ses dons le poussait dans tous les domainesqu'il se sentait apte à conquérir.

Sans doute a-t-il donné plusieurs autres pièces, et non sans succès, depuis lepoème dramatique de Cromedeyre-le-vieil jusqu'à la féerie de Donogoo, en passant par des comédies ou des dramestels que M.

Le Trouhadec saisi par la débauche ou le Dictateur, et on lui doit d'autres recueils de poésie, telle l'Odegénoise, mais en même temps il rassemblait un public de lecteurs de plus en plus large autour de sa productionromanesque (notamment Quand le navire...) et il poursuivait, dans le secret de son imagination créatrice, le trèsvaste dessein de cet immense édifice, les Hommes de bonne volonté, dont le premier volume parut en 1932 et levingt-septième et dernier en 1946, six d'entre eux ayant été publiés d'abord en Amérique où Jules Romains s'étaitvolontairement exilé pendant l'occupation de la France. Ce n'est pas dans un exposé aussi bref que celui-ci que l'on pourrait embrasser toute l'étendue de cette fresquesociale et historique qui peint toute la vie française et les destins de l'Europe depuis l'année 1906 jusqu'au milieu del'entre-deux-guerres.

La postérité dira si l'ensemble de ce panorama lui demeure présent à l'esprit, mais d'ores etdéjà on tient pour assuré que telle ou telle partie du tableau ne pourra plus s'effacer de la vision ni de la mémoire.S'il fallait n'en indiquer qu'une seule, le choix de Verdun s'imposerait.

Nulle part ne s'affirment mieux l'intelligence desfaits, les facultés de re-création, de synthèse et d'exposition, bref le talent souverain de l'auteur qui a réussi cettegageure apparente, n'ayant point participé à la grande bataille de 1916, d'en donner l'image la plus véridique, del'aveu même de ceux qui combattirent.

Cette réussite n'est comparable qu'à l'évocation de la campagne de Russiedans Guerre et Paix, de Tolstoï. A son retour en France, après la Libération, Jules Romains fut élu à l'Académie française (1946) et il se vit investird'importantes responsabilités dans divers secteurs de la vie culturelle.

Mais ni les honneurs ni l'âge n'ont ralenti sesactivités créatrices : des essais, des récits et des romans (ainsi le Fils de Jerphanion, Mémoires de MadameChauverel, Portraits d'inconnus) sont venus s'ajouter à la longue liste de ses ouvrages. Il serait prématuré de donner dès à présent un jugement d'ensemble sur cet oeuvre qui n'est d'ailleurs pas achevé.Mais il n'est pas interdit d'anticiper sur les jugements futurs.

Ce n'est pas être téméraire que d'attribuer au temps,au recul, le pouvoir de mieux situer chaque moyen d'expression d'un auteur, théâtre, poésie, roman, essai, et de luiattribuer son importance relative, ses proportions exactes par rapport aux autres, enfin assurer l'équilibre desvaleurs.

Dans cette perspective d'avenir, quand les nouvelles vagues se seront successivement étalées, il estconcevable que l'on voie les monuments poétiques édifiés par Jules Romains prendre une ampleur, une hauteur, quela majestueuse architecture des Hommes de bonne volonté offusque à nos regards contemporains.

En tout cas iln'est pas trop tôt pour estimer que la postérité aura le droit de voir, dans tout l'oeuvre de Romains, pendant plusd'un demi-siècle, sans écart, sans défaillance, l'affirmation constructive d'un classicisme moderne.. »

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