Sartre et les femmes

« la dialectique* sartrienne de la liberté.

Nul dualisme non plus, puisqu'on n'aime pas une âme seule ou un corps isolé : même le désir le plus cru concerne l'a utre en tant qu'il est lui aussi désir, et donc liberté.

On regarde un regard, et non des yeux.

On désire le désir de l'autre comme désir de soi.

La probléma­ tique sartrienne de l'amour réside dans l'authenticité* et l'or igine de l'amour .

On n'expérimente pas l'amour comme un choix rationnel mais confus de soi-même.

De plus, vouloir un amour absolu et fidèle est parier librement contre sa liberté par le sermen t*.

L 'authenticité n'étant qu'une manière de vivre et de juger son choix, il n'y a pas de modèle possible dans les conduites et les sentiments humains.

Bea uvoir et les autres Sartre a connu de nom breuses femmes dans sa vie.

Une certaine réputation sulfureuse de l'existentia­ lisme a pu en résulter, mélange de réalité , d' ignorance et de mauvaise foi.

Si Simone de Beauvoir est sa compagne, son amour > par opposition aux amours >, ses propres témoignages, ainsi que sa correspondance, indiquent une très grande liberté, difficile à imaginer et à retranscrire dans d'autres vies.

L'exigence de vérité était la règle de Sartre qui vécut seul, resta proche de sa mère.

De l'enf ance du petit Poulou au vieux philosophe, Sartre fut continuellement entouré des femmes qu'il aimait.

L'explosion du féminisme après 1968, la négation de toute .> et l'affirmation de l'égalité et de leurs droits allaient dans le sens des idées maîtresses de l'ex istentialis me.

Il fut également le compagnon de lutte pour l'égalité entre l'homme et la femme, laquelle, non seulement lui paraissait être une évidence de principe, mais qu'il fa llait encore convertir dans les faits.

La gaieté et l'in telligence de Sartre séduisirent autant les femmes, qu'il aimait, que les hommes, qui l'ennu yaient.

le marxisme « [ ...

]j 'ai tantôt tren te-cinq ans, voilà des années que je suis entouré de femmes et je veux toujours en conna ître de nouv elles, ou, du moins, je le voulais encore il y a peu de temps, à présent, c'est fini.

Moi qui m'ennuie crass eusement dans la compagnie des homme s, il est extrêm ement rare que la compagnie des femmes ne me divertisse.

Je préfère porter de plus petites choses avec /es femmes que de philosophie avec Aron.

>> Sartre, Les Carnets de la drôle de guerre, 1939-1940.

La relation de Sartr e aux femmes nous renseigne, non seulement sur sa manière de vivre, mais également sur ses thèses pri ncipales concernant l'e ngagement et la liberté.. »