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ANALYSE FIGURALE "JE VOUS SALUE MARIE" DE JEAN-LUC GODARD

Publié le 14/04/2013

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UEBEL PHILIPPE A l'intention de Mr Luc Vancheri N° étudiant : 2021100 UNE ANALYSE FIGURALE DE LA SEQUENCE DE L'ANNONCIATION DANS LE FILM JE VOUS SALUE MARIE DE JEAN-LUC GODARD MASTER 2 d'Etudes cinématographiques Université Lumière Lyon 2 2009/2010 L'Annonciation, figure fondatrice de notre culture chrétienne apparaît chez de nombreux cinéastes. Comment les cinéastes font-ils figurer une telle scène ? Dans son film datant de 1983 intitulé Je vous salue Marie, Jean-Luc Godard met en scène une Annonciation. Il montre ainsi une connaissance précise des règles de la peinture de l'Annonciation. Sa démarche peut s'exprimer grâce à l'analyse figurale : le cinéaste tente de rendre sensible le mystère de l'Incarnation à l'aide des moyens propres au cinéma : montage, mixage sonore. Dans cet extrait, Godard nous montre au premier abord des personnages et des lieux contemporains à l'époque du tournage. Mais, derrière cette contemporanéité, Godard adapte bel et bien l'Annonciation. Tout l'extrait montre cependant que le metteur en scène a une conscience très clair de ce qui a été fait avant lui, de la place de l'Annonciation dans l'Histoire de l'Art. Les analyses figurales sur les annonciations italiennes du Quattrocento développées par des historiens de l'Art ou critiques d'art(mais comment les cataloguer sous ces dénominations), comme Daniel Arasse (dans son ouvrage sur l'Annonciation italienne) mais surtout Georges Didi-Huberman (dans son ouvrage Fra Angelico : dissemblance et figuration) nous sont d'un grande utilité pour analyser « le dispositif annonciatif « exposé par Arasse et mis en place ici par Godard dans une séquence cinématographique. Ainsi, Godard ne cite pas directement un tableau précis de cette période mais en reprend des motifs picturaux, et des constantes de compositions. La constante de tous les tableaux représentant l'Annonciation est l'expression picturale d'une contradiction entre l'essence divine de l'Ange, intercesseur de la parole divine et celle de la Vierge, d'essence humaine (du moins avant l'Incarnation). Et Godard ne tente pas d'échapper à cette règle dans sa mise en scène du « dispositif annonciatif «. Tout cela a déjà été démontré par Alain Bergala dans son ouvrage Nul mieux que Godard dans lequel il analyse cette séquence de « L'Annonciation au poste d'essence «. Bergala nous démontre que Godard se sert de tout ce qui fait la particularité de l'Art cinématographique pour figurer l'espace de l'Annonciation, en particulier l'art du montage qui isole l'ange (ou plutôt les anges car dans cet extrait la figure de l'Ange est double) par rapport à Marie (on ne les voit jamais dans le même plan au moment ou Gabriel s'adresse à Marie) reproduisant ainsi la contradiction entre la nature de l'Ange et celle de Marie, mettant en évidence « le paradoxe spatial « comme l'écrit Jacques Aumont dans son article sur l'Annonciation au cinéma. Godard respecte donc « le dispositif annonciatif «, la composition classique légué par la peinture en le transposant au cinéma et ce malgré l'actualisation de la scène. De tout temps, nous rappelle Didi-Huberman dans son ouvrage sur Fra Angelico les peintres d'Annonciation ont privilégiés la colonne comme un axe autour duquel s'organise une symétrie qui distribue les lieux de l'Ange et de la Vierge : un escalier peut également déterminer un espace sacré : Godard nous montre ...

« L’Annonciation, figure fondatrice de notre culture chrétienne apparaît chez de nombreux cinéastes.

Comment les cinéastes font-ils figurer une telle scène ? Dans son film datant de 1983 intitulé Je vous salue Marie, Jean-Luc Godard met en scène une Annonciation.

Il montre ainsi une connaissance précise des règles de la peinture de l’Annonciation.

Sa démarche peut s’exprimer grâce à l’analyse figurale : le cinéaste tente de rendre sensible le mystère de l’Incarnation à l’aide des moyens propres au cinéma : montage, mixage sonore.

Dans cet extrait, Godard nous montre au premier abord des personnages et des lieux contemporains à l’époque du tournage.

Mais, derrière cette contemporanéité, Godard adapte bel et bien l’Annonciation.

Tout l’extrait montre cependant que le metteur en scène a une conscience très clair de ce qui a été fait avant lui, de la place de l’Annonciation dans l’Histoire de l’Art.

Les analyses figurales sur les annonciations italiennes du Quattrocento développées par des historiens de l’Art ou critiques d’art(mais comment les cataloguer sous ces dénominations), comme Daniel Arasse (dans son ouvrage sur l’Annonciation italienne ) mais surtout Georges Didi-Huberman (dans son ouvrage Fra Angelico : dissemblance et figuration ) nous sont d’un grande utilité pour analyser « le dispositif annonciatif » exposé par Arasse et mis en place ici par Godard dans une séquence cinématographique.

Ainsi, Godard ne cite pas directement un tableau précis de cette période mais en reprend des motifs picturaux, et des constantes de compositions.

La constante de tous les tableaux représentant l’Annonciation est l’expression picturale d’une contradiction entre l’essence divine de l’Ange, intercesseur de la parole divine et celle de la Vierge, d’essence humaine (du moins avant l’Incarnation).

Et Godard ne tente pas d’échapper à cette règle dans sa mise en scène du « dispositif annonciatif ».

Tout cela a déjà été démontré par Alain Bergala dans son ouvrage Nul mieux que Godard dans lequel il analyse cette séquence de « L’Annonciation au poste d’essence ».

Bergala nous démontre que Godard se sert de tout ce qui fait la particularité de l’Art cinématographique pour figurer l’espace de l’Annonciation, en particulier l’art du montage qui isole l’ange (ou plutôt les anges car dans cet extrait la figure de l’Ange est double) par rapport à Marie (on ne les voit jamais dans le même plan au moment ou Gabriel s’adresse à Marie) reproduisant ainsi la contradiction entre la nature de l’Ange et celle de Marie, mettant en évidence « le paradoxe spatial » comme l’écrit Jacques Aumont dans son article sur l’Annonciation au cinéma. Godard respecte donc « le dispositif annonciatif », la composition classique légué par la peinture en le transposant au cinéma et ce malgré l’actualisation de la scène.

De tout temps,. »

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