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TABOUROT Jean (vie et oeuvre)

Publié le 15/10/2018

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TABOUROT Jean (1520-1595). Le chanoine de Langres a pâti de la notoriété de son neveu. Étienne Tabourot. Son œuvre est pourtant fort originale. Né à Dijon dans une famille célèbre de la Bourgogne, d’un père magistrat mais aussi artiste, architecte à ses heures, Jean Tabouret étudia à Dijon et Poitiers, avant de devenir, dès 1542, official (juge ecclésiastique) à Langres et, peu à peu, de collectionner les bénéfices ecclésiastiques de la région. On attribue à ses talents d’architecte un clocher de la cathédrale, mais celui-ci n'aurait pas résisté plus de quelques années. Ce ne sont pas non plus quelques vers de lui, insérés dans les Bigarrures de son neveu, qui lui ont permis d’échapper à l’oubli, mais deux ouvrages tout à fait singuliers, publiés sous le pseudonyme ana-grammatique de Thoinot Arbeau.

« leçons de danse pour plaire en société et « complaire aux damo iselles».

L'auteur prend d'abord la défense de la dan se contre tous ceux qui l'ont blâmée d e pu is l' Anti­ quité, puis il loi assig ne une fonctio n sociale : ce lle de faire « cognoistre s i les a moureux sont sains et dispos de leurs membres ».

Arbeau , qui veut la rattacher aux sept arts libér aux, non seulement l'associe à la musique, mais encore l'appelle «une espèce de rhétorique muette>>, en invoquan t l 'exe mple - par adoxal chez un homme d'Église- de Salomé qui persuada Hérode.

Après une pre mi ère partie sur la danse guerrière, à savoir la marche au son du tambour et du fifre, vient le catalogue des danses récréatives, do nt le vocabulaire mê me disparut avec les maîtres de danse du xvne siècle.

Ce so nt pavanes, basses -danses, gaillardes, voires, cou­ rantes, allema nd es, gavottes, etc., et jusqu'à vingt -trois sortes de branle don t, non sans humour, le branle de l'off ic ial clôt la liste.

Le dernier mot de cet usuel rejoint 1' astronomie : « Practiquez les dan ces et vous rendez compagnons des planettes qui dancent naturellement».

L' Orchésographie est le témoignage Je plus complet et le plus détaillé qu e nous possé dion s sur l a danse au XVT 0 siècle.

B IBLIOGRAPH !E L'Orchésographi e a été rééditée par des historiens de la danse et de la mus ique : Laure Fonta, Paris, 1888, réimpression Genève , Slatk.ine Reprints, 1970; et François Lesure, Genève, Minkoff, 1972.

Un disque réalisé par Claude Flagel («Chant du Monde», LDX 74649) en donne l'illustration musicale U n'y a pas d'études sur Jean Tab ouret, ma is on trouve quel­ ques pages dans L.- E.

Marcel, le Dlrdinal de Givry , Paris, 1926.

t.

II, p.

245-257.

M.SIMONlN TAHUREAU Ja cques (1527-1555).

Tahureau appar­ tient à la fois à l'histoire des idées et à celle de la littéra­ ture.

Disparu à vingt-huit ans, il laisse un e œuvre poéti ­ que intéressante mai s auss i, sous le titre de Dialogues [.

..

] non moins profitables que facelieus, un liv re neuf, im portan t et bizarre que dévora, si l'on en cro it le nom­ bre des rééditions , le public cu l tivé de la se ,conde mo itié du XV Ie siècle.

Né au Mans , Tahureau effectue sous les armes le voyage d'Ita lie, noue à son retour des liens avec laBri­ gade, se marie, et meurt aussitôt après dans son Maine natal.

Le poète (les Premières Poésies, Poiti ers, 155 4; Son­ net s, odes et mignardises à l'Admirée, quelque temps après) n'oc cup e pas en core la place qui lui est due.

Si son prernjer recueil porte, au travers de ses épigrammes, l'influence marquée de Marot , Ta hureau a tôt fait d'assi­ miler les Folastries, puis l es Odes.

Des imitateurs - déjà nombreux à ce moment - de Ronsard, iJ est l'un des plus originaux : Marcel Raymond le range >.

Ou encore, à la manière de Rabelais : « ...

voi un peu comment il deguise ce fol, ct de la grace qu'il a masqué ce pauvre nom de sage au plu s g rand triboullet qui fut onques tribouillé de couilles humaines ».

D e la terre à l'es prit Sa biograph ie Je montre assez, Tahureau est d'abord, comme Noël du Pail, l'homme de sa terre mancelle.

Au monde rural, dont il est proche , il prend ses proverbes : «Qu i ne peur à un moulin aille à J'autre» .

Il en tire un bréviaire politique conservate~tr : les co urti sans sont des émigrés; les robins, aidés des Italiens, des voleurs.

Ce qui sied au noble , ce sont les antiques libertés, que tout paraît menace r.

Aucune de ses certitudes toutefois qui ne soit traversée d'inquiétude.

n place haut la gloire militaire pour sa classe mais peint d'un trait amer et dérisoire sa propre expérience.

Cette pensée déconcertante d'un ami-courtisan qui loue dans les Amadis le bréviaire des «muguets >>, ou d'un anti-Italien qui reçoit les néologismes ultramon­ tains, trouve son point d'ancrage dan s la fonction qu'il réserve au savoir : «l 'esp rit humain [ ...

] encores que. »

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