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STRATIS MYRIVILIS

Publié le 20/04/2012

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Le grand principe est la primauté de la nature : " Nous sommes les amants de la Terre ... Nous conservons au plus profond de notre chair le sceau brûlant de sa beauté " (le Chant de la Terre). Ce n'est ni du coeur ni de l'esprit que naît la poésie de Myrivilis, mais de la nature où elle est infuse, et où l'être la découvre par l'exploration dans la joie de la découverte et l'attirance du mystère. On aurait tort de croire que Myrivilis recherche l'isolement et fuit l'homme. S'il s'attache à la poésie des paysages rares, des fonds de mer et du monde sous-marin, c'est pour étendre le champ des investigations humaines. Les activités qui l'intéressent ou l'émeuvent...

« sorte d'harmonie préétablie, l'être humain participe le mieux, le problème est de savoir comment le mal peut trouver place dans un monde qui a autant besoin de l'homme que l'homme a besoin de lui.

Philosophie naturaliste, où la vision de l'artiste rejoint les considérations du savant.

Aucune métaphysique pour expliquer l'univers.

La seule place consentie au divin est celle de la légende et du mythe, qui, dans la pensée grecque, s'allient intimement à la réalité.

La Grèce est un tout que l'on vit autant qu'on le pense.

Elle ne se construit pas selon un système - et Myrivilis est éloigné de tout ce qui peut paraître systématique.

La guerre a été, pour l'auteur, la cause première de sa création artistique.

Elle est intervenue très tôt dans son destin, de sorte qu'elle l'a tout de suite orienté, le forçant à trouver l'expression qui, de l'anonymat du combattant, saura libérer la personnalité de l'écrivain.

Lorsque Myrivilis accède à la littérature, le roman et la nouvelle sont depuis longtemps constitués, et connaissent déjà des différenciations.

Avec Myrivilis, se crée une « littérature de guerre », qui exercera une forte influence sur l'évolution du roman grec.

Dans d'autres climats, la guerre, par la production qu'elle inspire, constitue un événement de plus offert à l'écrivain; en Grèce, Myrivilis la conçoit non seulement comme un obstacle au cours normal des choses et au comportement naturel des êtres, mais comme une rupture des cadres de pensée qui sont l'espace et le temps.

«Je n'indiquerai ni dates ni lieux, écrit-il, pareilles choses n'existent plus ...

Le temps s'est arrêté.

La terre ne tourne plus.

Les mois se confondent.

Les jours n'ont plus de nom ...

Il semble qu'il n'existe plus ni jour ni nuit.

» Cette conception de la guerre est celle d'un monde différent de celui où la vie humaine se développe.

Elle invite la littérature à être d' « actualité », à se consacrer aux problèmes du moment, à en tirer toutes conséquences quant au comportement intellectuel.

Ce n'est plus une éducation qui prépare à l'événement.

C'est l'événement qui éprouve l'homme, et, avec lui, la société dont il relève.

Les relations entre les humains (entre les États et les individus) sont altérées et posées sur d'autres bases, selon d'autres critères.

Les romans et les nouvelles de guerre de Myrivilis traduisent cette révolution qui dépasse le plan de la chronique ou de l'aventure.

Un aspect nouveau du problème de la mort apparaît : l'accoutumance à la mort.

Du point de vue littéraire, une précision particulière est apportée au réalisme de la vie auquel l'auteur se complaît.

Le grand principe est la primauté de la nature : « Nous sommes les amants de la Terre ...

Nous conservons au plus profond de notre chair le sceau brûlant de sa beauté >> (le Chant de la Terre).

Ce n'est ni du cœur ni de l'esprit que naît la poésie de Myrivilis, mais de la nature où elle est infuse, et où l'être la découvre par l'exploration dans la joie de la découverte et l'attirance du mystère.

On aurait tort de croire que Myrivilis recherche l'isolement et fuit l'homme.

S'il s'attache à la poésie des paysages rares, des fonds de mer et du monde sous-marin, c'est pour étendre le champ des investigations humaines.

Les activités qui l'intéressent ou l'émeuvent sont précisément celles qui sont le plus proche de la nature, les activités collectives dont dépend la vie humaine (travaux de la terre et de la mer).

« Entre la nature et les hommes, a écrit un de ses critiques, il se meut avec une aisance totale.

» Il est exact que, chez Myrivilis, l'image prédomine sur l'idée.

C'est ici la littérature qui tient lieu de philosophie : elle suggère la réflexion en créant le monde de sensations.

Mais cet univers sensible est imprégné de mythologie; on passe insensiblement du réel à la fiction et inversement.

Le mérite de Myrivilis est d'avoir compris l'intime union de la légende et de la réalité; au milieu des préoccupations psychologiques et sociales de la prose grecque, il a été capable de maintenir le mythe comme thème littéraire aussi bien que comme complément nécessaire du réel.

ANDRÉ MIRAMBEL 451. »

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