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SAINT GRÉGOIRE DE NAREK

Publié le 18/04/2012

Extrait du document

En face d'une telle coalition de l'ennemi à triple tête, n'y aurait-il point de possibilité de salut? Grégoire ne peut se résoudre à l'admettre; au contraire il prend courage et il espère, car il sait qu'au Tribunal où se déroulera son procès, le juge est le Christ à qui rien n'est caché, les fautes dans toutes leurs racines, et leurs ramifications, les péchés conscients et même les subconscients (prière 6, pp. 82-83). Qui plus est, le même Christ est aussi le plaideur, l'accusateur, qui sait tout. Dès lors, inutile de vouloir cacher la moindre faute, il n'y a qu'à les étaler toutes, à les grossir même, car, n'est-il pas écrit dans l'Écriture que celui à qui on pardonne plus aime d'autant plus et c'est cette Écriture qui est le code de loi dudit Tribunal....

« son procès avec Dieu, plus précisément le procès de l'homme avec Dieu, le Salut éternel de l'homme, y compris le sien bien entendu.

Je fais remarquer une fois pour toutes que cet homme était certes un « ange revêtu d'un corps mortel » comme le qualifiera le saint archevêque de Tarse, Nersés de Lam bron ( t en 1 1 g8), au zèle de qui nous devons la plus belle et la plus ancienne copie de l'œuvre de Grégoire.

C'est à ce manuscrit que nous empruntons le portrait ci-joint de Grégoire.

Mais celui-ci avait une telle idée de la grandeur de Dieu et de la nature pécheresse de l'homme, dont il constate en lui toutes les racines, qu'il se regarde comme étant responsable des péchés de l'humanité.

« Moi dans mon corps et dans mon âme je ressens toutes les conséquences néfastes du péché et je souffre les douleurs d'un enfantement mortel.

« Je déplore le sein qui m'a enfanté dans les douleurs, je plains les mamelles qui m'ont allaité.

Pourquoi n'ai-je pas sucé du fiel coagulé au lieu de lait?» (Prière 22, Kéchichian, p.

145.) Tout le corps du livre montre que Grégoire est constamment hanté par le vif sentiment de trois tristes réalités : l'attraction vers le bas qu'exerce le corps dans le composé humain, la première conséquence de cette attraction est le péché, ce mal maudit pendu au cou de chaque homme, enfin à cela s'ajoute l'action perfide de Satan, l'ennemi aux mille astuces.

En face d'une telle coalition de l'ennemi à triple tête, n'y aurait-il point de possibilité de salut? Grégoire ne peut se résoudre à l'admettre; au contraire il prend courage et il espère, car il sait qu'au Tribunal où se déroulera son procès, le juge est le Christ à qui rien n'est caché, les fautes dans toutes leurs racines, et leurs ramifications, les péchés conscients et même les subcons­ cients (prière 6, pp.

82-83).

Qui plus est, le même Christ est aussi le plaideur, l'accusateur, qui sait tout.

Dès lors, inutile de vouloir cacher la moindre faute, il n'y a qu'à les étaler toutes, à les grossir même, car, n'est-il pas écrit dans l'Écriture que celui à qui on pardonne plus aime d'autant plus et c'est cette Écriture qui est le code de loi dudit Tribunal.

« En effet toutes ces troupes du mal, ces armées de l'accusateur, une petite larme perlant aux yeux, - comme fait à la vermine, larves aux multiples pattes, nées de la corruption de la terre, péniblement grouillantes, un filet d'huile ou un tantinet de poison destructeur, une fois qu'ils sont tombés sur elles - ainsi du coup cette larme les dessèche.

Et un faible soupir d'un cœur gémissant, sorti de l'âme, tel un souffle du Midi joint à la chaleur du soleil, fait fondre la rigueur des frimas.

» (Prière 7, p.

85.) Et Grégoire se met à glaner dans l'Écriture les exemples de repentir : David, Salomon, Manassé et Pierre.

« Moi aussi je me repens comme eux, dit Grégoire au Christ, ct je fais mieux qu'eux, je participe par la communion à ton corps et à ton sang, ce qui t'est plus agréable que le martyre.

» Et alors il reprend son « mea culpa » avec un accent déchirant.

« J'ai péché contre ta grande bonté, moi, homme vil, j'ai péché.

J'ai péché contre ta source de lumière, moi, ténébres, j'ai péché.

J'ai péché contre les bienfaits infinis de ta grâce, en vérité, j'ai péché.

« J'ai péché contre la compassion de ton amour céleste, manifestement j'ai péché.

J'ai péché contre Toi qui m'as créé du néant, oui, certes, j'ai péché.

J'ai péché contre les caresses de ta subli~e tendresse, infiniment j'ai péché.

» (Prière 27, p.

164.) Grégoire glane aussi dans l'Écriture d'autres exemples, exemples de foi, d'espérance, d'amour et il dit équivalemment qu'il fait aussi comme eux; il ajoute une prière plus méritoire encore : il prie en faveur de ses ennemis, lui qui avait été calomnié par des envieux et traité d'hérétique.

(Prière 83, p.

444·) En bon avocat, Grégoire s'assure aussi la bienveillance des amis du Christ, celle des anges gardiens, des prophètes, des apôtres, des saints et avant tout celle de la Sainte Mère de Dieu qu'il invoque très souvent.

Mais la 8oe prière marque, dans les états que traversait son âme, consciente de l'horreur du péché en face du juge suprême, une reprise de confiance par l'inter­ cession de Marie.

Voici quelques passages de cette supplication si émouvante.

221. »

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