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VITESLAV NEZVAL

Publié le 20/04/2012

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Il n'a jamais admis les préjugés et les partis pris des adultes et a refusé les images toutes faites et les symboles qu'on voulait lui imposer. Il possédait le don, rare et précieux, qu'on appelle improprement, la naïveté, celle qu'on reprochait aussi bien à Paolo Ucello qu'à Henri Rousseau le douanier. Ce n'était pas, en effet, un poète qui ignorait son génie. Il avait lu très attentivement les oeuvres des poètes tchèques, russes et allemands, plus tard les poètes espagnols et anglais, mais surtout les poètes français, notamment Mallarmé et Rimbaud dont il fut le traducteur. C'est sans doute Guillaume Apollinaire qui exerça sur Nezvalla plus grande influence.

« premiers à vouloir libérer la poésie.

Acceptant d'abord de suivre les règles d'une prosodie rigou­ reuse, il a toujours voulu innover.

Doué d'un sens très aigu de l'humour, qu'il craignait parfois d'afficher, il n'hésitait jamais à proposer des solutions extrêmes.

Nezval était avant tout un poète lyrique, mais son lyrisme était d'essence résolument moderne.

Il se vantait, non sans raison (toute son œuvre le prouve), d'avoir le privilège de comprendre et d'exalter son époque.

Sans avoir oublié ce que ses nombreuses lectures lui suggéraient, Nezval a su éclairer non seulement les paysages, l'atmosphère, les décors de notre temps mais ce que fut, ce qu'est l'homme d'aujourd'hui, ce que sera l'homme de la fin du xxe siècle.

Ces derniers poèmes qui sont sans doute ses plus beaux sont particulièrement convaincants.

Il n'est donc pas étonnant que les critiques et les poètes de son pays le présentent toujours comme un novateur.

Son œuvre n'a pas, au cours de ces dernières années, perdu le pouvoir de surprendre et surtout d'éveiller.

C'est ce pouvoir qui explique l'influence que ses poèmes continuent d'exercer sur tous ses compatriotes.

Sans doute Nezval n'ignorait pas cette influence dont il était extrêmement fier.

Loin de se réfugier, même au temps de sa gloire, dans une tour d'ivoire et d'or, il aimait à se mêler à la foule, à fréquenter l'homme de la rue.

Il s'est toujours intéressé à ceux qu'il considérait non seulement comme des camarades mais comme des frères.

Solidaire de tous ceux qui luttaient contre les envahisseurs et les bourreaux nazis, il voulait exalter le courage de ceux qui se révoltaient contre l'oppression.

Il a, surtout à la fin de sa vie, rappelé les sacrifices de ceux qui furent torturés, les victimes des années terribles.

Ce n'était pas, à proprement parler, un poète « engagé » comme le voulait Éluard, car il sut toujours garder ses distances et servir d'abord la poésie.

Il est demeuré lui-même, le novateur, l'humoriste, le rêveur, ce qui ne l'empêcha pas de réussir à exprimer l'héroïsme et les souffrances de ses compatriotes aux heures les plus tragiques de leur histoire.

Poète tchèque, écrivant en une langue difficile, dont les insignes beautés échappent à la très grande majorité des lecteurs et d'auditeurs de poèmes, N ezval, par la puissance de son génie, parce qu'il était un homme de bonne volonté, parce qu'il était un novateur, apporte la preuve de l'universalité de la poésie.

Il est mort à Prague, en écrivant son dernier poème.

439. »

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