BAINS ET DOUCHES

BAINS ET DOUCHES

« Tout corps plongé dans un liquide com-mence par se déshabiller «, pourrait affirmer aujourd'hui un Archimède de la pellicule. Aux premiers temps du cinéma, Georges Méliès ne tarde pas à inventer le film « polis¬son « avec LE TUB, où un modèle grassouillet se livre à d'innocentes ablutions dans ce « plus simple appareil « qui réjouit les ama¬teurs fortunés. C'est le début d'une tradition vivace qui consiste à placer une pin-up dans une salle de bains ou dans une rivière, pré¬textes excellents pour dévoiler ses appas.

Pionnière de ce naturisme hygiénique, la nageuse Annette Kellermann est, en 1915, l'héroïne de LA FILLE DES DIEUX, exposant ses formes sculpturales au milieu d'un tor¬rent, sa longue chevelure soigneusement dis¬posée pour cacher l'essentiel de sa poitrine. Parmi toutes les naïades de l'écran qui lui succèderont, la plus fameuse reste Hedy Lamarr, la bombe de EXTASE en 1933 : en épouse volage, cette jeune Tchèque s'y baigne dans une rivière, abandonnant allègrement pour cela tous ses vêtements.

Au début des années 50,1a Suède se fait une spécialité de cette, nudité aquatique, : dans ELLE N'A DANSE QU'UN SEUL ÉTÉ, un couple de jeunes gens prend un bain mémora-ble dans l'archipel de Stockholm. C'est le retour au Paradis perdu, à l'Eden bucolique, et la censure reste sans voix.