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TAHA HUSSEIN

Publié le 20/04/2012

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Il perdit la vue à l'âge de 3 ans, ce qui détermina sa vocation pour les études religieuses. Il suivit d'abord l'enseignement de l'école coranique dans son village natal sur la rive gauche du Nil. Lui-même a conté dans le Livre des jours cette enfance malheureuse dans une famille modeste. Certains de ses romans, comme l'Arbre de la misère, font revivre à nos yeux l'image de cette époque de décadence du petit commerce rural. La lutte de l'enfant aveugle qui réussit à pousser ses études jusqu'à l'Université ne peut être appréciée que de ceux qui ont subi une épreuve semblable.

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« voyage en Occident et fait paraître dans ce but plusieurs ouvrages.

Aux Pages choisies de poésie dramatique chez les Grecs succèdent la Constitution des Athéniens, puis des traductions de tragédies de Sophocle sous le titre de Fragments de la littérature dramatique grecque.

En même temps, il vulgarise dans le journal « As-siyâssa >> une histoire de notre littérature et, dans un ouvrage de 1924, des analyses de pièces de notre théâtre, de même qu'il traduit Andromaque de Racine et ,Zadig de Voltaire.

En 1926, un incident capital a réveillé l'Égypte de son sommeil dogmatique, mais a suscité contre Taha Hussein la colère de toute la réaction misonéiste : la parution de son livre sur la poésie anté-islamique.

Il y ébranle les bases de la critique arabe pratiquée jusqu'alors, fondée uniquement sur la tradition orale.

Appliquant sans ménagement les règles du doute cartésien et celles de la m·éthode historique, il constate la fragilité des transmissions de la poésie ancienne.

C'était s'atta­ quer aux idoles d'un culte solidement établi et ce zèle iconoclaste, aggravé par quelques impru­ dences de langage, provoque le scandale.

Ce fut un tollé général qui faillit déclencher une crise ministérielle.

Quand Taha Hussein rentra d'un voyage en Europe, il apprit la décision des auto­ rités judiciaires qui interdisaient la vente de l'ouvrage.

La meute de ses adversaires ne devait plus cesser de le poursuivre de ses clameurs, et la suite de sa carrière sera traversée d'accidents.

Ces tribulations ne ralentiront pas sa production littéraire.

Elles l'incitent au contraire à réfléchir sur lui-même, et dès 1929, il publie la première partie de son autobiographie, le Livre des jours, qui reste pour la compréhension de sa vie une des meilleures sources.

En 1932, paraît Fi al-Sayj, recueil de lettres écrit en Europe, où la description du voyage se mêle aux souvenirs de l'étudiant d'El-Azhar qui déjà commençait sa lutte pour la liberté.

Il publie en 1933 son étude sur Hafiz et Chawqi, et le premier tome d'En marge de la Sîra, où il aborde une nouvelle série de recherches sur les premiers temps de l'Islam.

L'année suivante, outre ses conférences sur l'appa­ rition de la prose arabe et la poésie abbasside, il publie un recueil d'articles écrits en Europe dont le plus important est consacré à Descartes et, surtout, son roman intitulé Adib, où il retrouve, à propos du bouleversement des paysages de son enfance et de la ruine de son école coranique, l'inspiration des poètes du désert.

En 1936, c'est Avec Mutanabbi où il affirme sa maîtrise en critique littéraire, suivi du Palais enchanté, entretiens avec Tewfiq al-Hakîm.

Mais c'est en 1939 que paraît l'ouvrage le plus important, l'Avenir de la Culture en Égypte, vaste programme dont il aura la rare fortune d'amorcer lui-même l'application, car les vicissitudes politiques l'ont ramené à l'activité administrative.

Ministre de l'Éducation de janvier 1950 à janvier 1952, il institue la gratuité de l'enseigne­ ment secondaire et technique.

Il tente d'obtenir l'extension de cette mesure à l'enseignement supérieur, mais se heurte au refus du roi.

Il multiplie les écoles, car sa devise est : « L'instruction est aussi nécessaire au peuple que l'air et que l'eau.

»A partir du 26 janvier 1952, il se consacre à ses recherches personnelles et aux activités des académies et sociétés savantes dont il est membre.

L'œuvre de Taha Hussein est, on l'a vu, déjà immense avant la Seconde Guerre mondiale.

Il faut se contenter de citer les études les plus importantes qu'il continue de donner sur l'histoire des débuts de l'Islam.

La Promesse véridique de 1949 a été précédée par Othmân en 1947 et sera suivie par Ali après la révolution.

Auparavant, il s'était lancé résolument dans le genre narratif avec les Rêves de Chehrazâde, l'Arbre de la misère, l'Appel du courlis et les Damnés de la terre.

Il continue aussi son activité de traducteur grâce à la revue «le Scribe égyptien» qu'il a fondée spécialement dans cette intention, et où il traduit l'Œdipe d'André Gide.

Nous devons renoncer à citer ses innom­ brables essais critiques et recueils d'articles qui peut-être offriront au public européen, quand ils seront traduits, l'image la plus fidèle de son génie, car on verra se dessiner non seulement le fin lettré, mais surtout l'homme, le lutteur indompté aussi intraitable devant les puissants qu'il sait être ému de compassion pour les faibles et les déshérités.

JEAN LECERF. »

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